Ziaya : «Je n’ai pas jeté mon maillot, je l’ai offert au public qui le méritait bien»

Ziaya : «Je n’ai pas jeté mon maillot, je l’ai offert au public qui le méritait bien»

Abdelamlek Ziaya nous a accordé le premier entretien depuis le match face au Maroc. Il explique pourquoi il a lancé son maillot au public. Il ne désespère pas de décrocher bientôt une place de titulaire chez les Verts.

Vous n’avez pas joué contre le Maroc, est-ce à cause de votre blessure ?

Je vous réponds par oui et non et je m’explique. A la fin de la rencontre face à Al Wihda des Emirates, je ressentais une douleur au niveau de l’épaule. Il y a aussi les déplacements qui sont fatigants. J’en avais parlé au coach et il m’avait expliqué à son tour qu’il ne songeait pas me titulariser d’entrée de jeu. Je suis resté sur le banc avec la possibilité de jouer à tout moment. Mais comme nous menions au score, l’entraîneur n’a pas jugé utile de m’incorporer. Tout ça pour que je puisse récupérer de ma blessure et de la fatigue.

Dans quelles circonstances avez-vous contracté votre blessure ?

Je crois que ces longs voyages qui se répètent en sont la cause. Je me déplace avec mon club et ces derniers jours, j’ai fait deux fois le voyage en Algérie, une première fois pour rendre visite à mon père qui était malade et la deuxième fois pour répondre à la convocation de l’Equipe nationale. Dans mes voyages, je passe par la Turquie et il m’arrive parfois d’endurer de longues attentes dans ce pays avant de reprendre le vol pour Alger.

Vous devez être déçu de ne pas avoir joué contre le Maroc. Etes-vous blasé de ces nombreux voyages ?

Non, je ne suis pas déçu de ne pas avoir joué le match. C’était un match important pour la suite de la course à la qualification à la CAN-2012. Le plus important aussi était la victoire. J’aurais aimé jouer, je vous mentirais si je vous disais le contraire. Ce n’est pas grave, le groupe a bien réagi. J’étais content de voir le peuple algérien heureux après la victoire. C’est ce que j’ai retenu.

Comment avez-vous vécu le match du banc de touche ?

J’étais tendu, on est plus stressé quand on ne joue pas. Quand on est sur le terrain, on se libère, on évacue l’adrénaline. Ce n’est pas le cas quand on reste cloué sur le banc. On se dit qu’on peut faire quelque chose, mais on ne peut pas être tous sur le terrain.

N’espériez-vous avoir votre chance face au Maroc ?

Non, je ne me suis pas pris la tête. Le sélectionneur m’a convoqué, j’ai répondu à l’appel des couleurs de mon pays. Je ne me suis pas fixé le match du Maroc comme objectif. Il va y avoir d’autres matchs aussi importants que celui que nous venons de gagner. Je sais que je vais avoir ma chance et à ce moment-là, je dois la saisir. En attendant, je dois continuer à travailler et me tenir prêt à jouer. Je dois être patient. C’est la seule façon pour réussir à m’imposer et prendre une place de titulaire

Est-il vrai que vous avez rencontré des problèmes, après avoir lancé votre maillot aux supporters à la fin du match contre le Maroc ?

Je ne crois pas qu’il faille considérer mon geste comme un problème. A la fin de la rencontre, il régnait une joie indescriptible au sein du groupe. Il était difficile de se contrôler. Une défaite aurait signifié notre élimination de la CAN-2012. Le garde-matériel est venu me demander des explications sur mon geste que je voyais de façon tout à fait ordinaire. Personnellement, j’ai failli laisser mes habits dans le vestiaire, tellement nous baignions dans la joie et le bonheur d’avoir gagné le match. En plus, je voulais partager cette immense joie avec les supporters dont le soutien était très fort. Ce qui s’est passé n’est pas un événement, je voulais revenir sur le sujet et expliquer ce qui est arrivé pour lever toute équivoque.

Un mot sur le match retour contre le Maroc…

Il n’y a pas que le match contre le Maroc qu’il faudra bien négocier. La qualification reste possible pour toutes les équipes qui composent notre groupe. Les prochains matchs seront déterminants. On va les aborder comme des matchs de coupe.

L’Equipe nationale est-elle en mesure de battre le Maroc en juin prochain ?

On ira au Maroc pour ramener les trois points. Je ne dis pas que le match sera facile ou que le Maroc est prenable. C’est vrai aussi que c’est un derby, mais que cela soit contre le Maroc ou  d’autres équipes, on jouera pour gagner. Nous avons montré que nous étions capables de sortir de grands matchs quand il le fallait.

Les Marocains ne reconnaissent toujours pas la victoire de l’Algérie, accusant l’arbitre de les avoir lésés et que le penalty n’était pas valable, qu’en dites-vous ?

Le match est terminé. Il faudra plutôt que l’on se concentre sur l’avenir. Je pourrai dire deux mots au sujet du match et du penalty. Les images sont claires et prouvent qu’il y avait bel et bien penalty. Cela dit, il est nécessaire de songer à bien se préparer. On doit non seulement battre le Maroc, mais aussi les autres équipes de notre groupe, pas seulement en Algérie, mais à l’extérieur de nos bases aussi.

Sitôt retourné en Arabie Saoudite, vous marquez un but en Ligue des champions. Cela prouve-t-il que vous méritiez de jouer contre le Maroc ?

Mon rôle est de marquer des buts, je suis content de l’avoir fait à mon retour en Arabie Saoudite. Cela prouve que je suis en forme. Je ne lie pas cette performance au match aller contre le Maroc. Je dois continuer à marquer des buts et garder ma forme optimale en vue du match retour contre les Marocains.

Ne croyez-vous que ça ne va pas être facile de vous imposer dans le onze rentrant de l’EN ?

Il est évident que ça ne va pas être facile et cela ne le sera jamais. Il s’agit de l’Equipe nationale. Mais je dois dire que je me sens en mesure d’apporter un plus. Je passe par une période euphorique et je crois dur comme fer que je suis capable d’aider l’Equipe nationale qui est sacrée pour moi.

A voir le but que vous avez marqué contre Al Wihda, on sent qu’il y a de la complicité entre vous et Mohamed Nour, n’est-ce pas ?

Ce n’est pas la première fois que je le déclare. J’ai laissé Hadj Aïssa à Sétif, mais j’ai l’impression de l’avoir retrouvé à Djeddah. En toute franchise, je m’entends très bien avec Nour. On se comprend d’un clin d’œil. Ces gestes et ses qualités me font rappeler Hadj Aïssa.

Vous avez marqué 3 buts en Ligue des champions d’Asie, aspirez-vous à devenir le buteur de cette épreuve cette saison ?

Je tiens à être le buteur de la Ligue des champions. Pour l’heure, je ne suis pas loin du buteur de cette compétition qui comptabilise cinq buts. J’avais l’habitude marquer beaucoup de buts avec l’Entente dans différentes compétitions et je veux cette fois marquer de mon empreinte la Ligue des champions d’Asie.

Votre club devrait se qualifier au prochain tour de la Ligue des champions sans grosse difficulté, n’est-ce pas ?

Cette saison, on a pratiquement perdu toute chance de gagner le titre de champion d’Arabie Saoudite. On va mettre le paquer sur la Ligue des champions. Il reste aussi la coupe du Trône dont l’épreuve démarrera le mois prochain. Je serai comblé de pouvoir gagner tous ces titres avec mon club. Quel est le joueur qui ne voudrait pas enrichir son palmarès ?

Vous avez connu Saâdane dans un passé récent, vous travaillez maintenant sous la coupe de Benchikha, y a-t-il des différences entre ces deux sélectionneurs ?

Je ne veux rentrer comparer les deux entraîneurs. Je veux juste dire que Benchikha me connaît, il avait en main l’Equipe nationale constituée des locaux et je faisais partie de cette équipe. Il m’avait dit que j’avais des qualités qui me permettaient de faire partie un jour de l’Equipe nationale A. Même, si je n’ai pas encore eu ma chance, je reste patient et très confiant. Je sais que j’aurai ma chance et je ne décevrai pas.