Ziaya Abdelmalek, le buteur de la Coupe de la CAF, de tous les temps avec 15 réalisations, a été convoqué en équipe nationale dernièrement pour être dans la liste des 23 qui défendront les couleurs nationales lors de la prochaine CAN. Convoité par plusieurs clubs européens et des pays du Golfe, le joueur a fait son choix, il sera Sochaliens dès le 19 décembre prochain.
Dans cet entretien, il nous parle de sa convocation en équipe nationale, de son club, l’Entente, et de sa prochaine destination, Sochaux. Il promet que lui et ses camarades feront de leur mieux pour bien représenter l’Algérie dans toutes les compétitions internationales.
Le président de la FAF a rendu publique, samedi dernier, la décision prise par Saâdane de vous retenir dans la liste des joueurs qui participeront à la CAN. Un commentaire ?
– Cela ne m’a pas surpris dans la mesure où depuis le début de saison, l’équipe nationale est mon premier objectif. Cette convocation a été retardée, l’entraîneur national ne pouvait pas changer le groupe en pleine compétition. Serar, mon président, m’a informé, il y a quelques jours, que Saâdane comptait sur moi pour la CAN.

Comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?
– C’est avec un immense plaisir. Elhamdoullah, mes sacrifices ont été récompensés et mon rêve de porter les couleurs nationales est enfin réalisé. LJe suis très heureux. C’est un honneur pour moi et pour mon équipe. Maintenant, je dois prouver que je mérite cette convocation et ne pas trahir la confiance placée en moi, que ce soit par le coach ou le président de la Fédération et le public algérien. Je dois montrer ce dont je suis capable.
Vous avez fait un parcours remarquable en coupe de la CAF, cela vous aidera à la CAN, n’est-ce pas ?
Pour être franc avec vous, sur le plan personnel oui, mais pas sur le plan collectif, car mes 15 buts marqués lors de cette compétition n’ont pas permis à mon équipe de remporter cette coupe. Sur le plan personnel, cela va m’aider puisque j’ai affronté deux clubs de l’Angola (le FC Santos et le Recreativo), et deux clubs maliens (le Djoliba et le Stade Malien). Cela me permettra de faire ce qu’on attend de moi puisque nous sommes dans le même groupe que le Mali et l’Angola, le pays organisateur.
Un mot sur le groupe de la CAN ?
– Le groupe de notre équipe nationale est jouable et on peut même le dominer malgré la présence de l’Angola, le pays organisateur. Nous avons les moyens et les capacités pour le faire et aller le plus loin possible dans cette compétition. Je suis convaincue que l’Algérie pourra aller au carré d’as sans problème.
Sincèrement, vous croyez que l’équipe nationale est capable de remporter le trophée africain ?
Nous allons faire de notre mieux pour que les couleurs nationales soient bien représentées dans cette Coupe d’Afrique que nous allons préparer avec le plus grand sérieux. Ce n’est pas grâce à notre statut de mondialiste que nous allons faire des résultats, mais grâce à notre rendement sur le terrain. Nos ambitions sont grandes, comme l’Algérie est grande par ses enfants et ses capacités.
Ya-t-il du nouveau en ce qui concerne les clubs qui veulent vous recruter ?
J’ai reçu des offres de plusieurs clubs qui ont l’intention de jouer les premiers rôles dans leurs championnats respectifs. C’est le cas de Sochaux en France et de clubs saoudiens et qatarois. Serar et mon frère Mohamed, qui est mon manager, sont en train de choisir la meilleure offre.
Vous ne risquez pas de perdre cette chance de jouer en Europe à la suite de votre convocation en équipe nationale ?
Lors des négociations, je mettrai sur la table ma libération pour la CAN, c’est ma première condition avant d’entamer toute négociation concernant mon transfert.
Où en sont les négociations avec Sochaux ?
Il y a plusieurs offres, et comme je l’ai dit, Serar et mon frère Mohamed s’en occupent. Mon choix s’est porté sur le championnat français et Sochaux, un club qui joue les premiers rôles. Les négociations sont en bonne voie, et je devrais signer mon contrat à Tunis samedi prochain en marge du match retour de la Coupe de l’UNAF.
Alors, la rencontre face au WAT sera la dernière pour vous sous les couleurs de l’Entente ?
Oui, si tout ira bien, la rencontre face au WAT sera la dernière en Algérie et avec l’Entente de Sétif, un club où j’ai grandi, qui m’a fait un nom et que je quitte avec un grand pincement au cœur.
Quelles sont, d’après vous, les chances de l’EN en Angola ?
– Elles sont réelles, nous avons battu à deux reprises le champion d’Afrique en titre. Je pense que nous avons l’équipe pour terminer à la tête de notre groupe, malgré la présence du pays organisateur. Après cela, vous savez, cela se jouera sur un match et tout sera possible dans ce cas-là. Je pense que la CAN sera aussi dure que le Mondial, ne serait-ce qu’à cause des conditions climatiques.
Quelle lecture faites-vous du groupe de l’Algérie en Coupe du monde ?
Je crois que ce n’est pas un groupe difficile comparativement à d’autres, comme celui par exemple de la Côte d’Ivoire. La bonne préparation reste un paramètre important pour réaliser de bons résultats. Le fait de jouer le premier match contre la Slovénie le 13 juin sera peut-être en notre faveur pour espérer un début réussi. Chaque match a ses spécificités et caractéristiques, en dehors de l’identité de l’adversaire. Et comme dans notre équipe, on ne se contente plus de peu, on va batailler pour aller le plus loin possible.
Il y a une seule équipe qui rallie tous les suffrages en ce qui concerne le passage au deuxième tour, c’est bien sûr celle de l’Angleterre. Elle a l’expérience et les joueurs qu’il faut pour dominer le groupe. Pour ce qui est du deuxième ticket, les trois autres nations, dont l’Algérie, partent à chances égales. Avec une bonne préparation, nous sommes en mesure de passer au deuxième tour.
Parlons maintenant de votre équipe, comment voyez-vous le match retour de la Coupe de l’UNAF ?
Je pense que nous avons livré une très belle prestation au match aller, mais le manque de concentration et la chance nous ont tourné le dos. Sinon, la formation tunisienne serait repartie avec un score lourd. Maintenant, nous devons penser au match retour qui sera plus difficile que le match aller, mais nous devons remporter cette coupe coûte que coûte, il est inadmissible de perdre deux trophées en deux semaines.
Comment voyez-vous les chances de l’Entente de remporter le titre de champion d’hiver ?
L’Entente a tous les moyens d’être championne d’hiver. Nous avons quatre rencontres en retard, nous devons les gagner toutes pour avoir 35 points qui nous permettront de remporter ce titre sans attendre les résultats des autres clubs, et incha Allah, nous arriverons à réaliser cette objectif.
Sur le plan personnel, depuis le début de saison, vous avez marqué 11 buts en coupe de la CAF, 8 en championnat et 3 en coupe de l’UNAF, quel en est le secret ?
Il n’y a pas de secret, après la période difficile et à mon retour, j’ai décidé de me concentrer sur mon sujet et de travailler dur pour être toujours à la hauteur et seul le travail paie. Elhamdoulah, j’ai réalisé ce que je voulais en peu de temps. Maintenant, je dois continuer sur cette lancée à la CAN pour rendre le public algérien très heureux et contribuer aux bons résultats de l’équipe nationale.
Par quoi voulez-vous conclure ?
Que je vais quitter l’Entente avec une immense douleur, mais c’est la vie d’un footballeur. Maintenant, je vais tout donner pour vivre l’aventure africaine avec mes camarades en équipe nationale. Je voudrais remercier tous ceux qui m’ont soutenu lors des moments difficiles que j’ai traversés. Je promets aux amoureux de l’EN d’être en pleine forme pour défendre comme il se doit les couleurs nationales. Je leur donne, d’ailleurs, rendez-vous face à la Serbie.
K. A.