Zarabi «Maintenant que Saâdane est parti, je peux briguer une place en sélection»

Zarabi «Maintenant que Saâdane est parti, je peux briguer une place en sélection»

«Je suis toujours à la disposition de l’EN»

A l’instar de tous les autres joueurs qui ont été victimes de marginalisation de la part de l’ex-coach national, Rabah Saâdane, Abderaouf Zarabi, le défenseur polyvalent du FC Nîmes Olympique, espère que ce changement opéré à la barre technique de l’Equipe nationale d’Algérie va de nouveau lui ouvrir les portes de l’EN pour éventuellement rendosser le maillot de la sélection algérienne.

Joint par nos soins pour nous livrer son avis sur ce départ de Saâdane, entériné samedi passé au lendemain du match nul concédé face à la Tanzanie, l’ex-Husseindéen rétorque : «Je crois que c’est la loi du football, tout entraîneur qui ne peut plus donner à une équipe doit quitter.

Que ça soit au niveau des clubs ou des équipes nationales, seuls les résultats comptent. Franchement, ce départ ne me surprend pas, du moment qu’il ne pouvait plus rien donner. Il y a eu d’abord cette inquiétante sortie face au Gabon et ensuite cet échec concédé contre la Tanzanie. Je crois qu’il a en quelque sorte précipité sa démission.

C’est une certitude, ce changement va apporter du sang neuf pour l’EN. Je trouve que c’était même une nécessité pour nous relancer dans la course pour la qualification à la CAN2012.»

«Je suis toujours à la disposition de l’EN»

Régulier avec les Crocodiles du FC Nîmes, Abderaouf Zarabi, qui aligne une série de matchs de bon niveau depuis l’entame de la saison, avance qu’il voudrait bien apporter sa modeste contribution à l’Equipe nationale.

Titulaire indiscutable dans l’échiquier du coach nîmois, Jean-Michel Cavalli, il est l’un des joueurs professionnels qui comptent le plus de matchs dans les jambes en championnat de France de Ligue 2 : «C’est vrai qu’avec l’ancien coach de l’EN, j’avais moins de chances de revenir pour des raisons que je ne considère pas du tout techniques.

Maintenant, cette histoire avec l’ancien coach de l’Equipe nationale fait partie du passé. Je crois qu’à présent, je peux de nouveau briguer une place en équipe d’Algérie. Vous savez, servir la sélection est un devoir et chacun de nous doit travailler dur pour être utile à l’Equipe nationale. Je sais que cela passe par des performances remarquables avec mon club, et je ferai tout pour continuer sur cette belle lancée de début de saison.»

«On garde nos chances de qualification intactes»

Zarabi, que nous avons interrogé à propos des chances de l’EN dans ces éliminatoires pour la CAN 2012, dira : «C’est vrai qu’on a effectué un mauvais départ après ce résultat de la Tanzanie à Blida, mais tout n’est pas perdu. Il reste encore plusieurs points à prendre et il faudra vite rattraper cet échec en allant réaliser une bonne opération en Centrafrique.»

«Benchikha est capable de mener cette équipe à bon port»

Avant de clore ce bref entretien, Abderaouf Zarabi a bien voulu nous livrer ses impressions sur la nomination de l’actuel sélectionneur des locaux (A’), Abdelhak Benchikha, à la tête de la barre technique de l’Equipe nationale.

Zarabi le présente comme l’homme de la situation : «Je crois que Benchikha a fait ses preuves à l’étranger, avec notamment des résultats retentissants en Tunisie. C’est un homme de caractère qui est aussi très fort dans la gestion du groupe. Moi personnellement, je le vois bien mener cette équipe à bon port.»

Zarabi raconte son Ramadhan de sportif de haut niveau

«Le Ramadhan, c’est pour Dieu qu’on le fait, pas pour nous»

Pour Abderaouf Zarabi, 31 ans, défenseur central de Nîmes Olympique depuis trois saisons, la question ne se pose même pas. Il fait le Ramadhan depuis l’adolescence, et ce n’est pas le football professionnel qui lui fera changer son rapport à la foi.

Il suffit de s’adapter : «Je fais la prière à 22 heures à la mosquée, puis, rentré chez moi, je mange, et je bois 4 litres d’eau dans la nuit. Ensuite, ce qui est important, c’est de bien manger le matin. Un gros plat de pâtes vers 5 heures, et ça va !» Alors, même si, en plein été, ne pas boire de la journée tout en s’entraînant quasi quotidiennement peut provoquer une certaine déshydratation.

«Il n’y a aucun souci». Depuis le début du jeûne, il a d’ailleurs déjà joué cinq rencontres, que ce soit en championnat ou en Coupe de la Ligue. Toutes comme titulaire, ce qui vise à prouver que le jeûne du Ramadhan n’altère pas ses performances. Et, ça, son entraîneur l’a bien compris : «Cavalli a travaillé dans des pays musulmans, il a été sélectionneur de l’Algérie.

Il n’y a aucun problème.» Comme avec la grande majorité des entraîneurs, d’ailleurs : «Ça a juste été le cas quand je jouais à Gueugnon. Mais j’ai dit au coach Victor Zwunka de me juger sur mes performances. Il a vu qu’il n’y avait pas de raison de s’inquiéter.» D’autant plus que même si Abderaouf Zarabi perd un à deux kilos durant le mois de jeûne, il ne se sent pas affaibli physiquement : «C’est même bon pour la santé, le corps élimine beaucoup de choses.

Il n’y a d’ailleurs pas de contrecoup à la fin. Après, il ne faut pas abuser le soir, mais quelques gâteaux, ça passe !» C’est surtout un moment important, une période qui lui donne un certain équilibre : «Lorsque tu es croyant, tu es content quand vient le mois de Ramadhan.

En ne mangeant pas, tu penses aussi aux personnes pauvres, qui ne mangent pas à leur faim toute l’année. Depuis tout petit, je suis bien dans ma peau comme ça. Si je changeais, je ne me sentirais pas bien». Jusqu’au 10 septembre, date de la fin du jeûne du Ramadhan, Abderaouf Zarabi n’a donc aucune raison de changer de régime. Ni dans sa vie ni sur le terrain.