Yennayer à Mostaganem: Le traditionnel «cherchem» à l’honneur

Yennayer à Mostaganem: Le traditionnel «cherchem» à l’honneur

Au niveau de tous les marchés couverts  ou à ciel ouvert, dans tous les souks hebdomadaires, en ville et dans les bourgades, les marchands mais aussi les vendeurs informels ont momentanément changé de spécialité commerciale.

La fête de Yennayer est célébrée depuis des lustres  avec ferveur et respect à Mostaganem. Alors que pour les uns, cette fête consiste en un  menu spécial d’une soirée, le temps de réunir toute la famille, pour d’autres, c’est une fête  rituelle qu’il s’agit de célébrer exceptionnellement. Pour les commerçants et les opportunistes, l’événement demeure l’aubaine la plus festive.

Les noix de chez nous ou de l’étranger sont proposées  entre 800 et 1 000 DA/kg , les noisettes à  1 500 DA le kilo, les amandes entre 800 et 1 000 DA/kg, les pistaches dépassent 2 000 DA/kg, les cacahuètes à 400 DA/kg, les figues dépassent 400 DA/kg, les bananes à 350 DA/kg, les pommes entre 300 et 400 DA/kg, et les mandarines et les clémentines à 200 DA/kg. C’est là un large aperçu des tarifs affichés là où vous passez ! Pour ce Yennayer de l’an 2969, l’occasion est offerte aux marchands, surtout véreux, de se frotter une nouvelle fois les mains. Quant aux clients, les marchés ne désemplissent pas et on a du mal à se frayer un chemin parmi les étals.

Cela est également perceptible à travers les souks hebdomadaires. La «température» de la mercuriale de tous ces produits tant prisés pour la célébration de cette fête ancestrale révèle que les prix ne cessent de battre les records.

Sans le moindre scrupule, on augmente davantage, sans souci à l’égard d’un client se plaignant de l’érosion de son pouvoir d’achat, mais tout aussi frénétique dans sa course vers les étals. Bon gré, mal gré, à l’instar d’autrui, chaque père de famille succombe à la tentation en osant des achats selon son portefeuille.

La demande évoluait crescendo jusqu’à la veille du jour J. Par leurs prix relativement plus bas, les produits locaux paraissent plus abordables pour les petites bourses. Compte tenu de leur dénuement, on tente de les appâter par des «mélanges»  d’arachides, de dragées et de dattes sèches proposées entre 600 et 800 DA/kg .

Sans pitié ni générosité, la mercuriale des fruits, locaux ou exotiques (exotique de ce qu’il en reste sur le marché), inscrits sur la liste de Yennayer, ne s’est guère empêchée de s’emballer ces derniers jours.

L’avènement du Nouvel An donne lieu à une ambiance particulière, empreinte de ferveur, de joie et de communion.

Les cérémonies de la fête consistent surtout à préparer le jour qui précède Yennayer un repas frugal que l’on appelle «cherchem» qui est composé le  plus souvent de fèves sèches, pois chiches  et blé en grain  dans un bouillon léger ;  puis le lendemain  consommer un repas copieux avec de la volaille  et le tride (feuilles en semoule) en signe de prospérité sans omettre les beignets. Le temps d’une soirée, les meïdas sont garnies  dans une terrine avec une floraison de friandises, figues sèches, dattes et toutes sortes d’arachides, de fruits  et de la  confiserie, le tout agrémenté d’une collation à base de thé à la menthe. Les mamans ou les grands-mères  confectionnent aussi des bourses en tissu  qu’elles remplissent de ces délices aux enfants de même que pour les adultes gourmands. Bonne fête !

A. Bensadok