Le patron des Verts, Karim Ziani, s’est montré très réaliste à la fin de l’important entraînement de samedi en disant qu’il fait très chaud et que si cette fois l’équipe n’applique pas les consignes en gardant le ballon, le groupe ne tiendra jamais les 90’.
Le chouchou de l’EN nous a aussi affirmé que malgré la tâche difficile qui les attend aujourd’hui, ils se doivent de gagner face au Malawi, car en plus de défendre les couleurs nationales, ils ont un statut de mondialistes à défendre.
Vous avez effectué trois séances d’entraînement ici à Luanda, dont une assez fournie en exercices, en l’occurrence aujourd’hui (Ndlr, entretien réalisé avant-hier samedi), comment vous vous êtes senti par rapport au climat ?
Je ne vous cache pas qu’il a fait très chaud puisque nous nous sommes entraînés à l’heure du match, et donc c’était très difficile de tenir le rythme. Mais bon, ça ne sert à rien de parler encore du climat.
A ce niveau-là, il faut faire avec et s’adapter, d’autant plus que nous n’avons pas d’autres choix si on veut réaliser un bon résultat lundi.
Justement, nous avons vu le coach national insister pendant tout le stage sur la conservation du ballon durant cette CAN ?
Tout à fait. Le coach nous a donné comme consignes de garder le ballon pour justement ne pas beaucoup se fatiguer et tenir les 90’ de la rencontre.
Je pense vraiment que si on ne conserve pas la balle en imposant notre propre rythme qui ne sera certainement pas trop élevé, ça sera très dur pour nous de tenir toute la rencontre. Je dirai même que si on joue avec un rythme trop élevé en courant après le ballon, on est cuits.
A mon avis, cette fois-ci on se doit vraiment de suivre les consignes de l’entraîneur, car nous avons bien vu aujourd’hui que le climat n’est pas en notre faveur, contrairement aux Malawites qui sont tout à fait habitués à jouer dans ces conditions.
Parlons du climat. L’équipe a beaucoup souffert dans ces mêmes conditions, notamment au Liberia et au Rwanda…
Personnellement, je dirai que nous ne sommes pas dans la même configuration, car ici on joue une CAN et pas seulement une rencontre.
En plus, il faut dire que lors de ces deux rencontres, il n’y avait pas tous les bons joueurs que renferme notre groupe actuellement…
Oui, mais certains d’entre eux, à l’image de Meghni et Yebda, découvrent l’Afrique pour la première fois ?
Oui, c’est tout à fait vrai, mais avec la séance de demain, nous aurons trois séances en tout ici à Luanda. Inch Allah, ça se passera bien pour eux lundi et pour toute l’équipe, car le plus important sera de gagner cette première rencontre pour bien entamer cette compétition. Croyez-moi que nous sommes bien décidés à le faire.
On sait que vous vous sentez à l’aise en 3-5-2, mais pour ce match, l’entraîneur pourrait opter pour un changement tactique, qu’en pensez-vous ?
Et bien, c’est le choix du coach et s’il a décidé de changer de tactique, c’est en fonction de certains paramètres. Donc, notre mission est d’être bien en place sur le terrain et bien appliquer ce schéma.
Nous avons pu constater que l’entraîneur a aussi insisté sur le jeu en profondeur, avec notamment vous comme vrai meneur pour alimenter les attaquants…
Vous savez, quelle que soit la configuration du match, quand je rentre sur le terrain, à l’image d’ailleurs de tous mes coéquipiers, j’essaye de donner le meilleur de moi-même pour donner un plus.
Et bien, lundi Inch Allah, je ferai tout ce qui est de mon possible pour qu’on puisse gagner cette rencontre qui s’annonce très difficile.
Beaucoup ont critiqué votre préparation dans le sud de la France pour dire que cinq séances d’entraînement seulement avec tout le groupe, ce n’est pas suffisant pour préparer une telle CAN…
Personnellement, je ne suis pas du tout d’accord. Bien au contraire, j’estime que nous avons effectué une excellente préparation dans de superbes conditions et à tous les niveaux.
En plus, j’estime que dans toutes les compétitions, les bonnes équipes montent en puissance et j’espère que ça sera notre cas …
Pourtant, beaucoup ont parlé de certains problèmes concernant le règlement intérieur, notamment avec vous, les cadres de l’équipe…
Franchement, tout cela est archifaux. Il n’y a pas eu le moindre problème par rapport à cela. Nous nous sommes réuni avec le président comme à chaque fois d’ailleurs pour discuter de plusieurs aspects. Pour ce qui est du règlement intérieur, et bien j’estime qu’il est tout à fait normal qu’on ait un règlement comme toutes les sélections du monde d’ailleurs. Ce sont des choses tout à fait normales qu’on respecte.
Donc, je le redis encore une fois, tout ce qui a été dit et écrit est faux et le groupe se porte très bien. Tout ce qu’on demande à présent, c’est qu’on nous laisse travailler.
Certains joueurs du Mali, notamment Kanouté, nous ont fait savoir qu’il n’y a pratiquement pas de favoris dans ce groupe…
Comme je viens de vous le préciser, c’est une compétition avec un match tous les trois jours. A cet effet, il faudra être forts à tous les niveaux : physiquement, psychologiquement et tactiquement. Il est certain aussi qu’une rencontre n’est jamais gagnée d’avance. Toutefois, et comme tout le monde le sait, nous n’avons pas fait huit heures de vol pour faire du tourisme.
Nous avons un statut de mondialistes à défendre et nous ferons tout ce qui est dans notre possible pour gagner cette rencontre d’abord, passer ce premier tour ensuite et penser au prochain tour après cela.
Vous avez certainement dû être très secoué par le mitraillage dont a été victime l’équipe du Togo ?
Et comment ! Vous savez, les Togolais sont des joueurs de football exactement comme nous qui ont été mitraillé alors qu’ils venaient disputer une coupe d’Afrique.
Franchement, c’est désolant et choquant d’entendre ce genre de choses. D’ailleurs, je saisis cette occasion pour présenter mes condoléances et transmettre un message de soutien à toute l’équipe du Togo…
Cabinda est une ville dans laquelle vous risquez de jouer le deuxième tour en cas de qualification en terminant deuxième ?
Franchement, on n’y pense même pas. Vous savez, si vous vous amusez à penser à ces choses-là, vous n’allez plus jouer au foot, alors que nous sommes là pour ça.
Asma H. A.