Le programme national des énergies renouvelables sera effectif à partir du premier semestre 2011 et permettra la création d’environ 200 000 emplois, dans le domaine de la production et de l’exportation, affirme hier au forum el Moudjahid, le ministre de l’énergie et des mines, Youcef Yousfi.
«Ce programme qui comprend 65 projets et qui implique tous les secteurs industriels, consiste, entre autres, à la formation des compétences et au transfert d’une technologie adéquate pour créer, ici en Algérie, un marché de fabrication des équipements des énergies renouvelables ainsi que des réseaux, probablement sous-marins, pour l’acheminement de cette énergie vers l’Europe. Nous refusons absolument que nous servions de cobayes pour l’expérimentation de nouvelles technologies dans le secteur des énergies renouvelables. C’est pour cette raison que nous voulons choisir soigneusement la technologie qui va avec notre environnement.
D’autant plus, rappelle-t-il, que l’Algérie dispose d’un potentiel solaire unique dans le monde. «Pour le développement de l’énergie éolienne, nous avons choisi Adrar à titre expérimental. Mais nous avons l’intention de la développer dans les autres régions du pays. Le but est de pouvoir produire, à l’horizon 2020, 2.600 MW d’électricité dont 2.000 MW seront destinés à l’exportation.
Au terme de cette période, 40% d’électricité proviendra de l’énergie solaire et éolienne. Nous ambitionnons de satisfaire les besoins internes avant de répondre aux besoins externes. «Il y a un fonds dégagé à cet effet. Nous étudions en ce moment les différentes formules pour l’alimenter», dit-il. Le programme, poursuit-il, sera accompagné par d’autres actions, dans le domaine de l’habitat notamment avec la réalisation de logement de haute performance énergétique et dans le domaine du transport pour alimenter les transports communs par le gaz naturel au lieu de carburant. «Nous pensons aussi à fabriquer les chauffes eau solaires. D’ailleurs, nous disposons actuellement de tous les moyens nécessaires pour le faire», signale-t-il en ajoutant dans le même contexte, qu’une centrale nucléaire sera réalisée d’ici une dizaine d’années, pour la production de l’électricité.
Dans le même sillage, le ministre a rappelé qu’en matière de croissance, le secteur de l’énergie a atteint 4,2 % en 2010 et qu’en matière d’exportations, l’Algérie a réalisé 57 milliards de dollars en 2010 contre 44 milliards de dollars en 2009, soit une augmentation de près de 25%. «Nous avons intensifié notre système de prospection et d’exploration pour répondre aux besoins nationales et internationales. Sur le plan national, nous voulons assurer une plus importante pénétration du gaz», fit-il en révélant que Sonelgaz fabrique actuellement des butanes de gaz. 4200 milliards de dinars (soit 60 milliards de dollars), reprend-t-il, seront consacrés pour la modernisation de l’exploration et de la production des hydrocarbures.
«Nous allons aussi investir davantage dans la transformation des hydrocarbure pour développer le secteur de la pétrochimie d’une façon plus consistante», dit-il. Pour ce qui est du transport du pétrole et du gaz, le ministre affirme que le gazduc Medgaz qui relie l’Algérie à l’Espagne sera livré dans les prochaines semaines en attendant le lancement d’un autre gazduc qui reliera l’Algérie à l’Italie. Par ailleurs, souligne-il, Sonatrch a l’intention de prospecter d’autres marchés d’investissements en matière d’hydrocarbures, à l’étranger, comme elle a déjà fait pour le Niger et le Pérou et malgré les perturbations que traversent actuellement le Tunisie, l’Algérie compte poursuivre sa coopération avec de pays.
Dans le secteur minier, un programme à moyen terme est dégagé pour son expansion, relève le ministre. «Un groupe industriel minier sera installé à cet effet ainsi qu’un pôle industriel du phosphore au cours de cette année», conclut-il.
• Le projet de la nouvelle ville de Hassi Messaoud maintenu
Le ministre de l’énergie et des mines a affirmé que le projet de la nouvelle ville de Hassi Messaoud est maintenu. «La ville sera livrée dans le délais et sera alimentée à 100% par l’énergie solaire. La réalisation de cette ville prendra du temps puisqu’elle abritera plus de 8000 habitants», dit-il.
• Les prix du pétrole stables
Le ministre s’est dit satisfait des prix actuels du pétrole, soulignant qu’il y a un équilibre entre l’offre et la demande. «Les prix sont satisfaisants autant pour les producteurs que pour les consommateurs. Nous espérons que ces prix se maintiennent dans les prochains mois», confie-t-il.
• Sahara : Des centrales de dessalement d’eau par l’énergie solaire
Le ministre a annoncé un projet de réalisation, dans la région sud du pays, de centrales de dessalement d’eau à base d’énergie solaire et ce, avec la collaboration du centre national de la recherche scientifique. En outre, d’ici 2013, le secteur de l’énergie va contribuer à l’installation de 13 d’unités de dessalement d’eau pour la production de 02 millions mètres cubes/jour. Par ailleurs, ajoute le ministre, les centrales électriques actuelles seront transformées en centrales à cycles combinées.
• Former une élite pour gérer les hydrocarbures
Le ministre a fait savoir qu’un système de concours sera introduit dans toutes les entreprises des hydrocarbures. Ce concours qui sera ouvert à tous les algériens, permetera la formation d’une élite pour une meilleure gérance de ce secteur.
• Les prix de l’électricité et du gaz ne seront pas augmentés
Le ministre a assuré que les prix de l’électricité et du gaz ne seront pas augmentés. «L’Etat alloue 07 milliards de dollars pour soutenir la Sonelgaz dans ses projets d’investissements afin de maintenir les prix du gaz et de l’électricité. Par ailleurs, le ministre fait savoir que l’Etat consacre 2400 milliards de dinars pour assurer, dans les 5 années à venir, une couverture en électricité de 99% et une couverture de gaz qui dépassera les 53%.