Yémen: la transition du pouvoir incontournable après l’absence prolongée du président Saleh

Yémen: la transition du pouvoir incontournable après l’absence prolongée du président Saleh

L’absence prolongée du président yéménite, Ali Abdallah Saleh, hospitalisé en Arabie saoudite depuis le début juin suite à une attaque armée, continuait jeudi de susciter des réactions au Yémen, réclamant la transition du pouvoir, une demande soutenue également par les Etats-Unis.

Les autorités yéménites ont annoncé qu’une rencontre avait eu lieu dans la journée à Ryadh entre le président Saleh et son conseiller politique Abdelkarim Al-Aryani, qui a assuré que l’état du santé du chef de l’Etat est en nette amélioration.

Cette rencontre intervient alors que le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient Jeffrey Feltman, en visite dans la journée dans la capitale yéménite Sanaa, a appelé à une « transition immédiate et pacifique » du pouvoir au Yémen et exhorté les parties en conflit à engager le dialogue pour mettre un terme à la crise qui secoue le pays depuis fin janvier.

Lors de son intervention devant la presse à l’ambassade des Etats-Unis à Sanaa, M. Feltman a affirmé avoir évoqué cette question la veille avec le vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi, ainsi qu’avec les représentants de l’opposition parlementaire, des étudiants contestataires qui tiennent la rue, des hommes d’affaires et des représentants de la société civile.

Cette visite du responsable américain à Sanaa entre dans le cadre des efforts visant à relancer le plan de sortie de crise proposé par le Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoyant notamment le départ du président Saleh dans un délai d’un mois et le transfert du pouvoir au vice-président et la formation d’un gouvernement d’union national.

L’opposition yéménite, par la voix de son porte-parole, Mohammed Qahtan a affirmé que les Américains soutiennent le transfert du pouvoir au vice-président conformément au plan du CCG. Elle a assuré qu’elle est en faveur de cette initiative. Mardi, un général yéménite dissident, Ali Mohsen al-Ahmar et le chef tribal le plus puissant du Yémen, cheikh al-Ahmar ont pressé le vice-président d’assumer le pouvoir, en l’absence du président Saleh.

Lors d’une réunion, les deux hommes ont assuré M. Hadi de leur appui « pour qu’il exerce les prérogatives du chef de l’Etat », selon une source proche de cheikh Sadek al-Ahmar.

M. Mansour Hadi dirige de facto le pays en l’absence du président Saleh blessé le 3 juin lors d’une attaque contre le palais présidentiel à Sanaa, mais n’a cependant pas été formellement chargé de l’intérim.