Youcef Yousfi « Il n’ y a aucun contentieux concernant le Medgaz »

Youcef Yousfi  « Il n’ y a aucun contentieux concernant le Medgaz »
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Retard dans le livraison de projet Medgaz, adhésion de l’Algérie à Desertec et rachat des actifs de BP-Algérie par Sonatrach, Youcef Yousfi, ministre de l’Energie et des Mines, évacue tout contentieux sur les prix pour le premier dossier, pose un préalable pour le second et indique que Sonatrach étudie toutes les options pour le troisième.

Le ministre s’exprimait dimanche 19 décembre 2010 en marge de la présentation par le Premier ministre Ahmed Ouyahia de la déclaration de politique générale du gouvernement devant le Conseil de la Nation à Alger.

Annoncée début 2010, la réception du projet Medgaz a été fixée au mois de novembre 2010. Finalement, il n’en est rien. Sa livraison est à nouveau reportée et le ministre n’est pas pour autant inquiet. « Il n’y a aucun contentieux concernant le Medgaz. Le projet avance bien et je pense qu’il sera lancé dans les prochaines semaines, dès qu’il sera techniquement prêt car pour le moment il ne l’est pas tout à fait », estime Youcef Yousfi.

Si officiellement, on parle de problèmes techniques, d’aucuns n’hésitent pas à évoquer un contentieux politique entre l’Espagne et l’Algérie sur le prix du gaz. Le ministre a voulu coupé court à ces informations. D’ailleurs, il dément tout contentieux supposé sur le prix du gaz qui sera livré à l’Europe par le biais du Medgaz. Évalué à 900 millions d’euros, ce gazoduc sous-marin aura une capacité de 8 milliards de m3 de gaz par an. Le consortium Medgaz est composé du groupe algérien Sonatrach (majoritaire avec 36%), des espagnoles Cepsa et Iberdrola (20% chacune), de Gaz de France et d’Endesa (12% chacune).

Desertec : « définir, d’abord un programme national »

Interpellé sur la position de l’Algérie par rapport au projet Desertec, Yousfi pos un préalable. Il faudrait « d’abord définir un programme national, ensuite, les partenaires, que ce soit Desertec, ou d’autres organismes ou d’autres pays, sont les bienvenus », dira-t-il. Le programme national des énergies renouvelables sera « prêt dans quelques mois », fait savoir le ministre.

C’est à partir de là, ajoute-t-il, que « nous travaillerons avec nos partenaires, mais seulement avec ceux qui répondent à nos objectifs ». Le programme national pour la promotion des énergies renouvelables vise à produire 40% de l’électricité et même d’en exporter vers l’Europe « si les investissements en partenariat se forment d’ici là », souhaite le ministre algérien de l’Energie.

En visite officielle en Allemagne, le président Abdelaziz Bouteflika, a donné mercredi 8 décembre son onction au projet allemand. Une commission économique mixte pour développer le projet d’installations éoliennes et solaires Desertec sera mise en place. Celui-ci prévoit l’installation au Maghreb et au Proche-Orient ainsi qu’au Sud de l’Europe (Espagne, Sicile et Grèce) d’une trentaine de centrales solaires afin de fournir jusqu’à 15% de la consommation d’électricité au Vieux continent.

Rachat des actions de BP-Algérie : Sonatrach « étudie toutes les options »

Depuis l’annonce du groupe pétrolier britannique BP de céder ses actifs dans certains pays, dont l’Algérie, la société publique algérienne d’hydrocarbures Sonatrach s’est empressée d’acquérir les actifs de BP en Algérie. Devant la presse, Youcef Yousfi indique que Sonatrach « étudie toutes les options, que ce soit le cas où BP déciderait de vendre ses actifs à une autre partie où en cas où il rachèterait une partie ou la totalité de ces actifs. »

Le milliardaire Mikhaïl Fridmann, venu dans les bagages du président russe Dmitri Medvedev en visite à Alger en octobre 2010, révélait que le pétrolier russo-britannique TNK-BP s’intéressait au rachat des actifs de BP en Algérie. TNK-BP appartient pour 50% à BP et 50% à un groupe de milliardaires russes dont Mikhaïl Fridmann, réunis au sein du groupe Alfa Access-Renova. Depuis, Alger a engagé des négociations avec TNK-BP dans l’espoir d’acquérir les actifs de boite algérienne de BP via Sonatrach.