Abdelaziz Ziari n’a pas jugé utile de mieux compter les voix des députés ayant voté contre et pour l’amendement 71 bis-7 nouveau concernant l’augmentation des pensions des retraites. L’amendement a été proposé par le député, Ali Brahimi, un transfuge du RCD.
Il suggère l’octroi par l’État d’une pension de retraite supérieure ou équivalant au Snmg pour plus de 46 000 retraités et dont la pension est considérée comme dérisoire. Les membres de la commission finances et budget de l’APN, quoiqu’ils considèrent la proposition de l’amendement du député Ali Brahimi comme étant légitime, ont rejeté l’amendement sous prétexte que la question de l’augmentation des retraites n’est pas du ressort du ministère des Finances. L’amendement a été ensuite soumis au vote des députés.
Comme c’est l’usage, le président de l’APN, Abdelaziz Ziari a demandé à ceux qui sont d’accord avec l’amendement de lever leurs mains, une bonne partie des députés présents, hier à l’hémicycle de l’APN, lors du vote du texte de loi de finances (LF) pour 2012, ont approuvé l’amendement.
Ensuite, le président de l’APN a demandé aux députés qui s’opposent à la proposition d’Ali Brahimi d’augmenter les salaires des députés de lever leurs mains. En voyant le nombre de mains qui se sont levées pour approuver l’amendement 24 et celles qui sont contre, il est difficile de trancher la question.
Cependant, Abdelaziz Ziari a estimé que les députés ayant rejeté la proposition d’augmenter la pension des retraités a été majoritaire. La réaction du président de l’APN a irrité l’initiateur de l’amendement qui n’a trouvé mieux que de quitter l’hémicycle de l’Assemblée populaire nationale pour protester contre la décision d’Abdelaziz Ziari. Ali Brahimi a accusé le président de l’APN de «fraude ».
Il a tenu à témoin les journalistes ayant assisté au vote du texte de loi de finances (LF) pour 2012, du nombre des députés ayant approuvé son amendement. Dans l’entourage du président de l’APN, comme pour rectifier le tir, on ne trouve pas d’inconvénient à refaire le vote s’il le faut pour trancher définitivement la question. Ali Brahimi a également accusé les membres de la commission finances et budget de chercher un faux prétexte pour rejeter son amendement.
Il en veut pour preuve, le vote par les députés de l’augmentation de 1000 dinars de la pension des retraites décidée dans le cadre de la loi de finances de 2005. Pour sa part, Tarik Mira un autre député, transfuge du RCD, a estimé que l’APN a subi par l’intermédiaire de son président un abus qui révèle l’incapacité de cette institution à être une chambre de débat et de régulation.
Interrogé à ce sujet par les journalistes, Karim Djoudi, ministre des Finances a reconnu la sensibilité du sujet et la nécessité de soutenir le pouvoir d’achat des retraités à travers l’augmentation de leurs pensions. À cet effet, il a rappelé la prise en charge de cette question par le gouvernement dans le cadre de la dernière tripartite. Pour Karim Djoudi, il y aura des propositions qui seront faites et des modes de financement qui vont être déterminés pour soutenir les pensions des retraites.
Toutefois, le ministre des Finances a mis en garde contre l’augmentation du budget de fonctionnement de l’État, estimé à 4600 milliards de dinars, sans compter les dépenses nouvelles liées à l’achat de nouveaux équipements. Il a appelé à la prudence, car l’absence de sources de financement de ces dépenses, a-t-il expliqué, se répercutera négativement sur le fonctionnement de l’État.
Hacène Nait Amara
RÉPARTITION DES RECETTES BUDGÉTAIRES
1- Recettes budgétaires Montant (en milliers de DA)
– Ressources ordinaires :
– Recettes fiscales 1.595.750.000
– Recettes ordinaires 73.300.000
– Autres recettes 225.000.000
– Total des ressources ordinaires 1.894.050.000
2- Fiscalité pétrolière 1.561.580.000
Total général des recettes 3.455.650.00