Le nouvel an amazigh, coïncidant avec le 12 janvier de chaque année, est célébré à Tébessa, capitale des Nememcha, à travers une multitude de traditions ancestrales symbole de fertilité, de vie et de prospérité, dont le séculaire cérémonial dédié à l’eau.
Parmi les nombreuses traditions célébrant Yennayer dans la wilaya de Tébessa, les femmes accueillent le nouvel an amazigh en remplissent d’eau les divers ustensiles du foyer, symbole de fertilité, de vie, de prospérité et d’abondance pour la nouvelle année.
Elles procèdent également à un grand nettoyage de la maison à cette occasion, changent leur décoration intérieure et mettent des herbes sur les toits de leurs maisons pour accueillir le nouvel an dans la joie.
Les habitants des 28 communes de la wilaya de Tébessa célèbrent par ailleurs cette fête dans une atmosphère particulière et joyeuse, commémorant l’identité amazighe de la société en rassemblant tous les membres de la petite et grande famille autour d’une meme table garnie de plats et de gateaux traditionnels.
Les femmes préparent, à cette occasion, du couscous à base de sept légumes, à savoir pomme de terre, poivron, courgette, carotte, oignon, pois chiches, haricots, ainsi que du poulet ou de la viande, servi dans un grand ustensile autour duquel se rassemble toute la famille.
« Cette occasion représente une opportunité pour réunir la famille et réconcilier les gens », a confié hadja Fatma de la commune de Griguer (50 km à l’Ouest de Tébessa) et « célébrer le début d’une nouvelle année agricole dans l’espoir qu’elle sera fertile et permettra de récolter une production variée », ajoute-elle.
La célébration de cet événement, chaleureusement accueilli dans la wilaya de Tébessa, représente une tradition importante permettant de pérenniser les us et coutumes des ancetres, notamment la tradition consistant à renouveler les cinq pierres servant d’appui pour le « kanoun » sur lequel est cuit le repas de yennayer.
Diverses activités culturelles et folkloriques sont également programmées, à l’occasion, à travers les établissements culturels et scolaires de la wilaya, afin de célébrer le patrimoine historique et culturel de la civilisation amazighe à travers les siècles.
« La célébration de Yennayer vise à perpétuer les coutumes et traditions amazighes faisant partie intégrante de l’identité culturelle algérienne », a affirmé à l’APS Adel Soltani, poète et chercheur en histoire et culture amazighes de Bir El-Ater.
Il a ajouté que ces coutumes ont trait à un concept général de fertilité, liées principalement à la terre et au cheptel, qui représentent des piliers fondamentaux dans la vie des citoyens.
Pour sa part, Abderrezak Belgacem, professeur de philosophie dans le cycle secondaire et chercheur en histoire amazighe de la région, a souligné que la célébration du nouvel an amazigh est héritée de père en fils, d’une génération à une autre, ajoutant que cette fete traduit « l’union nationale ».