Karim Ziani a-t-il encore sa place en équipe nationale ? Vahid comptera-t-il sur lui à l’avenir ? Fait-il partie de ses plans ? Ce sont là des questions que se posent tous les amoureux de l’équipe nationale.
Qu’on le veuille ou pas, Ziani n’est pas le joueur qu’on écarte comme ça, sur un coup de tête sans donner des explications valables au public algérien qui n’est pas habitué à voir les Verts gagner sans son petit Ziani. A ce sujet, le sélectionneur national est resté évasif. Vahid Halilhodzic, avec son ton ferme et ses explications peu convaincantes, a ouvert la porte à diverses lectures. Certains estiment que le Bosnien voulait voir ce que vaut cette équipe sans son meneur de jeu et homme à tout faire, d’autres sont convaincus, quant à eux, que Vahid est un homme intelligent et que par cette mesure, il voulait montrer aux autres joueurs qui était le chef et qu’aucun d’entre eux n’est intouchable.
La dernière catégorie, et c’est celle qui nous intéresse, est composée de techniciens et d’anciens joueurs. Ils avancent que l’équipe nationale a besoin d’un souffle nouveau, d’un nouveau style de jeu et de nouveaux cadres de l’équipe. Ces mêmes personnes pensent que Ziani garde trop le ballon, freine les actions et ralentit les offensives et ils estiment que la prestation des Verts lors de leur dernier match face à la RCA est une preuve irréfutable que Vahid n’a pas appelé Ziani pour des considérations purement techniques.
Il a déjà vécu ça avec Gerets
Par ailleurs, Karim Ziani qui semblait serein et humble à la suite de sa mise à l’écart inattendue devrait se poser des questions. Dans l’interview qu’il nous a accordée le jour même de l’annonce de la liste des joueurs convoqués, Karim nous faisait part de son étonnement et aussi de sa déception de ne pas prendre part à ce match, il a affirmé aussi qu’il n’était pas blessé, puis, à la fin, et c’est le plus important, le capitaine d’El-Djeich nous dira qu’il «respecte le choix du coach, soutient ses coéquipiers et qu’il restera à la disposition de son entraîneur quoi qu’il arrive». À des proches, Ziani dira : «Si je vois que je n’ai pas ma place dans cette équipe ou que je n’ai pas le niveau pour jouer à ce niveau, je me retirerai tout seul. Je n’attendrai pas à ce que je sois sifflé par le public.» Ainsi, Ziani ne doute pas de ses capacités à s’imposer et à montrer à Vahid qu’il s’est trompé sur son compte. Le joueur a déjà vécu une situation similaire au temps où il jouait à l’OM. Eric Gerets qui était son coach l’avait mis à l’écart longtemps avant qu’il constate sa vraie valeur. Quelques mois après, Ziani devint l’une des pièces maîtresses de l’équipe et l’un des joueurs les plus aimés du public marseillais. Cet épisode prouve non seulement que Ziani a la force et le mental de faire face à ce genre de situation, et il prouve aussi que les entraîneurs, les grands, comme Gerets et Vahid, ne jugent jamais un joueur sur un match ou en se basant sur les dires des autres. Les grands entraîneurs savent comment dompter les stars, les rendre plus rentables, plus efficaces et surtout au service du groupe.
Il peut se fondre dans n’importe quel schéma
L’Algérie a toujours joué avec deux récupérateurs et un meneur de jeu. Avec Vahid, on joue avec un seul demi-centre et deux relayeurs-créateurs et devant trois vrais attaquants. La question qui mérite d’être posée, c’est où pourrait jouer Ziani et quelle serait sa place sur le terrain dans ce système de jeu ? Et bien, on a vérifié les postes et les systèmes de jeu dans lesquels Ziani a joué durant toute sa carrière, et on a trouvé que Ziani jouait milieu droit ou milieu gauche, ailier droit et ailier gauche, relayeur, meneur de jeu et même arrière droit. Avec sa technique et sa polyvalence, Ziani peut se fondre dans n’importe quel schéma et s’adapter à toutes les situations. Si Ziani était là dimanche passé, il aurait pu facilement accomplir le rôle de Matmour, Kadir, Yebda ou Metref. Il a les qualités pour et l’envie de continuer l’aventure avec les Verts. Le seul truc qui pourrait lui barrer la route, c’est que Vahid, le chef et l’unique décideur, voit les choses autrement et considère que l’époque de Ziani est révolue.
A. B.
Menad : «Cela dépendra du dispositif du sélectionneur»
l Interrogé sur le cas Karim Ziani, qui n’a pas été retenu par le sélectionneur national pour le dernier stage et le dernier match de l’équipe d’Algérie, l’ancien baroudeur des Verts, Djamel Menad, s’est dit d’abord embarrassé pour répondre «à une question dont seul le sélectionneur a la réponse. Pour ce qui me concerne, je ne sais pas si le sélectionneur pense que Ziani peut lui rendre service dans l’équipe ou pas.» Menad pense à ce sujet que «si l’entraîneur estime qu’avec le dispositif qu’il utilise dans son jeu, il n’a pas besoin d’un joueur comme Ziani, cela va de soi qu’il ne le convoquera plus. Si le sélectionneur met en place un dispositif qui marche bien et sans Ziani, forcément il va se passer de ses services. Mais s’il estime que Ziani peut lui apporter ce dont il a besoin sur le terrain, il est clair qu’il fera appel à lui. En somme, si un entraîneur a à sa disposition un joueur bien plus rentable que celui qu’il avait sous la main lors de son dernier match, c’est clair qu’il le préférera.»
A. B.
Rabah Madjer : «Je veux révolutionner le football algérien»
Profitant de la présence de Madjer à Paris, la chaîne France 24 a saisi l’occasion pour interviewer la légende du football algérien.
Au micro de cette chaîne, Rabah Madjer a réitéré son intention de briguer la présidence de la Fédération algérienne de football, actuellement occupée par Mohamed Raouraoua. «Oui, je veux révolutionner le football algérien», a-t-il notamment affirmé dans la perspective de devenir le numéro un du football algérien. Abordant le sujet de l’EN, l’homme aux 87 sélections avec les Verts s’est dit déçu par la gestion de l’après-Coupe du monde. «On espérait que cette équipe revienne en force et prenne un grand départ. Mais c’est tout le contraire qui s’est passé après la Coupe du monde», déplorera Madjer. Madjer aspire à donner plus de valeur à la compétence algérienne, de valoriser l’entraîneur algérien. «Les entraîneurs locaux ont toujours été marginalisés par cette fédération. Il faut maintenant leur donner leur chance, les aider, les former dans un intérêt commun qui est la réussite du football algérien», conclura le buteur de la finale de la Coupe des clubs champions 1987, qui avait opposé à l’époque le FC Porto au Bayern de Munich.
Il sera nommé ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco
L’ancien attaquant international algérien Rabah Madjer, Ballon d’or africain en 1987, va être nommé ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, a annoncé mercredi l’agence de l’ONU dans un communiqué.
Rabah Madjer est nommé pour deux ans «en reconnaissance de son travail en faveur des jeunes, de la promotion des valeurs sportives», indique l’Unesco. Il sera officiellement nommé lundi prochain. Footballeur de classe mondiale, Rabah Madjer a notamment évolué au FC Porto avec qui il a remporté la Coupe d’Europe des clubs champions en 1987, en inscrivant en finale, face au Bayern de Munich, un but sur talonnade, geste désormais inscrit dans les mémoires comme «une Madjer». Après sa retraite de joueur, il a entraîné plusieurs clubs ainsi que l’équipe nationale d’Algérie, avant de devenir commentateur sur la chaîne télévisée Aljazeera Sports.
Les ambassadeurs de bonne volonté de l’Unesco mettent leur notoriété au service de cette agence de l’ONU pour sensibiliser l’opinion mondiale aux questions d’éducation, de culture, de science, de communication et d’information.