Ziani : «Contre la Zambie, on ne doit pas se cacher derrière le Ramadhan»

Ziani : «Contre la Zambie, on ne doit pas se cacher derrière le Ramadhan»

Comme à chaque fois qu’il se confie au Buteur, Karim Ziani le fait sans langue de bois. Ses réponses sont entières et d’une franchise déconcertantes.

Encore une fois, le meneur de jeu des Verts est revenu sur l’actualité qui le concerne tant au niveau de son nouveau club, qu’au sein de l’équipe d’Algérie.

Il a évoqué avec nous sa difficulté à communiquer en allemand, de sa volonté d’y remédier au plus tôt, de l’arrivée de ses amis Yebda, Meghni, Abdoun et Boudebbouz, mais aussi et surtout du rendez-vous du 5 septembre contre la Zambie.

Ziani est aussi revenu sur les erreurs du passé contre la Guinée et pense que l’EN n’a plus le droit à l’erreur désormais, «car l’équipe est nettement plus forte et plus mûre ». Un entretien de Karim comme on ne s’en lasse jamais. Appréciez.

Cela fait quelques semaines que vous êtes à Wolfsburg, pourriez-vous nous faire un état des lieux sur votre intégration dans cette ville ?

Je pense qu’il est trop tôt pour faire un état des lieux. Je viens tout juste d’arriver à Wolfsburg, et mon intégration se fait de manière lente, mais tout va bien dans l’ensemble. C’est déjà nettement mieux que les premiers jours où j’ai débarqué dans cette ville et dans ce club où je ne connaissais absolument personne. Je ne vous cache pas que les premiers jours ont été très difficiles pour moi. Mais aujourd’hui, ça va un peu mieux, malgré quelque autres difficultés.

Quels genres de difficultés rencontrez-vous ?

La langue par exemple ! L’allemand est extrêmement difficile à apprendre. Je suis complètement paumé de ce point de vue. Heureusement que je me repose sur l’anglais pour pouvoir communiquer avec les gens.

Avez-vous pensé à prendre des cours d’allemand ?

Ah, oui, c’est sûr ! J’ai décidé de prendre des cours d’allemand dans les jours à venir. Je ne peux pas rester comme ça. C’est invivable. Il faut que je me bouge dès mon retour à Wolfsburg.

Heureusement que sur le terrain, ça va nettement mieux. On sent que vous avez réussi votre baptême du feu contre Stuttgart, n’est-ce pas votre avis ?

Pour un premier match, on peut dire que je suis assez satisfait de ma prestation, mais je ne peux pas me contenter de cela. Je dois encore travailler plus pour arriver à un niveau supérieur, pour honorer la confiance placée en moi par le club. Je ne peux pas me contenter de jouer grâce à mon nom, je dois répondre présent à chaque match et m’améliorer en permanence.

Le fait de sentir la confiance du coach qui compte beaucoup sur vous va certainement vous donner des responsabilités plus importantes au sein de l’équipe, non ?

C’est sûr qu’on se sent plus responsabilisé dans ces cas. Je vais vous confier une chose. Mon coach Armin Veh me voulait dans son équipe depuis qu’il entraînait Stuttgart. Imaginez donc le respect et l’intérêt qu’il me voue. N’importe quel joueur qui jouit de la confiance de son coach qui le ramène de surcroît en personne vous dira qu’il se donnera un peu plus pour renvoyer l’ascenseur et montrer qu’il ne s’est pas trompé à son sujet. Je suis dans cette situation justement.

Quelle différence y a-t-il entre la Ligue 1 française et la Bundesliga ?

Bien que ce soit la première fois que je joue en dehors du championnat de France, je peux aisément dire qu’il n’y a pas photo entre les deux. La Bundesliga est largement supérieure. Le niveau est beaucoup plus élevé.

Est-ce que vous vous rendez visite, Yahia, Matmour et vous ?

Non, pas encore, parce que Yahia et Matmour se trouvent à 60 km l’un de l’autre. Par contre, moi je suis à 300 km d’eux. C’est un peu loin. Mais il n’y a pas de doute, on trouvera toujours l’occasion de se revoir dans le futur.

Et si on abordait un peu les vraies raisons qui vous ont poussé à quitter l’O Marseille ?

S’il vous plaît, je ne veux pas rabâcher le passé sans cesse. L’OM a été une étape très importante dans ma carrière. J’y ai vécu des moments intenses. Je suis fier d’avoir été Marseillais. Mais aujourd’hui, je suis dans un club nouveau et je ne veux penser qu’à mon futur.

Et comment voyez-vous la suite des matchs de l’EN ?

Vous savez, les choses sont on ne peut plus claires cette fois. Il faut qu’on gagne nos deux matchs à domicile, même d’un demi-but. On n’a pas droit à l’erreur. Si on échoue à domicile, on n’aura pas d’excuses à donner au peuple. On ne doit pas rater cette occasion. Sinon, tous les efforts fournis contre l’Egypte et la Zambie n’auront plus aucun sens.

Certains appréhendent un peu le match contre la Zambie, du fait qu’il va se dérouler pendant le Ramadhan. Quelle est votre position là-dessus ?

(Il s’emporte !) Arrêtons de nous rabâcher les oreilles avec ces excuses à la noix. A croire qu’on va jouer à 13h00, en plein après-midi. Il faut qu’on arrête de chercher des excuses. On n’a pas droit à l’erreur, point barre. Il faut qu’on enlève ces idées de nos têtes. Nous avons bien battu le Sénégal en plein Ramadhan non ? Moi, je pense que le mois sacré nous donnera encore plus de baraka et de volonté en tant que Musulmans et pas le contraire. Le Ramadhan devrait en principe nous stimuler et nous pousser à nous transcender. On n’a pas le droit de chercher des excuses. Il faut être forts mentalement et se dire qu’aucune équipe au monde ne pourra nous battre chez nous. C’est comme ça qu’on cultive l’esprit de la gagne.

Vous avez été l’un des premiers à croire à une qualification au Mondial. Qu’est-ce qui vous a fait croire cela ?

J’y ai cru depuis le début parce que je savais qu’on avait une équipe solide par rapport à celle d’il y a 3 ou 4 ans. A cette époque-là, les joueurs de l’EN évoluaient en majorité en D2. Aujourd’hui, les statuts des joueurs ont changé. Nous avons des joueurs qui évoluent en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Ecosse, en France et d’autres championnats aussi forts. Mais cela ne veut pas dire qu’on est déjà arrivés. Il faut encore se battre avec la même détermination pour espérer enfin réaliser le rêve de toute l’Algérie et aller au Mondial 2010.

Franchement, ne craignez-vous pas de revivre le même scénario que contre la Guinée ?

Si on refait la même erreur qu’en 2007, cela voudra dire qu’on n’a pas retenu les leçons du passé et qu’on n’a donc rien compris au football. C’est pour cela qu’on ne craint pas de retomber dans le même piège. Aujourd’hui, l’équipe est nettement plus forte et plus mûre que par le passé.

Vous voulez aussi parler de l’avènement de Yebda et Meghni, non ?

Bien sûr, car avec Meghni et Yebda, l’EN sera encore plus forte qu’avant. Ces deux joueurs sont d’abord des amis avant tout. Je suis donc très content de les accueillir parmi nous. Moi, je sais que Yebda et Meghni voulaient jouer avec l’Algérie depuis très longtemps, mais le règlement de la FIFA ne le leur permettait pas de le faire avant.

C’est pour cela que je suis très content pour eux et pour l’EN. Je suis sûr qu’ils seront d’un très grand apport pour l’équipe. On attend également la venue de Djamel Abdoun et celle de Riad Boudebbouz qui vont sans doute nous rejoindre plus tard. L’Algérie a besoin de tous ceux qui peuvent lui apporter un plus.

On a appris que vous avez discuté au téléphone avec Lacen. Que vous a-t-il dit ?

Tout ce qu’il y a eu dans cette histoire, c’est que votre collègue m’a demandé l’autorisation de lui transmettre mon téléphone et j’ai accepté. Mais à ce jour, il ne m’a pas encore appelé. On ne s’est donc jamais parlés à ce jour. C’est tout.

Un dernier mot ?

Je voudrais féliciter tous les Algériens et tous les Musulmans du monde à l’occasion du mois de Ramadhan. J’espère que ce mois sacré nous ramènera sa baraka et qu’on réussisse un match plein contre la Zambie afin de connaître d’autres joies, in cha Allah. Je lance aussi un appel à tous nos supporteurs pour qu’ils nous soutiennent sans relâche contre la Zambie.