Comme annoncé en exclusivité par Le Buteur dans son édition de vendredi, Karim Ziani a finalement signé son contrat hier en début d’après-midi après la traditionnelle visite médicale effectuée le matin.
Il faut dire que les responsables de Kayserispor, conscients du grand coup qu’ils viennent de réaliser, ont déroulé le tapis rouge à l’international algérien arrivé la veille en provenance de Wolfsburg où il avait rencontré l’avocat du club turc. Des confrères turcs que nous avons pu joindre hier nous ont parlé de transfert de l’année dans le championnat turc, considérant Ziani comme une superstar en Turquie depuis l’été dernier et l’offre mirobolante que Fenerbahçe lui avait faite. A cette époque, des posters géants avaient même été confectionnés par les supporters de Fenerbahçe pour souhaiter la bienvenue à la star algérienne dès qu’ils ont appris que leur club le voulait à tout prix.
Comme un poisson dans l’eau avec les joueurs
Hier matin, Karim Ziani a pu rencontrer pour la première fois ses nouveaux coéquipiers et le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier contact a été très chaleureux, le gardien de but de Kayserispor, le Camerounais… faisant office de traducteur. Ce dernier lui a dit qu’avec le recrutement effectué par le club et le retour de blessure de Zelayeta, l’ancien de la Juve, Kayserispor aura son mot à dire dans le championnat turc et pourra se mêler à la course au titre. Ce qui permettra aussi à Ziani de faire parler de lui.
Il a montré toute l’étendue de son talent à l’entraînement
Après avoir rejoint le groupe au centre de préparation à Antalya et signé son contrat, Karim Ziani a enfilé pour la première fois son nouveau maillot pour s’entraîner avec ses nouveaux coéquipiers. Malgré un repos actif de plusieurs semaines, Karim Ziani, qui ne prend jamais de poids, a montré toute l’étendue de son talent durant la légère séance d’entraînement qu’il a effectuée prouvant à ses dirigeants qu’ils ne s’étaient pas trompés sur leur choix.
Trop tard pour les clubs anglais, turcs et français
Dès qu’ils ont appris à travers le site du Buteur que Ziani était à Antalya et s’apprêtait à signer au profit de Kayserispor, plusieurs agents se sont manifestés pour placer le joueur algérien en Primerleague, Ligue 1 et dans l’un des trois clubs historiques d’Istanbul, mais il fallait compter sans le sens de l’honneur du joueur et de son père qui avaient donné leur parole aux responsables de Kayserispor. Les autres clubs s’étaient manifestés trop tard.
«En parlant à l’entraîneur, j’ai bien vu qu’il tenait à moi»
Karim Ziani a un club d’attache pour le reste de la saison et même plus, si confirmation : Kayserispor. Il a signé hier son contrat d’engagement au club turc à titre de prêt, avec option d’achat à la fin de la saison. C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour l’international algérien, dont la priorité est de retrouver son meilleur niveau pour être utile aux Verts en étant à son top niveau. A partir d’Antalya, où il se trouve avec son nouveau club qui y termine son stage hivernal, il nous parle de son nouveau défi.
Les supporters algériens se sont beaucoup inquiétés de votre situation ces dernières semaines. On imagine que, maintenant que vous vous êtes engagé avec le Kayserispor, vous êtes à présent soulagé…
C’est vrai que je suis passé par des moments assez difficiles et c’est pour cela que je n’ai pas voulu faire de déclaration aux médias jusqu’à aujourd’hui. Je voulais éviter toute mauvaise interprétation. Maintenant, je suis effectivement soulagé et je me concentre sur ma nouvelle aventure sportive.
Comment a été l’accueil à Antalya, où tes nouveaux coéquipiers de Kayserispor se trouvent en stage de préparation ?
L’accueil a été très chaleureux. J’ai vraiment senti être avec des gens qui ont envie de m’avoir avec eux. Tout le monde m’a souhaité la bienvenue. Même l’ambiance dans le groupe m’a paru très sympa. Franchement, j’ai été agréablement surpris.
Le choix de Kayserispor est-il le fruit d’une mûre réflexion ?
C’est simple : Kayserispor me voulait et cela se voyait à travers des actions concrètes. Il a délégué quelqu’un pour aller à Wolfsburg pour discuter avec les dirigeants du WfL Wolfsburg, il a envoyé un fax au club avec une offre concrète, il m’a envoyé un billet d’avion… C’est un club qui m’a offert de rebondir et qui m’a manifesté une réelle confiance. Je ne pouvais pas tourner le dos à un club qui m’ouvre ses bras et me donne la possibilité de m’exprimer comme il se doit.
Avec qui avez-vous parlé ?
Au représentant de Kayserispor qui a été désigné pour gérer le dossier de mon prêt et à l’entraîneur.
Justement, que vous a dit l’entraîneur ?
C’est personnel. Je préfère ne pas en parler. Cependant, il faut que vous sachiez une chose : quand nous avons parlé, j’ai senti qu’il tenait à moi. Pour un joueur, cela procure une grande chaleur et une grande confiance que de savoir que son entraîneur compte sur lui.
Peut-on dire que, désormais, votre priorité sera de rejouer et de devenir compétitif afin d’être prêt pour le match de l’Algérie contre le Maroc du 27 mars ?
C’est mon objectif. Si je fais ça, c’est aussi et surtout pour la sélection nationale. Il y a des matches internationaux déterminants qui nous attendent et je me dois d’être prêt. Je ne veux pas rater le match contre le Maroc. Vous savez combien la sélection nationale me tient à cœur. J’ai fait beaucoup de sacrifices par le passé pour la sélection et je continuerai d’en faire.
En choisissant Kayserispor, vous gardez les avantages financiers acquis à Wolfsburg. Est-ce à dire que vous avez refusé de faire des concessions ?
Détrompez-vous. Beaucoup de gens ne voient que l’aspect financier dans les termes de mon transfert, mais il n’y a pas que l’argent dans la vie d’un footballeur. J’ai fait des concessions d’un autre ordre.
Signer à Kayserispor était-il plus intéressant que les autres offres qui se sont présentées à vous ?
Quelles offres ? Pour moi, quand il n’y a pas de concret, je ne considère pas cela comme des offres. La seule offre palpable, avec un fax comportant un chiffre, c’est celle de Kayserispor. Pour le reste, il n’y a jamais eu rien d’officiel. Rien de rien ! On me disait toujours «Demain, ça va se régler, il y aura une offre», mais je n’ai jamais vu rien venir.
Aucun des clubs qui avaient montré un intérêt pour vous n’a fait d’offre ?
Aucune offre officielle d’un club autre que Kayserispor n’est tombée sur le bureau de Wolfsburg. AU-CUNE ! Dire le contraire est faux. Je le dis bien : il n’y a rien eu ! Seul Kayserspor a fait une proposition officielle par fax et a négocié avec les responsables de Wolfsburg.
Aujourd’hui, la page Wolfsburg est tournée pour vous. Même si c’est encore prématuré de faire des bilans, regrettez-vous d’avoir signé dans ce club ?
Non, je ne le regrette pas. Toute expérience, quelle qu’elle soit, est utile. On apprend toujours dans la vie. J’estime que mon passage à Wolfsburg m’a appris des choses qui me serviront dans ma carrière. C’est une leçon de la vie.
La reprise du championnat turc se fera le week-end prochain avec un match pour Kayserispor contre Istanbul Büyüksehir le lundi 24 janvier. Pensez-vous être prêt pour ce match ?
Je ne le sais pas. Je ne peux pas prédire l’avenir (rire). Moi, je vais m’entraîner et travailler à fond durant la dizaine de jours qui nous séparent du match. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour être prêt et compétitif. La décision de jouer ou pas revient à l’entraîneur. Je me préparerai en professionnel, mais ce n’est pas à moi de décider du reste.