Les Algériens s’en balancent des avis des uns et des autres…
Entre les deux son coeur balance. Les Algériens les plus déterminés célèbrent ces événements sans complexe aucun.
Yennayer, réveillon du jour de l’An, Saint-Valentin… A l’approche de leur célébration, à l’instar de certains (Yennayer…) qui constituent le socle de l’identité algérienne, le débat s’installe autour de leur côté licite ou pas.
Une occasion que ne ratent en aucune manière les islamistes radicaux. Ceux-là même qui sans l’avouer, continuent à haranguer les foules et dont les desseins inavoués est de voir un jour le «Califat» instauré en Algérie. Après que leur bras armé (GIA) ait fait basculer le pays dans l’horreur plus de dix années durant. Chassé par la porte, le diable tente de revenir par la fenêtre. L’offensive est plus sournoise.
Elle se situe sur le plan de la stricte observation de la pratique de l’Islam dans son interprétation la plus radicale à laquelle ne fait référence aucun verset du Saint Coran. Hormis des fetwas dont la portée politique est attestée. Une rampe de lancement pour opposer deux projets de société pour l’Algérie. L’un, lui promet un retour vers le Moyen âge, l’autre doit la propulser vers la modernité. Les deux sont en gestation. L’Algérie est tiraillée. Entre le hallal et le haram. Entre les deux, son coeur balance. Les Algériens les plus déterminés célèbrent ces événements sans complexe aucun. Ils procèdent à leur épanouissement tout en leur ouvrant la voie sur le chemin de l’universel. Comment pourraient-ils en effet interférer sur la pratique de leur religion, celle que leurs parents et grands-parents ont hérité depuis des siècles sans qu’ils aient maille à partir avec des communautés (juive, chrétienne…) qui ont contribué à forger l’identité algérienne. Des groupes de populations qui se sont insurgés contre le colonialisme pour lutter en faveur d’une Algérie indépendante, sans distinction de race ou de religion.
Et voilà que surgit le discours le plus abject, celui qui a tissé le lit d’une des idéologies les plus barbares: le nazisme. On y décèle des germes dans les discours enflammés actuels émanant de personnalités religieuses. «La Saint-Valentin est non-islamique et comporte des éléments de vice et de chrétienneté» a indiqué un communiqué du département des affaires religieuses de l’État du Johar en Malaisie, en s’adressant aux musulmans du monde entier. «La fatwa a été décrétée en 2005, mais l’avertissement sert de rappel annuel aux musulmans qu’ils ne doivent pas s’engager dans des activités anti-islamiques», a fait remarquer Samsudin Tahrir, directeur du département des affaires religieuses du Johar. Un appel au boycott de la célébration de «la fête des amoureux» dont l’écho est parvenu à nos portes. Reçu cinq sur cinq. «La soi-disant fête de la Saint-Valentin a été importée de l’étranger, sans compréhension ou conscience, elle est célébrée par les jeunes Algériens, elle est liée à des croyances païennes qui n’ont pas de pertinence avec l’Islam» a déclaré le chef du syndicat des imams en Algérie, Hadjimi Djelloul cité par un quotidien national de la presse arabophone. «Nous lançons un appel aux jeunes pour s’intéresser à des choses meilleures pour eux et leur communauté, et de ne pas imiter tout ce qui est importé de l’Occident» a ajouté l’imam. Au début du mois de janvier 2014 le ministre des Transports a failli être pris dans le tourbillon d’une polémique après des propos que lui a attribué la presse. «Yennayer est une fête des mécréants»aurait-il déclaré. Le président du TAJ a dû démentir.
A propos de «Yennayer, ce qui a été rapporté est un tissu de mensonges. Un montage qui ne tient pas la route, car mes propos ont été enregistrés par les caméras. J’avais déclaré ce jour-là à Ighil Imoula, que je reviendrai pour fêter Yennayer 2964 ici à Tizi Ouzou. La preuve, je suis là». L’incident a été clos, mais le ver est dans le fruit.