La filiale de Google souhaiterait qu’Hollywood lui fabrique des contenus, croit savoir le « Wall Street Journal ».
YouTube s’apprêterait à marcher sur les plates-bandes de Netflix et Amazon. Ces derniers mois, des dirigeants d’Alphabet auraient pris langue avec des studios hollywoodiens et des sociétés de productions, en vue de concevoir des contenus ou négocier des droits sur de futurs séries ou films, croit savoir le « Wall Street Journal » qui précise ne pas savoir s’il est question de films ou de séries télévisées.
Sont impliquées dans ces discussions Susanne Daniels – ancienne chef des programmes chez MTV venue gonfler les rangs de la filiale de Google cet été – et Kelly Merryman – arrivée à la fin de l’année 2014 et ancienne responsable des contenus chez Netflix -,rapporte aussi le quotidien américain.
A l’assaut du payant
L’enjeu pour YouTube ? Muscler son offre de contenus exclusifs et booster, par là même, sa nouvelle offre d’abonnement payant à 9,99 dollars par mois – YouTube Red – lancée il y a un mois . Un pari compliqué : difficile de convaincre les utilisateurs de mettre la main au portefeuille après avoir proposé une offre gratuite durant toute une décennie.
D’autant plus que sur les contenus musicaux – les plus populaires sur la plate-forme – YouTube est aujourd’hui en confrontation directe avec les services de streaming comme Deezer, Spotify, Pandora, déjà bien implantés, et d’Apple qui s’est lancé sur ce segment en juin dernier et qui revendiquait déjà 6,5 millions d’abonnés payants au dernier pointage fin octobre .
Mi-novembre, la plate-forme vidéo a ainsi lancé YouTube Music , un service gratuit permettant de basculer d’un mode vidéo à un mode uniquement audio. Et les abonnés à YouTube Red pourront, eux, l’utiliser en illimité sans publicité.
S’appuyer sur les youtubeurs stars
Menacé par Facebook sur le marché publicitaire de la vidéo en ligne – sa source principale de revenus – YouTube se déploie sur un nouveau créneau en vue aussi de se diversifier. Mais va trouver sur sa route des concurrents, là aussi, bien en place avec Amazon, Netflix et Hulu.
Pour s’imposer, deux voies s’ouvrent à la filiale de Google. La première : créer ses propres contenus à l’instar qui investissent chacun 1,5 milliard par an dans leurs programmes, ainsi que de Netflix, qui dépense 3,3 milliards de dollars, selon RBC Capital Markets cité par le « WSJ ».
En octobre, YouTube a fait savoir qu’il allait produire et proposer, en 2016, au moins 10 de ses propres films et séries en s’appuyant sur les youtubeurs stars tels que Felix Kjellberg . Ces contenus ne seront accessibles qu’aux utilisateurs ayant souscrit à l’offre YouTube Red. La deuxième : négocier les droits sur des séries et films produits par d’autres.
Les enjeux financiers sont énormes. Selon le cabinet de conseil américain Digital TV Research (1), les revenus provenant des vidéos et de la télévision en ligne s’élèveront à 26 milliards de dollars cette année et se monteront à 51,1 milliards en 2020. A titre de comparaison, le marché publicitaire de la vidéo en ligne pesait 5,8 milliards de dollars en 2014 et pourrait se monter à 19 milliards en 2019, d’après le cabinet eMarketer.
Ce qui n’a pas échappé à d’autres géants qui commencent à mettre un pied dans le secteur. Fin septembre, le câblo-opérateur américain Comcast a annoncé qu’il lançait « Watchable » , son propre service de vidéo en streaming gratuit et financé par la publicité. De son côté, le deuxième opérateur américain Verizon travaille actuellement sur Go 90 , un service similaire.