Ziani s’est entraîné malgré son chagrin

Ziani s’est entraîné malgré  son chagrin

En bon professionnel qu’il est, Karim Ziani n’a pas voulu perturber le programme tracé par son entraîneur lors de stage de préparation. L’Algérien a préféré prendre sur lui et montrer qu’il pouvait surmonter la douleur qui le ronge, depuis qu’on lui a annoncé le décès de son grand-père. Un geste que ses coéquipiers et dirigeants ont apprécié à sa juste valeur.

Car tout le monde sait que Ziani a fait un énorme sacrifice en restant avec son équipe. Shota Arveladze était même allé voir le manager général pour permettre à Ziani d’aller assister à l’enterrement de son grand-père qui aura lieu vendredi. Mais l’international algérien ne lui a même pas laissé le temps de se poser la question, répondant présent, à l’instar de tous ses camarades, aux deux séances d’hier, au grand bonheur de tout le groupe.

Il a pris sur lui pour ne pas perturber la bonne ambiance

Au programme de Shota hier, il y avait un harassant biquotidien où le volet technique a été mis en avant. La séance du matin a commencé à 11h00 pour ne se terminer qu’après 1h30 d’efforts. C’est, en effet, à 12h30 que Shota a demandé à ses joueurs de remonter dans le bus qui allait les conduire jusqu’à l’hôtel Susesi de Belek. Bien que visiblement encore sous le choc, Karim Ziani tentait de cacher son mal-être à ses coéquipiers, afin de ne pas trop perturber la bonne ambiance qui y règne. L’Algérien a pris sur lui et s’est dépensé comme jamais, histoire d’évacuer toute la douleur qui lui prenait le cœur.

Ses coéquipiers s’étaient passé le mot pour ne pas le laisser seul avec son chagrin

Les nouveaux amis de Ziani s’étaient sans doute passé le mot entre eux, afin de le mettre très à l’aise pendant la séance d’entraînement. En effet, tout le monde l’appelait par son prénom, histoire de lui montrer qu’il faisait déjà partie de la famille. On entendait donc souvent les joueurs l’appeler comme s’il faisait partie du groupe depuis des années. Nordin Amrabat, Turaci et Hamidou étaient encore plus proches qu’hier, lui racontant des blagues, pour ne pas le laisser seul dans son chagrin. Un esprit familial que Ziani a beaucoup apprécié et cela se voyait vraiment sur son visage, nettement plus détendu qu’au début de la séance.

Les pitreries et le talent d’Arveladze

Shota Arveladze aussi était de la partie et s’en allait de ses pitreries pour détendre encore plus son joueur. Par exemple, lors d’un exercice d’abdominaux au sol, le head coach, après avoir fait une dizaine de mouvements, a commencé à compter à voix haute, en faisant croire qu’il en avait fait beaucoup plus. «88, 89, 90… » enchaînait-il hautement en anglais, pour que tout le monde l’entende. Les joueurs, tout comme les adjoints de Shota, étaient pliés de rire. Ziani avait esquissé un large sourire, appréciant fortement la bonne ambiance. Shota, par la suite, a montré l’étendue de son talent de jongleur resté intact. Il lançait par exemple puissamment le ballon en l’air, avant de le reprendre d’une aile de pigeon magistrale et l’amortir.

Deux guerriers maghrébins : Ziani et Amrabat

Pendant un exercice routinier, Ziani et Amrabat s’étaient retrouvés tous les deux au milieu du cercle pour tenter d’intercepter le ballon que leurs collègues ne devaient toucher qu’une fois. Les deux Maghrébins avaient bondi comme des guerriers et la rotation n’avait pris qu’une poignée de secondes avant d’être échouée. A la vue de la fougue qui animait les deux joueurs, on avait déjà un aperçu du match qui les opposera dans quelques semaines.

Le adhan du Dohr à la fin de l’entraînement

Souleymanou Hamidou a été l’un des plus attentionnés de tous ses camarades, restant collé tout le temps à Ziani afin de lui traduire consignes et blagues. Amrabat ne restait pas loin lui aussi, afin de partager ces moments de joie ensemble. Sur cette terre d’Islam qui a accueilli le stratège algérien, il était bien agréable de s’entraîner en entendant ses coéquipiers se disputer une décision de l’arbitre en jurant «Wallah» à tout va. Cela faisait rappeler beaucoup l’ambiance de l’Equipe nationale à Karim Ziani. Surtout lorsque le adhan de la prière du Dohr a retenti dans le ciel de Belek, des hauts-parleurs des deux mosquées situées pas loin du terrain d’entraînement. Hayya âla salaat ! Cela faisait vraiment beau à entendre.

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Ziani corrige l’adjoint d’Arveladze

A la vue du titre, les malintentionnés d’entre nous croiraient que Ziani a donné une raclée à son coach. Rassurez-vous, Karim est très zen dans son nouvel environnement qui le respecte beaucoup et à qui il le rend si bien. Il s’agit bien d’autre chose dans l’histoire présente. En fait, pendant la séance d’échauffement, que dirige toujours Laslo, le préparateur physique du Kayserispor, l’assistant d’Arveladze voulant dire à Karim Ziani qu’il fallait courir plus vite au sortir du virage, lui lâchant dans un français très approximatif : «Déboulez !» L’Algérien, qui a compris son message, s’est exécuté comme il se devait, avant de se retourner vers le coach adjoint et le… corriger verbalement : «Accélérez ! Accélérez !», a rigolé Karim en entendant Laslo répéter le mot avec son accent très néerlandais. Vous voyez donc, rien de méchant ne s’est produit.

«How do you say angle ? » a demandé Shota Arveladze, l’entraîneur géorgien du Kayserispor, à ses joueurs turcs qui comprennent l’anglais. C’était pour expliquer un exercice d’entraînement avec ballon. L’ancien joueur des Rangers, Ajax et Levante avait, en fait, pesté sur certains de ses éléments qui faisaient des passes latérales, au lieu de les orienter vers l’avant. Il voulait leur expliquer que la trajectoire du ballon doit toujours s’ouvrir comme un angle, par rapport au joueur ciblé dans la passe. Ne nous demandez pas de vous écrire la réponse en turc…

Önder salue son frère… Raho !

Le Turc Önder Turaci ressemble beaucoup à notre cher Raho Slimane, ancien pilier de la défense des Verts. Même si on ne peut pas dire que c’est son sosie, le teint brun et la coiffure de cheveux donnent au joueur du Kayseri un air de frère du latéral droit de l’Entente. Lorsqu’on lui a confié les traits de ressemblance, le très sympathique Önder nous a demandé de lui passer un grand bonjour de la part de son frère turc. N’est-ce pas sympa ?

La rigueur des entraîneurs hollandais

Chaque touche de balle doit être appuyée. On doit entendre l’impact, sinon, l’entraîneur néerlandais commence à pester. C’est ainsi que l’école hollandaise élève ses jeunes footballeurs. Karim a vite compris le message de Gerrar qui lui a fait la remarque à deux reprises. «Plus vitesse, Karim ! Plus vitesse ! Boum ! Ya, ya ! Bien», lui a-t-il lancé.

Algérie-Maroc a déjà commencé

Algérie-Maroc a déjà commencé au Kayserispor entre Karim et Nordin Amrabat. Comment cela ? A chaque fois qu’il y a une opposition entre les deux joueurs. Sans pitié. L’équipe de Karim l’a emporté par 2-0. Une passe décisive et un but de Ziani. Rien que ça ! On se dit alors si cela pouvait se répéter au mois de mars. Rêvons toujours, c’est gratuit.

La nuit, à 16h30 !

A 16h30, il faisait déjà nuit à Belek où se situe le terrain d’entraînement du Kayserispor. Comme on était encore dans la tête à l’heure algérienne, on avait vraiment du mal à croire qu’il faisait déjà nuit, à… 15h30 ! Il faut beaucoup de temps pour se faire à l’idée de tomber de sommeil à seulement 19h00. Et pourtant, les magasins ne ferment que tard dans la soirée. Certaines boutiques restent ouvertes jusqu’à 1h00 même.

Amrabat, un sérieux client pour les Verts

La seconde opposition entre l’Algérien et le Marocain a été plus chaude avec Ziani qui dribble les quatre défenseurs, mais ne marque pas. Quant à Amrabat, ses tirs rasaient les poteaux comme des missiles, mais sans faire mouche. On ne vous le dira jamais assez, ce joueur sera très dangereux pour les Verts ! Attention donc…

On ne pouvait pas s’empêcher de demander à Nordin Amrabat s’il avait des liens avec les marabouts, ces familles pieuses et lettrées qui avaient servi, jadis, de liens entre les populations autochtones et les Musulmans venus d’Arabie. «Oui, je suis issu d’une famille de mrabtiya», nous a-t-il confirmé d’un air timide qui dénotait avec sa grande sympathie. Le visage rougi, Amrabat tentait de cacher tant bien que mal, à la fois, sa fierté et son humilité d’appartenir aux m’rabtia.

Bravo Karim !

Arveladze est l’entraîneur idéal pour Ziani. Non seulement il est jeune, et donc peut toujours montrer qu’il a côtoyé le très haut niveau (il a joué à l’Ajax), mais surtout, il sait mettre à l’aise ses joueurs, quand ses derniers s’appliquent à l’entraînement. «Bravo Karim», a-t-il lancé en direction de son meneur de jeu, lorsqu’il s’est acharné dans un repli défensif gagnant à stopper son vis-à-vis. C’est dire si l’environnement lui est favorable en Turquie.