Le bras de fer entre le secrétaire général du Front de libération nationale et le président de l’Assemblée populaire nationale se poursuit. Hier, dimanche, cela s’est traduit par une décision de dernière minute prise par Abdelaziz Belkhadem de décréter le huis clos pour la rencontre qu’il présidait avec les cadres du FLN de la wilaya d’Alger.
Les représentants de la presse qui étaient pourtant dûment invités par la direction du FLN à venir assurer la couverture de la rencontre, d’abord prévue pour la matinée puis décalée à l’aprèsmidi, seront en effet surpris d’entendre Belkhadem leur dire que «la réunion d’aujourd’hui étant organique et interne, va se tenir à huis clos». Le patron du FLN, visiblement tendu, avait rejoint la salle de réunions du siège du parti à Hydra accompagné de Abdelaziz Ziari avec lequel il était en tête-à-tête dans son bureau pendant plus de deux heures. Une autre rencontre donc entre les deux hommes qui n’a manifestement pas eu raison des profondes divergences apparues depuis la fin août dernier. L’un, Ziari, qui n’est pas près de renoncer à son actuel poste de président de l’Assemblée populaire nationale et l’autre, Belkhadem, qui ne désespère pas de propulser à ce même poste l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia. Ziari qui refuse une demande de Belkhadem consistant en le blocage au niveau de l’APN de l’article 93 du nouveau code électoral dont un alinéa oblige les membres du gouvernement candidats à des élections de démissionner de l’Exécutif trois mois francs avant l’échéance électorale, met à mal la stratégie du duo Belkhadem- Harraoubia. Il leur complique davantage la tâche lorsqu’il réussit à s’emparer de la commission nationale d’évaluation des parlementaire du parti, initialement prévue pour Harraoubia. Député d’Alger par ailleurs, l’actuel président de l’APN exerce sur les mouhafadhas de la capitale une influence et un contrôle qu’il ne compte pas non plus céder. A en croire une source fiable au parti, il aurait même instruit les différentes structures de la capitale de ne délivrer aucune nouvelle carte d’adhésion avant les prochaines élections pour des militants inscrits jusque-là en dehors de la wilaya d’Alger. «Il vise clairement Harraoubia, qui était élu dans la wilaya de Souk Ahras en 2007. Voire même Tayeb Louh, élu, lui, dans la wilaya de Tlemcen», nous explique notre source. Ziari n’ignorant pas que la position de tête de liste du FLN à Alger pour les élections législatives mène tout droit au perchoir de l’Assemblée. Du moins, c’est la tradition, une sorte de règle non écrite au niveau de l’ex-parti unique. C’est dire que le choix de Belkhadem, ayant opté pour le huis clos pour la tenue de la réunion d’hier avec les responsables des mouhafadhas, des P/APC et les cadres du parti à Alger et en la présence de Ziari, n’était pas du tout fortuit. Aussi, convient-il de s’attendre à une nouvelle bataille qui aura cette fois l’APN comme théâtre lorsqu’il s’agira de procéder au vote de la nouvelle loi portant code électoral. On croit savoir sur cette question que, faute d’obtenir l’annulation de l’alinéa qui oblige les ministres à démissionner en cas de candidature aux législatives, Belkhadem tente de convaincre Ziari de réduire le délai de trois mois à seulement quarante-cinq jours. Lui fera-t- il cette concession ?
K. A.