Ziani revit en Turquie

Alors qu’il n’a joué que 23 minutes lundi dernier, avec sa nouvelle équipe de Kayserisport, Karim Ziani, et pour le plus grand bonheur de tous les fans des Verts, était tout simplement étincelant.

Pratiquement sur toutes les balles offensives et jouant aussi un rôle dans la récupération dès que son équipe perdait le ballon, le chouchou des Verts a réussi en quelques minutes seulement à donner raison à son coach qui insistait pour l’avoir et à gagner déjà la sympathie des supporters présents au stade ce jour-là et qui ont beaucoup aimé ses prouesses. Préférant ne pas s’enflammer à la suite d’une brève apparition, le milieu de terrain de l’équipe nationale, qui a bien voulu répondre à nos questions hier, reste très modeste en estimant que son principal objectif est de se donner du plaisir sur le terrain, ramener un plus à son club et surtout être compétitif à la veille des deux matchs contre la Tunisie et le Maroc.

«Ici, tout me rappelle l’Algérie»

– Vous avez effectué votre baptême du feu en jouant 23minutes avec votre nouvelle équipe de Kayserisport lundi, une entrée qu’on peut qualifier de tonitruante…

– D’abord je dois dire que je me sens super à l’aise au sein de cette équipe de Kayserisport. En fait, j’ai tout simplement l’impression d’être ici depuis très longtemps et non depuis quelques jours seulement. Tout le monde est super gentil et très accueillant avec moi. Les dirigeants, le staff technique et les joueurs me mettent tous à l’aise et j’avoue que c’est en grande partie grâce à cela que j’ai vite retrouvé mes repères.

– Des repères même sur le terrain puisqu’on avait l’impression que cela fait plusieurs mois que vous vous entraîniez avec cette équipe ?

– Eh bien pour ce qui est de mon adaptation sur le plan du jeu là aussi j’avoue que je n’ai eu aucune difficulté à retrouver mes repères durant cette rencontre, et même si je n’ai joué que

23 minutes, je dirais que c’est en grande partie grâce notre coach dont la philosophie est de privilégier le beau jeu avec ballon et d’aller de l’avant et cela me va très bien car ça correspond tout à fait à ma façon de jouer. Donc là aussi je n’ai eu aucun souci à m’exprimer.

– Durant ces 23 minutes, nous avons remarqué que vous avez exprimé toute votre frustration quant au fait de ne pas avoir joué avec votre ancienne équipe de Wolfsburg durant des mois. En fait, vous aviez tout simplement la rage sur le terrain…

– Personnellement je ne connais pas un joueur de football qui aime rester sur le banc ou dans les tribunes au lieu d’être sur le terrain. Et quand vous traversez une longue période sans jouer malgré toute la hargne et la volonté dont vous faites preuve lors des entraînements, y a de quoi être frustré et déçu surtout si vous croyez en vos capacités. C’est pour vous dire que jouer et être sur le terrain est une chose qui m’a énormément manqué et c’est peut-être pour ça que cela s’est tout de suite vu lors de mon entrée, car j’ai essayé de donner le meilleur de moi-même et c’est ce que je tenterai de faire lors de chacune de mes prestations. Les dirigeants et le staff technique de Kayserisport croient en mes capacités et je me dois donc d’être à la hauteur de la confiance qu’ils ont placée en moi.

– On croit savoir que c’est vous qui avez demandé au coach de ne jouer qu’une vingtaine de minutes…

– Non, c’était la décision de l’entraîneur. En fait, ce dernier m’a signifié qu’il était préférable de ne pas prendre trop de risques en débutant le match, du fait que j’étais resté un peu plus de deux semaines inactif chez moi à Paris. Donc, afin d’éviter toute blessure, il a tout simplement préféré m’incorporer en fin de match, vu que cela fait quelques jours à peine que j’avais repris et entamé les entraînements avec ma nouvelle équipe.

– Mais cette vingtaine de minutes ne vous a pas empêché de faire plusieurs passes décisives et vous avez même failli marquer…

– Je pense que donner de bons ballons à mes attaquants, cela fait tout simplement partie de mon boulot en tant que milieu de terrain offensif. Et comme je vous l’ai déjà dit, j’ai essayé de donner le meilleur de moi-même bien que je n’aie pas beaucoup joué. Dieu merci, ça s’est bien passé. Pour ce qui est du but raté, il est clair que comme tout joueur, j’aurais souhaité que le ballon file dans les filets, mais pour moi ce n’est pas ça le plus important, car l’essentiel est que l’équipe ait réussi à s’imposer lors de cette rencontre.

– Pour cette rencontre, vous avez été aligné sur le côté droit, un poste que vous connaissez bien…

– Tout à fait, le coach m’a demandé de jouer à droite en décalant de temps à autre dans l’axe du milieu de terrain. Comme vous venez de le préciser, j’ai pour habitude de jouer à ce poste et cela ne m’a pas du tout dérangé d’occuper ce flanc droit. Bien au contraire, cela m’a permis de déborder et d’enchaîner les accélérations afin de pouvoir centrer et servir mes coéquipiers dans les meilleures conditions possibles. Je peux jouer aussi bien sur les deux flancs que dans l’axe, cela ne me dérange pas du tout et je reste bien entendu à la disposition de l’entraîneur qui, lui seul, décide d’après la situation dans laquelle l’équipe se trouve où je peux être le plus efficace.

– On a pu constater aussi que ça s’est très bien passé avec les supporters qui ont réagi à chacun de vos débordements ?

– Hamdoullah, là aussi tout se passe super bien. Le club dispose de belles infrastructures dont un très beau stade avec une belle pelouse où on peut pratiquer du beau football et un public connaisseur qui soutient son équipe du début à la fin. S’ils ont apprécié mon entrée lundi, et bien tant mieux, j’espère que je serai encore meilleur lors des matchs à venir.

– Ce fut une victoire précieuse face à l’équipe d’Istanbul ?

– Très précieuse même. On se devait absolument de remporter ce match pour rester collés au peloton de tête. A présent, nous ne comptons qu’un point de retard sur le troisième, à savoir l’équipe de Fenerbahçe et trois points sur le deuxième, Bursaspor, sachant que le week-end prochain une opposition mettra aux prises le leader, Trabzonspor, à Fenerbachce, en espérant que des points seront encore perdus et que l’écart qui nous sépare de ces deux clubs sera encore réduit.

– Votre espérez certainement être titulaire samedi prochain ?

– Je dirais que si j’ai opté pour l’équipe qui me voulait à tout prix, c’est dans l’objectif de jouer. D’abord pour moi, pour me faire plaisir sur le terrain, ensuite pour ramener un plus à ce club afin de réaliser les objectifs tracés en début de saison, à savoir assurer une place en Ligue des Champions la saison prochaine et aussi pour être compétitif en prévision des échéances de l’équipe nationale au mois de février contre la Tunisie et au mois de mars face au Maroc.

– Après ce premier match, objectivement que pensez-vous du niveau du championnat en Turquie ?

– Jusque-là je n’ai pu voir qu’un seul match, mais d’après ce que j’ai vu, je dirais que le niveau est bon et que le niveau du football ici en Turquie n’a absolument rien à envier aux autres championnats européens.

– Comment se passe votre intégration dans la vie de tous les jours ?

– Là aussi, tout se passe à merveille. Les gens sont très chaleureux. En fait comme si j’étais au bled en Algérie. Tout me fait rappeler aussi l’ambiance du pays et c’est vraiment génial.

– A croire tout ce que vous dites, vous ne regrettez pas votre choix ?

– Pas du tout, bien au contraire je suis très heureux ici et j’espère que pourrai vraiment apporter le plus qu’on attend de moi et me faire plaisir lors de chacune de mes apparitions avec Kayserisport.

– Votre entraîneur a déclaré après le match de lundi qu’il a été impressionné par vos qualités et celles du Marocain Amrabet…

– Ça fait toujours chaud au cœur d’entendre de tels propos de la part de votre coach, mais je ne suis qu’à mes débuts et j’espère vraiment confirmer tout le bien qu’on pense de moi lors de nos prochains matchs. Pour ce qui est de mon coéquipier Amrabet, et pour l’avoir vu jouer je dirais qu’il va vraiment très vite, et donc ça sera un autre élément contre nous au mois de mars auquel il faudra faire super attention.

A. H. A.