Zdeldel, nouvel album de Djam: L’Afrique dans les veines

Zdeldel, nouvel album de Djam: L’Afrique dans les veines

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Composé de 16 titres, le nouvel album de Djam a mis trois ans de préparation au grand bonheur de ses fans qui l’attendaient avec impatience…

De son nom d’artiste Djam, alias Djamil Ghouli vient de gratifier ses fans de son nouvel album solo sur lequel il a travaillé pendant trois ans. En effet, après Avancez l’Arrière et Mama qu’il a signé avec son ancien groupe Djamawi Africa, Djam qui a décidé de prendre une nouvelle voie dans sa carrière, a à son actif aujourd’hui, un album à son image, coloré, méditerranéen et résolument africain avec des touches tendant à l’universel dans sa globalité ce qui fait la richesse du style de Djam, connu également avec son cri de ralliement Zdeldel, sa marque de fabrique fantaisiste et qui a su gagner des milliers de fans, d’où le fait qu’il ait appelé tout simplement cet album ainsi. Possédant 16 titres et autoproduit entièrement de façon indépendante, Zdeldel, nous confiera l’artiste est «un album réalisé avec une liberté totale. Liberté d’interpréter, d’écrire, de parler… De l’engagement qui me représente à cent pour cent. Un album de la transition» et d’ajouter car «après avoir quitté mon premier groupe, je suis vraiment dans une phase transitoire, avec cet album. Il a fallu trois ans avec des singles, des clips qui sont maintenant à des millions de vue, les gens passent de Djamil, de Djawi à Djam tout court. C’est ça la transition. Après il y a aussi la maturité bien sûr. Le fait qu’il y ait des titres acoustiques, où l’on place le message et la voix en premier lieu, c’est déjà un pas nouveau. Avant, c’était la musique qui primait plus que les paroles. Ce n’est plus le cas maintenant».

Zdeldel en trois parties

S’il n’est pas distribué en Algérie, notons que Zdeldel est présent sur toutes les plates-formes digitales, notamment Itune, Spotify, Thsier et Anghami qui vient de s’installer en Algérie. «Ils sont en train de signer avec des artistes algériens y compris moi. Viber est aussi un partenaire. Ils m’ont soutenu sur la sortie de l’album, notamment dans l’affichage, l’impression et surtout en fournissant certaines informations sur moi à la communauté…» et de soutenir encore: «C’est un album très libre en termes d’engagement, celui d’un artiste car je l’ai fait de a à z, c’est-à-dire la compostion, les arrangements, l’écriture, sauf les titres traditionnels qui relèvent du domaine public et patrimoine.» Zdeldel est décliné en trois parties. La première est plutôt acoustique, africaine avec des morceaux tels Madiba, Ifrik’Ayamma, la seconde partie est acoustique: guitare, voix où l’artiste y a mis sa voix en valeur avec juste une guitare derrière en se basant sur l’interprétation, notamment comme le titre Djôna Maya en hommage à Victor Démé. Djam chante sur ce morceau en indula, dialecte africain. On découvre aussi, Jamais jamais une chanson kabyle de Akli Yahyaten revue et réarrangée façon guitare, voix, africaine avec des choeurs derrière dans un univers bien atmosphérique.

El Kobi et Amar Zahi

La troisième partie, Djam la décrit comme de la programmation, des sons électro entre le reggae et le hip-hop, «je voulais des sonorités à la Damien Marley, un son produit qui cogne quand on l’écoute». Une troisième partie en effet avec des morceaux plus punchy tels Meriem, Leave Baldi ou encore Salem Welcome. Parmi les surprises de ce nouvel album il y a deux morceaux des reprises chaâbies. Le premier s’appelle Habiba, chanté en général par El Kobi et Amar Zahi, revu et corrigé à la sauce africaine par Djam. Le second morceau est Nti Mhania chaâbi réarrangé, aussi façon guitare, voix et clarinette. Un morceau qui se distingue un peu des autres par la façon dont Djam appuie sa voix et fait rayonner ce très beau morceau réarrangé de manière bien originale et épuré. Deux featuring émaillent cet album. Le premier avec Ptit Moh, le frère de Djam. «On a écrit les paroles ensemble, c’était un délire entre frères, on a travaillé sur un son électronique, avec un refrain raï à l’ancienne.» Le second duo a été réalisé en collaboration avec Manel Gharbi sur un morceau d’un artiste palestinien et interprété en arabe littéraire.

Intitulé Teghmezli, Djam lui a collé le refrain et ce, sur une musique rapportée de Tamanrasset suite à sa rencontre avec le groupe Imzad. «J’ai collé leur refrain sur cette chanson palestinienne. Le duo se décline sous forme de question-réponse pendant toute la chanson», nous indiquera-t-il enthousiaste. Un morceau bien orignal et frais! Les clips de ces deux morceaux cités ci-dessous ont été dévoilés jeudi dernier lors du concert de Djam. La veille, Manel Gharbi avait fait l’honneur de venir interpréter avec Djamil ce morceau sur la scène Ibn Zeydoun, tandis que Abdelmajid Meskoud, quant à lui est venu chanter avec lui l’autre morceau chaâbi. Mention spéciale pour les clips en tout cas de Djam, qui rivalisent chacun de beauté tant la nature y prend une grande dimension, que ce soit la mer dans Meriem, le désert, dans Tobabotico où Djam chante encore dans un dialecte africain ou encore dans le morceau Madiba en hommage à Nelson Mandila. Un clip réalisé entièrement en images de synthèses. Saluons aussi l’effort esthétique que Djam a pris pour donner le meilleur de lui -même à ses fans.