Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a déclaré, mercredi à Houston, que la hausse actuelle des cours de pétrole était due notamment à la spéculation des marchés et non pas à une pénurie de l’offre de brut.
« Nous ne pensons pas qu’il y ait une pénurie physique de pétrole sur le marché aujourd’hui. Nous sommes en consultations avec de nombreux partenaires, avec les pays membres de l’OPEP et d’autres opérateurs sur les marchés. Le consensus est qu’actuellement, il n’y a pas pénurie physique de pétrole sur les marchés », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision américaine CNBC en marge de la Conférence sur l’énergie (CERA week 2011).
« Il y a peut-être certaines opérations de spéculation sur les marchés financiers qui poussent les prix à des niveaux élevés.
Et s’il y avait une pénurie sur le marché, nous suivrons la situation de très près et je suis sûr que l’OPEP prendrait des mesures », a-t-il expliqué.
Le ministre a signalé qu’une charte avait été signée il y a deux semaines à Ryadh, entre les pays producteurs et consommateurs de pétrole, afin de lutter contre la volatilité des prix et joindre leurs efforts pour apporter la stabilité au marché.
A la question de savoir si l’Algérie a été sollicitée pour augmenter sa production, M. Yousfi a indiqué qu’il n’y avait aucune demande des clients de l’Algérie d’augmenter sa production ou ses exportations.
Interrogé sur les bouleversements politiques dans la région du Moyen-Orient et du risque de leur propagation sur l’Arabie saoudite, M. Yousfi a répondu que « l’Arabie saoudite est un pays très stable et (également) un producteur et exportateur (de pétrole) très stable. Nous ne nous attendons à aucun problème dans les pays du Golfe et particulièrement en Arabie saoudite ».
En outre, a-t-il soutenu, « chaque pays à ses propres caractéristiques et chaque pays est différent de l’autre et il n’y a pas lieu, en conséquence, de généraliser les événements ». « L’Afrique du nord et le Moyen-Orient ne sont pas un seul pays et chaque pays (de cette région) à ses propres caractéristiques, sa propre Histoire et ses propres problèmes économiques, sociaux et politiques, nous ne croyons pas à une contagion systématique entre les différents pays », a-t-il poursuivi.
Concernant la capacité de production supplémentaire de l’Opep, il a indiqué qu’elle devrait se situer entre 5 et 6 millions de barils par jour. Questionné s’il était inquiet d’éventuels troubles en Algérie et de leurs répercussions sur sa production pétrolière, M. Yousfi a rappelé que l’Algérie avait connu une « situation très difficile dans les années 90 et des activités terroristes très importantes ». En dépit de cette situation, « l’Algérie n’avait pas, un seul jour, arrêté sa production et ses exportations d’hydrocarbures », a-t-il insisté. « Nous pouvons avoir des manifestations dans le pays. Nous pouvons avoir des manifestants. Nous nous sommes habitués à cette situation. Il n’y a rien de surprenant. Mais nous sommes un pays stable et nous sommes un producteur et exportateur stable d’hydrocarbures », a-t-il assuré.
Par ailleurs, il a fait savoir que les capacités de production en hydrocarbures de l’Algérie devraient augmenter en 2012.