Bien qu’il ne soit pas retenu par Eric Gerets pour ce Maroc-Algérie, Jawad Zairi ne se sent pas moins concerné pour autant. Il dit même s’être découvert une âme de supporter en la circonstance. Sa voix nonchalante contraste avec cette vivacité qu’on lui connaît. Entretien.
Jawad, comment suivez-vous l’actualité de cet avant Maroc-Algérie ; en simple observateur ou bien en Marocain concerné ?
Disons, un petit peu concerné. Je ne suis pas à fond à 100 %, du moment que je suis ça de loin, mais on reste quand même supporter. J’ai fréquenté la sélection, ce qui fait que même si je ne suis plus concerné directement, je reste attentif.
Ça commence à bouillonner, la pression monte crescendo, cette passion est-elle positive ou négative ?
Elle devrait être positive. Je ne vis pas ça de l’intérieur pour me prononcer, mais elle ne peut qu’être positive. Le joueur ne se sent exister qu’en jouant de tels matchs. Il y a de l’enjeu, de l’engouement, de la passion… de la pression, tous les ingrédients sont réunis pour vivre un grand match.
Doit-on s’attendre à un remake du match aller ?
Non ! Non ! Je ne le pense pas…
L’enjeu ne risque-t-il pas de tuer le jeu ?
Si le Maroc fait mach nul, cela n’arrangera pas ses affaires. C’est l’Algérie qui en profitera d’une certaine manière. Cela me laisse penser que le Maroc jouera pour gagner. Je m’attends à un match très serré, du fait que l’Algérie ne sera pas facile à manœuvrer. J’ai lu un petit peu dans la presse que la motivation y est. J’espère que cela donnera lieu à un beau match. Qu’il y aura du spectacle et des buts.
Votre âme de supporter prend le dessus, là…
(Il rit franchement) Oui, un petit peu. Enfin, personnellement, j’ai toujours été un amateur du beau jeu. Je veux voir du spectacle et des buts.
Vous y serez ?
Ça m’étonnerait…
Avez-vous eu des échos du groupe marocain qui a entamé sa préparation ?
Oui, j’ai eu quelques copains au téléphone au début. Ils m’ont tous dit qu’ils étaient motivés à l’idée de réaliser un bon résultat. Mais depuis quelques jours, on a rompu le contact. Ils ont besoin de se concentrer sur leur sujet. Je suis un joueur et je sais que c’est important.
Et Djebbour ?
On s’était parlé avant que je parte en vacances. Je sais qu’il est lui aussi très motivé. Il m’a dit qu’il ira à Marrakech avec détermination. Ça traduit un peu le personnage. C’est un gagneur…
Vous nous aviez déclaré lors d’un récent entretien que vous étiez toujours disponible pour la sélection, vous avez sans doute attendu un appel d’Eric Gerets ?
Oui, j’étais resté attentif. Je suis apte et à partir de là, je ne comprends pas pourquoi on ne me fait pas appel. Cela ne m’empêche pas de rester ouvert. Je respecte les choix du sélectionneur. Si on me fait appel, je viendrai avec envie, c’est certain.
Vous êtes en fin de contrat à l’Olympiakos, vous a-t-on proposé de rempiler ou avez-vous des envies d’ailleurs ?
Je n’ai encore rien décidé. J’attends de voir ce qu’on me proposera.
Rafik Djebbour est un peu dans la même situation que vous, il ne sait pas s’il va rester ou partir, vous en a-t-il parlé ?
Pas plus que ça…
