Les écoles ne sont plus un lieu sûr pour les enfants, au lendemain du massacre, par des rebelles talibans de 132 écoliers, au Pakistan, et hier l’attaque qui a coûté la vie à 16 écolières au Yémen, dans un attentat à la voiture piégée. Ces actes de terreur insensés viennent rappeler l’enlèvement de 276 lycéennes, au Nigeria, revendiqué par Boko Haram. Plusieurs voix se sont élevées pour condamner ces crimes : le secrétaire général de l’ONU a déclaré qu’il est «odieux et lâche d’attaquer des enfants sans défense alors qu’ils sont en train d’étudier».
Hier, mardi, vingt-cinq personnes, dont 15 éco-lières ont été tuées dans un attentat à la voiture piégée contre une position de la milice chiite, Ansaruallah, dans le centre du Yémen. Les 15 enfants qui ont péri étaient dans un bus scolaire, qui a été soufflé par l’explosion dans l’attentat commis à Rada, dans la province de Baïda et qui visait la maison d’Abdallah Idriss, un chef de cette milice, également connue sous le nom de «houthis».
Au Pakistan, les ta-liban sont passés de classe en classe pour abattre hier, mardi, 132 écoliers. Près de 500 élèves, la plupart âgés de 10 à 20 ans, étaient présents dans cet établissement choisi par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), car les enfants de plusieurs haut gradés de l’armée y étudient. Il s’agit de la plus sanglante attaque terroriste de l’histoire du pays.
Cibles de groupes islamistes, de tireurs isolés aux motivations politiques ou personnelles, de nombreux établissements scolaires ont été visés par des attaques, souvent meurtrières, comme celle de Peshawar. Au Nigeria, les islamistes de Boko Haram, responsables de très nombreuses attaques et enlèvements, revendiquent depuis le 14 avril dernier le rapt de 276 lycéennes à Chibok, au nord-est du pays. Quelques unes sont parvenues à s’enfuir, mais 219 sont toujours portées disparues.

En Norvège, une attaque, dont l’auteur est un extrémiste de droite, Anders Behring Breivik, a fait 77 morts. L’attaque ne ciblait pas spécifiquement un établissement scolaire mais a fait un grand nombre de victimes parmi des adolescents. Breivik a ouvert le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste, après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo en juillet 2011. Aux Etats-Unis, où les fusillades dans les écoles sont récurrentes, les plus meurtrières restent l’attaque de l’université de Virginia Tech, en Virginie, en 2007, qui a fait 32 morts, la tragédie de Newtown, où 20 petits écoliers et six adultes ont été tués dans une école élémentaire le 14 décembre 2012, ou celle de Columbie, le 20 avril 1999 (13 morts).
Ce genre d’événements dramatiques est également survenu dans d’autres pays comme l’Allemagne, où 16 personnes ont été tuées en 2002 dans un lycée à l’est du pays, ou à Dunblane, en Ecosse, lorsqu’un homme a abattu 16 écoliers et une enseignante dans une école primaire en 1996.
En Russie, du 1er au 3 septembre 2004, des rebelles armés pro-Tchétchènes font irruption dans une école de Beslan, en Ossétie du Nord, le jour de la rentrée scolaire et prennent en otages près de 1 200 personnes. Après l’assaut des forces spéciales, l’opération se solde par la mort de 331 personnes, dont 186 enfants. Aux Philippines, en 1999, 500 écoliers et 70 professeurs d’une école près de Cotabato, au sud du pays, sont pris en otages par des membres du Front Moro islamique de libération (MILF). Des otages sont relâchés quelques heures plus tard, 60 autres, dont 40 enfants, sont emmenés pour protéger la fuite du commando. Tous sont libérés le lendemain matin.
R. I. / Agences