Zerhouni loue le parcours de l’ex-patron de la DGSN, L’empreinte de Tounsi toujours présente

Zerhouni loue le parcours de l’ex-patron de la DGSN, L’empreinte de Tounsi toujours présente

Le ministre de l’Intérieur Nouredine Zerhouni est sorti finalement de sa réserve. Il a rendu hommage au défunt Ali Tounsi lors d’une cérémonie de clôture d’une formation de chefs de sûreté de daïra à l’école de Chateauneuf.

Jeudi dernier, le ministre de l’Intérieur n’a pas tari d’éloges à l’endroit de son «frère d’armes» qu’était le premier chef de la DGSN, assassiné le 25 février dernier dans son bureau. Zerhouni n’a pas manqué de mettre en exergue les qualités d’Ali Tounsi «qui a géré avec doigté la DGSN et a fait de la défense de l’Etat de droit une préoccupation majeure».

Face aux cadres de la DGSN et leur directeur par intérim, El-Affani Azziz, le ministre a retracé le parcours des «années difficiles» quand Ali Tounsi avait assumé «la lourde responsabilité de diriger la DGSN au moment où certaines personnes fuyaient la responsabilité». D’ailleurs, la majorité des cadres et officiers de police reconnaissent, en effet, les efforts déployés par Ali Tounsi dans la modernisation de ce corps durant 15 ans.

Ce dernier a réussi, au plus fort moment des attentats terroristes, durant les années 1990 et le début des années 2000, à restructurer les différents services de la police. Son empreinte se distinguait particulièrement dans la formation de haut niveau dispensée aux officiers des différents départements de la DGSN, la multiplication des différentes conventions signées avec les pays étrangers, le recrutement massif de jeunes universitaires et la création des polices de proximité et scientifique. Il faut dire qu’à ce niveau, la DGSN a été revue de fond en comble. Sur ce point, les observateurs ont évoqué souvent une certaine crise entre les deux hommes.

Ces derniers temps, des spéculations sont allées plus loin, invoquant une «mésentente sur plusieurs dossiers» dont celui ayant trait particulièrement à la réhabilitation de certains cadres par le ministre alors que la DGSN les aurait tout bonnement écartés et diligenté sur eux des enquêtes.

Une simple guéguerre ou un clash entre les deux hommes ? C’est difficile à expliquer. Ali Tounsi avait, au plus fort moment de cette crise, démenti l’été dernier, ces rumeurs : «Il n’y avait aucune crise entre le ministre et le patron de la police, et la DGSN ne souffre d’aucun conflit interne.»

Le ministre de l’Intérieur n’a pas non plus fait de déclaration même si parfois les langues s’étaient déliées quant aux rapports exécrables qui existaient entre eux. Au point où certaines supputations ont persisté sur «la large autonomie dont jouissait le patron de la DGSN dans ces décisions» qui auraient parfois irrité le ministre, notamment en ce qui concerne les missions du RG très élargies alors que le ministre voulait garder sous sa coupe cette structure.

Avec le départ de Tounsi, le ministre de l’Intérieur se retrouve conforté dans sa mission de récupérer toutes les prérogatives.

Faycal Abdelghani