Youcef Yousfi au Complexe sidérurgique Sider : «Vous n’êtes plus seuls sur le marché»

Youcef Yousfi au Complexe sidérurgique Sider : «Vous n’êtes plus seuls sur le marché»

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a effectué, hier, une visite de travail à Annaba qui l’a conduit à inspecter différents projets et entreprises industrielles implantés dans cette wilaya de l’Est.

A Ferrovial, une entreprise publique spécialisée dans la construction de matériels et équipements ferroviaires, le ministre a visité les installations, se déplaçant d’un atelier à un autre.

Il donnera des instructions fermes quant à la gestion de l’usine pour dire que chaque responsable devra s’acquitter de ses missions et prendre ses responsabilités. « Une nouvelle stratégie de travail devra être adoptée de sorte à diversifier les produits de l’entreprise et ainsi engranger de meilleures recettes, mais aussi et surtout, étendre le partenariat avec pour objectif premier la satisfaction des besoins du marché national tout en réduisant la facture d’importation, surtout en ce qui concerne la matière première.

Ce type de partenariat est possible avec les grandes entreprises nationales, comme Sonatrach ou les complexes sidérurgiques d’El Hadjar et de Bellara. Des entreprises qui peuvent beaucoup apporter en matière de savoir-faire», a notamment souligné le ministre.

L’entreprise Ferrovial avait frôlé le dépôt de bilan il y a plus de deux ans n’étaient les pouvoirs publics qui sont intervenus pour la remettre en selle en dégageant une enveloppe de 4,2 milliards de dinars destinés à la renflouer. Ce qui a permis ainsi les interventions d’équipes de maintenance sur les installations à l’arrêt, faute de pièces détachées ou de pannes récurrentes. Une partie de cette enveloppe avait été utilisée pour la formation des personnels et des conventions avaient été signées avec l’université Badji-Mokhtar dans ce sens.

A Cital, le ministre s’est informé sur la situation globale de cette entreprise, spécialisée dans le montage des tramways. Elle en a livré depuis sa création, en 2013, et sa mise en service, en 2015, pas moins de 198 rames à Constantine, Oran, Sidi Bel Abbès, Ouargla, Sétif, Alger. Bref, à toutes les villes dotées de ce moyen de transport. Le ministre appréciera les progrès de l’intégration locale dans les domaines du câblage embarqué, d’afficheurs électroniques, de vitrage et de réparation des systèmes électroniques.

Les ateliers de révision des sous-ensembles clés du tramway, pour assurer les premières grandes révisions des rames, actuellement en exploitation, ont été présentés au commis de l’Etat. Ils pourraient servir plus tard, après adaptation, à d’autres types de maintenance. Cital, une entreprise mixte dont Alstom détient 49%, est aujourd’hui en difficulté du fait d’un plan de charge qui arrive à terme.

Les trains Corradia, livrés récemment, pourraient donner à Cital un nouveau plan de charge en matière de maintenance. Un atelier est en cours de réalisation et des personnels, ingénieurs et techniciens, ont été formés en France pour prendre en charge ce type de train. Ce qui devrait, en principe, sortir Cital de la zone rouge et lui permettre d’avoir une bouffée d’oxygène.

Au complexe sidérurgique, le ministre s’est beaucoup intéressé à la présentation qui lui a été faite par les responsables du site, avant de se diriger vers le Haut-Fourneau, cœur battant de l’usine, où là aussi, il a été briefé sur le process de production.

Avant de rappeler que le gouvernement a mis le paquet dans ce complexe en consentant « un investissement de près de un (1) milliard de dollars pour la rénovation et la réhabilitation des installations ». « Maintenant, c’est à vous de rentabiliser cette usine. Sachez que vous n’êtes plus seuls sur le marché, il y a Bellara et d’autres qui seront bientôt en activité », a-t-il rappelé.

Dans un point de presse « pressé », le ministre n’autorisera que trois questions, mais annoncera que le nouveau complexe de l’ERTHB Haddad, « l’un des meilleurs en Afrique », sera inauguré l’année prochaine et entrera en production. Il abordera ensuite la question de la gestion du complexe Sider.

« La rigueur est de mise, il faudrait rationaliser les dépenses, veiller à la bonne marche des installations, intervenir rapidement en cas d’incident et augmenter la production pour pouvoir payer les dettes qui se sont accumulées ces dernières années », répéta-t-il à l’adresse des responsables.