La débâcle de Marrakech a fait mal à Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football (FAF). Le 4 à 0 et l’élimination prématurée des Verts l’ont fait descendre, lui aussi, de son nuage de Mondialiste. Depuis, il a juré de faire une révolution, quitte à couper des têtes. Pour réussir la mission, il a fait appel à deux lieutenants.
Pour toute révolution, on compte sur des hommes. Raouraoua mise sur l’aide précieuse de plusieurs personnes qui par leurs compétences, qui par leurs qualités, tenteront de mener la sélection algérienne à bon port. De tout le beau monde que Raouraoua sollicite, deux sont à ses yeux plus importants que les autres. Le premier n’est autre que Karim Ziani. Le deuxième, c’est Yazid Mansouri, l’ancien capitaine de l’équipe nationale. Chacun des deux aura à apporter sa touche personnelle dans son domaine.
Capitaine ou pas, Karim sera le bras droit du boss
On le sait maintenant, Raouraoua veut opérer de grands changements dans le fonctionnement de l’équipe nationale, apparemment il met tout en œuvre pour ouvrir une nouvelle page, tenir les joueurs avec un nouveau règlement, les mettre dans une nouvelle organisation, exiger d’eux une nouvelle mentalité et les confier à un nouveau sélectionneur, une grosse pointure, assure-t-il.
Et très probablement, l’EN fera avec un nouveau capitaine d’équipe. Ainsi, on dit que Raouraoua a déjà pris ses devants et qu’il a choisi Karim Ziani pour en faire son homme de confiance à l’intérieur du groupe. Le nouveau sélectionneur pourrait bien en choisir un autre ou même maintenir Antar Yahia, mais pour le président, le choix est fait et, capitaine ou pas, son homme de confiance aura pour nom Ziani.
Raouraoua le contacte en permanence depuis la nuit du 4 juin
Il est important de signaler que Karim n’a rien demandé à ce propos. Durant les trois dernières années, jamais on n’a senti chez lui une envie de devenir le chef du groupe ou le capitaine d’équipe. Le processus est autre, c’est le président de la FAF en personne qui est allé le consulter sur certaines choses. Le contact entre Raouraoua et Ziani, indique une source sûre, n’a pas été rompu depuis cette fameuse nuit du 4 juin 2011 où un échange a eu lieu entre les deux hommes. Durant le petit séjour qu’a passé récemment Ziani en compagnie de sa petite famille, ici à Alger, Raouraoua l’a appelé plusieurs fois. Pratiquement, toutes les conversations tournaient autour de l’équipe nationale. Il est clair que, dorénavant, Ziani est appelé à avoir plus de responsabilités au sein des Verts.
On vous a parlé, dans l’une de nos précédentes éditions, du rôle que jouait Mansouri au sein de l’équipe nationale à l’époque où il en était le capitaine. Ses qualités de rassembleur faisaient de lui un élément essentiel dans l’équipe, cela sans compter les bombes à retardement qu’il a désamorcées à l’intérieur du groupe.
Ça se passait comme ça avant et après Yazid
A ce sujet, beaucoup de témoins assurent que sans le précieux concours d’Yazid, le travail de trois ans aurait sans doute volé en éclats, car Mansouri était respecté par tous les joueurs.
Sa parole dans les vestiaires avait un poids considérable, son sens de la morale, son éducation et son professionnalisme faisaient de lui le parfait capitaine, tout le monde se regroupait autour de lui. Aujourd’hui, les choses ont changé. Jusqu’au match de la Serbie, il y avait un groupe uni et soudé. Le départ de Zaoui, Babouche, Raho et d’autres et la venue de Lacen, Guedioura, Kadir, Belaïd, Mesbah et Boudebouz ont fatalement provoqué un changement, ils ont engendré comme une première cassure. Mais la véritable cassure, celle qui a été fatale pour le groupe, était le départ de Mansouri.
En acceptant, il perdrait 600 000 $, mais le patron ferait un geste
Raouraoua le sait très bien, c’est pourquoi il veut le récupérer, c’est l’une de ses priorités pour réaliser sa révolution. Raouraoua le veut dans le groupe, proche des joueurs. Il veut le voir refaire exactement ce qu’il faisait quand il était capitaine. Yazid transmettra les préoccupations des joueurs au staff technique quand le problème est technique, et à Raouraoua quand le souci sera d’ordre administratif ou financier.
Mansouri sera en quelque sorte l’homme de liaison entre la FAF, les joueurs et le staff technique. Une source proche du joueur nous a confié que les deux hommes ont rendez-vous cette semaine pour discuter de tout le projet et finaliser le retour de l’ancien capitaine de l’équipe nationale. Si Mansouri accepte l’offre de Raouraoua, il devra dire adieu à un contrat de 600 000 $ à Dubaï. Mais on est prêt à parier qu’Yazid ferait volontiers le sacrifice pour servir de nouveau son pays, de même que Raouraoua ferait sans doute un geste pour qu’Yazid ne perde pas beaucoup au change… A. B