Dans l’air depuis plus d’un mois, le changement du gouvernement est imminent. Selon nos sources, l’annonce devait être faite mardi en soirée, mais a été soudainement reportée.
Ces derniers jours, le ballet des consultations entamées par le président Bouteflika aurait atteint son summum avant-hier, en ficelant définitivement la liste de son cabinet. Ce dernier serait dirigé par Youcef Yousfi, désormais ex-ministre de l’Energie et des Mines, qui devrait emmener son équipe gouvernementale en principe jusqu’à la tenue des élections législatives et communales prévues avant décembre 2012. Selon les mêmes sources, pratiquement les trois quarts des ministres actuels seraient remerciés, remplacés essentiellement par des nouveaux venus et des technocrates, libérés de toute casquette partisane.
Rien n’a filtré sur cette composante, à part quelques bribes d’informations, comme celle faisant état sous le sceau du conditionnel de la nomination de Sellal au poste de ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, en remplacement de Daho Ould Kablia. De même qu’il est question du départ des ministres, pourtant proches de la mouvance présidentielle ou de l’Alliance présidentielle.
A ce sujet, on avance des changements au niveau des portefeuilles clés, comme la Solidarité nationale, les Transports, l’Enseignement supérieur, la Communication, la Pêche et les Ressources halieutiques. es mêmes sources indiquent que Bouteflika a voulu, juste après avoir signé la loi de finances 2011, fin décembre 2010, procéder au changement du gouvernement, mais que les dernières émeutes du début de ce mois ont retardé l’annonce.
Bouteflika avait voulu anticiper, avant même les événements en Tunisie, l’évolution de la situation en cherchant un renouveau dans le gouvernement, insistant sur le choix d’hommes sans couleur politique partisane, susceptibles surtout de redonner un nouveau souffle dans la dynamique des réformes, mais surtout dans le parachèvement du programme quinquennal.
Au départ, le chef de l’Etat avait le choix entre deux économistes de profil, Yousfi et Medelci, l’un de ses fidèles collaborateurs depuis 1999. A un certain moment, on a même avancé le nom de Chérif Rahmani, actuel ministre de l’Environnement. Pour Bouteflika, le timing de l’annonce du changement du gouvernement devrait signifier, dans les milieux politiques, une reprise de l’initiative politique et un signal d’apaisement, après des semaines de bouillonnement et de critiques.
Il reste toutefois que ce nouveau gouvernement va prendre des responsabilités délicates à un moment où la situation économique et sociale dans la sphère régionale mérite une grande attention et un suivi rigoureux.
Par Walid Kouini