Le Mufti de l’OTAN, celui qui a prononcé des fatwas condamnant à mort feu Mouammar kadhafi, Bachar al Assad et feu Cheikh Mohammad Saîd Ramadân Al-Bouti, se retrouve à son tour, dans un juste retour des choses, condamné à mort par un tribunal du Caire.
Cet influent prédicateur, basé au Qatar et considéré comme l’éminence grise de la confrérie islamiste des Frères musulmans, a rejeté dimanche la condamnation à mort prononcée en Egypte à son encontre.
Cette condamnation est intervenue hier samedi à l’encontre de l’ex-président islamiste Mohamed Morsi et une centaine d’autres accusés, dont al-Qaradaoui, pour des évasions de prison et des violences durant la révolte populaire de 2011 qui a chassé Hosni Moubarak du pouvoir.
Ces condamnations doivent encore recueillir l’avis, non contraignant, du mufti d’Egypte avant d’être confirmées ou infirmées le 2 juin.
« Je prends mes distances avec ces jugements », a déclaré le mufti de l’OTAN dans un communiqué diffusé par la chaîne Al-Jazeera du Qatar. « Ils n’ont aucune valeur et ne peuvent pas être appliqués car ils sont contraires à la loi divine ainsi qu’aux règles et coutumes humaines », a ajouté le prédicateur, jugé par contumace en Egypte.
Inscrit sur une « notice rouge » d’Interpol en novembre, al-Qaradaoui est recherché pour « incitation et assistance à commettre des assassinats » ainsi qu’ »aide à l’évasion de prisonniers, incendie criminel, vandalisme et vol ».
D’origine égyptienne, il vit au Qatar dont il porte la nationalité. Il est considéré comme l’éminence grise des Frères musulmans, classés « organisation terroriste » en Egypte.
Mobilisé sur la chaîne Al-Jazeera du Qatar pour soutenir les mouvements islamistes notamment lors du fameux Printemps arabe, Youssef al-Qaradaoui a chauffé les foules avec ses sermons et ses prêches violents, qui ont poussé des dizaines de milliers d’ignorants à saccager, détruire, tuer, massacrer, violer… tout cela au nom de l’Islam.