Ziani «Boudebouz et moi, on verra incha Allah»

Ziani «Boudebouz et moi, on verra incha Allah»

Le chef d’orchestre des Verts, Karim Ziani, est hyper motivé pour réaliser un grand Mondial. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, hier, dans le nouveau siège de Puma, il revient sur le match de l’Irlande. Il explique qu’il ne faut pas juger l’équipe sur ces matches de préparation.

Pour lui, le plus important, c’est le 13 juin prochain. Il parle aussi de l’attaque et les raisons de l’inefficacité des attaquants, sans oublier la nouvelle étoile montante des Verts, Riad Boudebouz.

– A quelques jours du match face aux Emirats, est-ce que vous pensez à ce match ou bien à celui de la Slovénie ?

– Je pense que le match le plus important, c’est celui de la Slovénie. Donc, le match des Emirats sera un match de préparation pour la rencontre face à la Slovénie. Si on gagne contre les Emirats et qu’on perde face à la Slovénie, ça n’aura servi à rien.

– Est-ce que vous avez oublié la défaite contre l’Irlande ?

– Bien sûr qu’on doit oublier un match comme celui-là. On ne peut même pas nous juger sur ce match, avec des joueurs qui n’ont jamais joué ensemble. En plus, on avait beaucoup de blessés. L’objectif du staff est de remettre ces joueurs sur pied et ne pas prendre de risque, car le plus important, c’est la Slovénie.

– Vous ne pensez pas que quatre défaites consécutives, c’est très inquiétant ?

– Non, pas spécialement, parce que sur les quatre défaites, on a joué diminués. Contre la Serbie, on a joué encore super diminués. Il ne faut pas oublier, on n’est pas le Brésil pour se passer de quatre ou cinq joueurs qui sont très importants. Déjà, les meilleures équipes au monde, quand on leur enlève trois de leurs meilleurs joueurs, c’est très difficile pour elles. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de jeunes. D’un autre côté, c’est très bien pour l’Algérie, parce que l’EN ne va pas participer seulement à cette Coupe du monde, mais à toutes celles à venir.

– C’est un objectif pour le long terme ?

– Oui, bien sûr, car il faut qu’on pense à l’avenir afin de rester tout le temps avec les meilleurs. Avec de la rigueur et du sérieux, on peut participer tous les quatre ans à cette compétition. Je le redis encore une fois, il ne faut pas nous juger sur des matches de préparation, parce que le plus important, c’est ce qui nous attend dans dix jours.

– Donc, pour vous, ces matches de préparation servent seulement pour travailler les automatismes de l’équipe ?

– Tout à fait. Si vous regardez les matches qu’on a perdus à la dernière CAN face respectivement à l’Egypte, qui était un match spécial, le Nigeria, qui reste une grande équipe. On a joué contre la Serbie qui est l’une des meilleures équipes du monde. L’Irlande a failli éliminer la France. Donc, on a perdu face à de grandes équipes et on n’a jamais joué à 100% de nos moyens.

Est-ce que vous avez des appréhensions surtout après ces défaites répétées, et toujours par trois buts à zéro, pour le premier match face à la Slovénie ?

– Je pense qu’on a perdu trois à zéro contre le Malawi, et après nous avons gagné contre le Mali et la Côte d’Ivoire. Tout cela, est-ce que ça ne veut rien dire ?

Il faut nous laisser nous préparer, nous faire confiance et incha Allah, on va montrer de belles choses et quand il fallait être là, on a toujours été là. Donc, il ne faut pas s’inquiéter. Le Cheikh sait ce qu’il fait, il n’a pas voulu prendre de risque pour éviter des soucis à d’autres joueurs. Comme je vous l’ai déjà dit, le plus important, c’est la Coupe du monde.

– Une victoire contre les Emirats va rassurer le public algérien…

– Je pense que ce qui va les rassurer, c’est qu’on passe au deuxième tour, c’est ça qui va les rassurer.

– Sur le plan personnel, comment jugez-vous votre prestation lors du match face à l’Irlande ?

– Je pense que pendant 60 minutes, je me sentais bien, puis j’ai ressenti un petit peu de fatigue. Il ne faut pas oublier que c’est mon premier match depuis quelque temps. Je vais jouer mon deuxième match contre les Emirats. Ce qui me permettra de monter en puissance.

Le fait que vous êtes resté pendant longtemps sans jouer, cela ne vous a pas empêché de réaliser un bon match…

– Il ne faut pas oublier que je m’entraîne tout le temps. Ce n’est pas pareil pour un joueur qui revient de blessure, il est inactif, c’est difficile, il lui faut un petit peu de temps. Moi, je m’entraînais, ce qui me manquait, c’est les repères sur le terrain.

– Mais le rythme de jeu est irremplaçable…

– C’est ça le plus important dans le football, c’est avoir un rythme de jeu. Puis, en plus, il faut la cohésion avec des joueurs avec qui vous n’avez jamais joué. Il faut aussi s’adapter, c’est ça le football.

– Est-ce que jouer deux matchs est suffisant pour que vous retrouviez le rythme de jeu ?

– Seul Dieu le sait, je ne peux pas vous le dire. En tous les cas, je l’espère, je fais tout pour que je retrouve le rythme. Je fais des séances supplémentaires, après on verra, incha Allah. En tous les cas, dans le football, des fois tu ne joues pas pendant plus d’un mois et tu réalises un grand match après.

– Il y a même ceux qui viennent saturés en Coupe du monde ?

– Oui, comme vous dites, il y a des joueurs qui jouent plus de 60 matches, ils arrivent fatigués. En tous les cas dans le football, il n’y a pas de vérité. Le plus important, c’est qu’on soit tous au top pour rentrer dans l’histoire et faire plaisir au peuple algérien.

– En tant que cadre de l’équipe, comment expliquez-vous l’inefficacité de l’attaque ?

– Ne vous inquiétez pas. On a de très bons attaquants, croyez-moi, ils vont marquer incha Allah. Il ne faut pas oublier qu’ils n’ont pas joué depuis six mois, il ne faut pas leur demander de marquer quatre buts d’un coup. Il ne faut pas oublier aussi que pendant les qualifications, ils ont marqué 13 buts.

– Que diriez-vous sur les nouveaux ?

– Je pense qu’on a de très bons jeunes. Pour moi, ce n’est pas des nouveaux. Ils se sont vite adaptés, car on est comme une seule famille, ce qui fait notre force.

– Que diriez-vous sur Boudebouz ?

– C’est un très bon technicien. Il a beaucoup de talent malgré son jeune âge, c’est l’avenir du football algérien.

Tout le monde attend le duo Ziani-Boudebouz au Mondial…

– (Il rit.) On verra, incha Allah. Ce seront tous les joueurs qui seront au top si Dieu le veut le jour J. Tout le monde est hyper motivé pour réaliser une bonne Coupe du monde.

M. Z.