L’objectif des éliminés de la présidentielle
Le siège du Conseil constitutionnel
La question qu’on se pose surtout c’est de savoir: vers qui iront les éliminés de la présidentielle? Zahgdoud, Adoul, Belaïd, Benhamou et Benouari qui avaient réussi là où plusieurs autres candidats et personnalités avaient échoué.
A quelques heures du résultat définitif du Conseil constitutionnel, les rumeurs vont bon train sur la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 17 avril. Selon certaines sources, six candidats aurait passé le cap du Conseil constitutionnel: Ali Benflis, ex-candidat en 2004, Abdelaziz Bouteflika candidat et élu en 1999, 2004 et 2009. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs, candidate en 2004 et 2009. Ali Faouzi Rebaïne du parti AHD 54, candidat pour la troisième reprise après des participations en 2004 et 2009 et enfin Moussa Touati, président du Front national algérien, candidat pour la seconde fois après sa participation en 2009.
Mais contrairement à 2009, où Bouteflika était face à plusieurs lièvres, le président candidat se retrouve face une nouvelle fois à Ali Benflis, son principal adversaire de 2004. Bouteflika se retrouve en grande partie face à des candidats qu’il a largement battus en 2004 et 2009.
Alors à quoi servent réellement ces candidatures, surtout qu’avec les pourcentages obtenus, la loi ne leur permet même pas de rembourser les frais de la campagne électorale. Chaque candidat a le droit de plafonner les frais de sa campagne jusqu’à 80 millions de DA. Alors comment investir de l’argent dans une campagne, quand on sait pertinemment qu’on va perdre l’élection le 18 avril? Contrairement à Bouteflika, aucun homme d’affaires ne va investir dans des candidats perdant d’avance. La question qu’on se pose surtout c’est de savoir vers qui iront les éliminés de la présidentielle. Ali Zahgdoud, Mahfoud Adoul, Abdelaziz Belaïd, Mohammed Benhamou, et Ali Benouari avaient réussi là où plusieurs autres candidats et personnalités avaient échoué, comme Benbitour, Yala, Khadra et Djilali Soufiane. Alors que feront ces candidats malheureux de la candidature à la présidentielle?
Pour certains comme Mohamed Benhamou, du parti Karama, la suite des événements est claire. Il roulera les yeux fermés pour le candidat Bouteflika.
Au vu de ses déclarations, certains se sont étonnés de sa candidature. Il s’est même illustré devant les caméras à sa sortie du Conseil constitutionnel, en saluant la candidature de Bouteflika et en dénonçant les déclarations de Benflis devant le président du Conseil constitutionnel.
Ce genre de comportement politique déroge à la règle du réalisme politique de certains candidats. Certains, qui soutiennent Bouteflika ou Benflis, n’osent pas l’afficher ouvertement par respect à leurs militants et à leur ligne politique. Une démarche que ne suivra sûrement pas Zeghdoud, même s’il se penchera du côté du candidat Bouteflika. Un choix que pourrait également faire Mahfoud Adoul, le leader du mouvement Ennasr El-Watani, considéré comme la grande surprise de cette course. Une personnalité non médiatisée qui est arrivée à se placer parmi les douze candidats qui ont déposé officiellement leur candidature au Conseil constitutionnel et qui aurait obtenu les 60.000 signatures exigées par la loi électorale.
Même cas pour Belaïd Abdelaziz chef du mouvement El Moustakbal, qui a réussi à réunir les signatures nécessaires qui ont échappé aux principales figures politiques actuelles comme Nekkaz, Djilali Soufiane ou encore l’ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour.
Belaïd aurait sûrement bénéficié du soutien de la base dormante du FLN et de son ancien mouvement estudiantin l’Unea.
Dans l’immédiat, l’ancien SG de l’Union des étudiants algériens n’a pas affiché ses ambitions futures, mais il est clair et établi qu’il donnera ses voix au candidat Benflis qu’il a soutenu en 2004. Enfin, reste à savoir pour qui roulera Ali Benouari, le seul homme d’affaires dans ce mélange d’hommes politiques. L’ancien ministre qui a donné le tournis en dévoilant la liste de ses biens, attise les convoitises. Il est bien placé pour «vendre» ses acquis «politiques» au meilleur candidat. Il devra choisir entre Bouteflika et Benflis.
En définitive, l’objectif inavoué de ces candidats éliminés ce n’est pas de se porter candidat, mais simplement de barrer la route aux autres candidats et se vendre au plus offrant, une fois éliminés de la course réelle de la présidentielle.