Ziani : «Je suis né en 82, mon fils naîtra dans 15 jours. N’est-ce pas un signe du destin ?»

Ziani : «Je suis né en 82, mon fils naîtra dans 15 jours. N’est-ce pas un signe du destin ?»

«Dans deux semaines, Dieu me donnera un enfant que je prénommerai Djibril et je serai le plus heureux des hommes quand il dira, avec fierté, que son père a défendu les couleurs de l’Algérie lors d’un Mondial.» «Certains ont rigolé quand, il y a bien longtemps, j’avais annoncé que l’Algérie avait tout pour participer à la phase finale de la Coupe du monde.» C’est ce que nous dira, entre autres, le poumon de l’EN, Karim Ziani, avec son habituelle modestie qui n’a d’égal que son talent.

Karim Ziani, avez-vous pris la mesure de l’exploit que vous et vos coéquipiers aviez réalisé mercredi passé ?

Je suis comme tous mes coéquipiers et j’imagine des millions d’Algériens sur un nuage. Cette qualification est avant tout l’aboutissement d’un parcours au cours duquel nous sommes passés par tous les sentiments. Par ailleurs, cette qualification aux dépens de l’Egypte est méritée car, intrinsèquement, nous avons plus de qualités que cette équipe.

Oui, mais parfois, en football, le talent seul ne suffit pas. Qu’en pensez-vous ?

C’est exact, mais ce match face à l’Egypte, en terrain neutre, était particulier.

Expliquez-vous ?

Nous avions tous en tête le comportement, que je qualifie d’inhumain, des Egyptiens au Caire. Je ne parle pas de l’agression dont, nous les joueurs, nous avons été les victimes. Il y a eu des femmes et des enfants qui ont été agressés et cela nous a été insupportable. Nous avons fait le serment de faire pleurer ces «femmelettes».

Et pour ce qui est du match en lui-même ?

Bien sûr, il y a une stratégie de jeu qui a été élaborée et elle a fonctionné parfaitement sur le terrain. A côté de cela, je dirais que c’était un match d’hommes et dans ce domaine, nous avons fait preuve d’une grande solidarité. Nous nous sommes battus pour gagner un maximum de duels. Il faut dire que nous avions tous en tête l’accueil à coups de pavés qui nous a été réservé au Caire.

Une autre passe décisive de Ziani…Un commentaire ?

Le destin a voulu que ce soit moi qui aie transmis le ballon lors du but de Antar. Cela aurait pu être quelqu’un d’autre. Je ne pense pas que l’on puisse dire que ce succès est celui de tel ou tel joueur. C’est notre collectif qui a fait la différence.

On se rappelle, qu’au tout début et dans les colonnes du Buteur, vous aviez prédit que l’Algérie irait au Mondial. Quelles en sont les raisons ?

C’est simple, l’Algérie n’a rien à envier aux autres grandes nations du football. Des hommes se sont donné la main pour bâtir une équipe et toute la logistique qui va avec. A partir de là, c’est le talent qui s’exprime sur le terrain et dans ce domaine, nous n’avons rien à envier aux autres. Je voudrais vous faire une confidence. Nous n’avons pas du tout l’intention de nous contenter de cette qualification.

On croit savoir que vous attendez un heureux événement…

Absolument, si Dieu le veut, je serai père d’un petit garçon dans deux semaines.

Qui se prénommera…

Vous savez, les négociations sont serrées mais je pense que son prénom sera Djibril. Il y a comme un signe du destin. Je suis né en 1982, l’année de notre victoire face à l’Allemagne en Coupe du monde et mon fils naîtra juste avant ce Mondial qui tient tant à cœur aux Algériens.

Avant la Coupe du monde, il y a la CAN en Angola. Quelles sont nos chances dans cette compétition ?

C’est une compétition qui nous tient à cœur et nous voulons aller le plus loin possible. Vous savez, nous venons de mettre hors course le champion sortant. C’est un signe. Qu’en pensez-vous ?

Avez-vous pensé à papa Rabah?

Lui, c’est maintenant le roi de Paris. C’est à lui et à tous les Algériens que je dédie cette qualification. Je voudrais, si vous le permettez, rendre hommage au président de la République. Il a pris les meilleures décisions.

Entretien réalisé par Slimane B.