Le ministre a affirmé qu’il faut étudier les possibilités d’exploiter nos réserves d’uranium et prendre des mesures de sécurité.
L’Algérie a-t-elle abandonné son projet d’installer sa première centrale nucléaire à l’horizon 2020? A suivre les déclarations du ministre de l’Énergie et des Mines, Youcef Yousfi, lundi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, on est tenté de le croire.
En effet, il a déclaré que l’Algérie n’est pas pressée d’installer une centrale nucléaire comme prévu à l’époque de l’ex-ministre Chakib Khelil qui avait même estimé tout à fait rationnel d’avoir une centrale tous les cinq ans. Le plus important pour le moment est la recherche et la formation qui précèdent tout lancement de projet énergétique de cette importance capitale.«Il faut étudier les possibilités d’exploiter nos réserves d’uranium d’une manière sûre pour la population et pour le pays et de prendre des mesures de sécurité tant que nous sommes dans un pays où l’eau manque et où il y a des tremblements de terre», a-t-il indiqué. Ainsi, «il faut préparer les gens et les former maintenant avant tout».
Selon certaines sources, l’Algérie dispose d’une réserve de 26.000 tonnes d’uranium. Dans ce contexte, le ministre a affirmé que «nous avons des réserves d’uranium dans le pays. Je ne peux pas exclure de faire appel à l’énergie nucléaire. Un jour ou l’autre, on fera appel à l’énergie nucléaire». Certes, il faut réunir les moyens humains et techniques, notamment les technologies liées à la sécurité pour pouvoir exploiter une centrale nucléaire. «Les technologies évoluent. Après la catastrophe de Fukushima, au Japon, tous les centres de recherche au monde sont focalisés sur la sécurité nucléaire», a-t-il ajouté.
D’autre part, il est à noter qu’il faut au moins 15 à 20 ans pour construire une centrale nucléaire. Ainsi, l’Algérie a besoin actuellement de développer toutes les formes d’énergie et non seulement de se focaliser sur l’énergie nucléaire pour assurer ses besoins de consommation future. De même, l’exploitation de certaines sources coûte plus cher que d’autres. Il y a aussi des problèmes d’environnement et de sécurité qu’il faut prendre en considération. Selon le ministre, le développement des gaz non conventionnels, pas uniquement le schiste, est également à l’examen. «Nous sommes en train d’évaluer nos disponibilités. On ne peut exploiter les hydrocarbures si l’on n’a pas d’eau», a-t-il souligné. Rassurant que l’exploitation ne se fera pas de manière sauvage, Youcef Yousfi a fait savoir que près de 60 milliards de dollars seront investis dans le secteur des hydrocarbures durant les cinq prochaines années. En attendant de réaliser la premier centrale nucléaire en Algérie, qui n’est plus à l’ordre du jour, il est bien de rappeler qu’actuellement, l’Algérie dispose de deux réacteurs.
Le premier, situé à Draria et construit par les Argentins en 1984, est d’une capacité de 3 mégawatts (MW). Quant au deuxième, construit par les Chinois et installé à Ain Oussera, il est d’une capacité de 15 MW. Ces deux réacteurs sont régulièrement inspectés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) dont l’Algérie est membre.