Yebda : «Zidane est comme un grand frère»

Yebda : «Zidane est comme un grand frère»

«Ma fille s’appellera Taoues pour faire plaisir à ma sœur»

Est-ce aussi dur de jouer contre Arsenal, c’est un autre niveau ? Qu’est-ce qui s’est passé au juste dans ce match ?

Déjà, premièrement, c’est Arsenal, deuxièmement, on est bien rentrés dans le match et puis sur un coup franc dévié, un but un peu chanceux ils mènent un à zéro, et à partir de là, c’est un peu plus facile quand on mène au score.

Ils ont réussi à développer leur jeu, et puis voilà, ils ont trouvé la faille. Et puis à partir du 2-0, ils ont vraiment pris confiance. C’est là qu’on a vu le vrai Arsenal.

Est-ce qu’on sent qu’on a en face un poids lourd du football européen ou c’est juste Portsmouth qui n’a pas suivi ?

Non, on sent qu’on a en face un poids lourd. C’est quand même Arsenal ! Mais en même temps, on se dit qu’il n’y a en face de nous que onze joueurs. Je crois qu’il a manqué beaucoup de choses à notre équipe.

A la 13’, vous avez presque offert une passe décisive pour Archavine. Qu’est-ce qui s’est passé à ce moment ?

En fait, je voulais jouer un ballon en retrait avec un coéquipier, mais je n’avais pas vu Archavine. Bon, on se dit que c’est une passe loupée comme ça arrive un peu partout, mais il devait rester quelque chose comme 75 minutes à jouer donc ce n’était pas trop grave. Surtout qu’il n’y avait pas but sur l’action. Ce n’était donc pas une grosse erreur.

On n’a pas vu si c’était vous ou Kaboul qui avait écrasé Samir Nasri…

Non, c’était Younes Kaboul qui lui est rentré dedans.

Vous vous êtes parlés entre vous, Nasri, vous et tous les Maghrébins pendant ce match ?

Non, pas plus que ça. On s’est juste dit bonjour, c’est tout. J’ai plus d’affinités avec Bakary Sagna et Abou Diaby parce que j’ai déjà joué avec eux lorsqu’on était à Auxerre.

Pourquoi Avram Grant ne vous a-t-il pas fait jouer contre West Ham ? Y a-t-il un lien avec votre départ pour la CAN ?

Mais non ! C’était tout simplement parce lorsqu’on avait joué à West Ham, le coach avait choisi de jouer un peu plus défensif, avec un système un peu plus prudent défensivement. Et finalement, il avait préféré mettre Nadir (Belhadj) comme milieu gauche et en milieu droit il avait choisi de mettre Hayden Mullins qui attaque moins que moi. Voilà, c’est tout simplement des choix tactiques propres à la pensée du coach et qui n’avait rien à voir avec mon départ pour la CAN.

Il avait tenté cette tactique et malheureusement ça ne nous a pas réussi. Comme on a aussi perdu le match suivant avec un autre système et quelques variantes dans l’effectif.

Pourquoi Avrma Grant vous a-t-il convoqué dans son bureau ?

Il m’a appelé dans son bureau pour me demander quand est-ce que je partais à la CAN. D’abord, je lui avais dit que le sélectionneur nous a convoqués pour le jour du 26 décembre. Là, il a fait une tête un peu bizarre. Après, je lui ai dit que c’est le 27, après le match de West Ham. Là il s’est un peu détendu et il m’a dit : «Ah bon, là c’est mieux !»

Vous a-t-il demandé de rester pour le match contre Arsenal ?

Oui, c’est ce qu’il m’a demandé justement. Je lui ai expliqué que je n’étais pas en mesure de lui donner une réponse sans en parler avec le sélectionneur et le président de la Fédération algérienne. Le lendemain, il me l’a répété pensant que j’avais déjà une réponse. C’est là que j’ai demandé à mon frère Karim de prendre contact avec le coach ou le président de la FAF pour voir s’il y avait une possibilité de jouer contre Arsenal. Et puis, par la suite, le coach et le président se sont réunis à ce sujet pour décider de nous laisser le match du 30.

Donc Avram Grant ne vous a rien dit de méchant au sujet de votre départ à la CAN, non ?

En aucun cas Avram Grant ne s’est opposé à ma participation à la CAN. Il ne m’a jamais signifié ni directement ni indirectement que je risquais de perdre ma place si je partais à la CAN. Bien au contraire, il m’a dit : «OK, pas de problème.» Il m’a juste demandé si je pouvais demander au sélectionneur si je pouvais rester pour le match contre Arsenal. C’est tout.

Est-ce que vous avez appelé Saâdane pour cela ?

Non, j’ai appelé Walid Sadi qui s’occupe de toute l’organisation au sein de l’EN et c’est lui qui en a parlé avec Saâdane. Parallèlement à cela, mon frère, qui se trouvait à Alger pour Le Ballon d’Or que j’ai raté à cause des intempéries, en a discuté avec le président. C’est là qu’ils nous ont laissés jouer ce match. Mais à aucun moment il n’y a eu de souci entre Avram Grant et moi ni entre M Saâdane et moi. C’est de la pure invention de journalistes.

On en a fait un plat pour rien.

C’est tout de même sympa de la part de Saâdane et Raouraoua d’avoir accepté de vous laisser jouer contre Arsenal, non ?

C’est sûr que c’est très gentil de leur part. Ils savaient que le risque de blessures était grand dans une rencontre pareille et ils ont tout de même accepté de nous faire cette faveur à nous et à notre club. Ils auraient eu des remords si on s’était blessés et nous aussi. Mais je crois que le coach s’est dit que la blessure peut aussi survenir à l’entraînement. C’est pour cela qu’il nous a permis de jouer ce match.

Finalement, tout s’est bien passé pour vous puisque vous ne vous êtes pas blessés, non ?

D’un côté, on se dit heureusement qu’on ne s’est pas blessés dans ce match, mais en même temps, on a des regrets d’avoir perdu contre Arsenal. Mais je pense que ce match nous a fait beaucoup de bien malgré la défaite, car cela nous a permis de jouer contre une grande équipe et c’est comme ça qu’on gagne en expérience.

Les défaites nous apprennent beaucoup sur le football de haut niveau. C’était un match important à jouer même si on l’a perdu.

Quelle a été la réaction de votre coach et celle des dirigeants de Pompey lorsque vous leur avez dit que le sélectionneur algérien vous a permis de jouer ce match, au moment où Aruna Dindane était déjà avec la Côte d’Ivoire ?

Ils ont beaucoup apprécié, le coach était vraiment content. Ils ont tous compris que la Fédération algérienne et le sélectionneur algériens étaient très souples de ce point de vue.

Cela va vous faciliter à vous et à Nadir Belhadj les relations avec votre club après ce geste, non ?

Bien sûr ! A Portsmouth, les gens ont compris avec ce geste qu’ils ont affaire à des responsables qui comprennent aussi la situation des joueurs et de leur club.

C’est très important pour nous et pour les relations futures entre notre club et la FAF. C’est chacun son tour, un jour c’est l’Algérie qui fait un geste, un autre jour ce sera pour Portsmouth de renvoyer l’ascenseur. C’est bien pour nous les joueurs que les relations soient basées sur la confiance et la compréhension. C’est très bien d’entretenir de bons rapports.

Vous allez disputer votre première CAN, quels ont vos sentiments à l’approche de cette compétition ?

Je me dis qu’il y a une année de cela, je ne m’imaginais pas pouvoir la jouer un jour. Et me voilà tout près de prendre part pour la première CAN de ma carrière. C’est très excitant tout cela. Je me sens hyper motivé. Vous ne pouvez imaginer combien j’ai hâte d’y être pour vivre ce moment.

C’est un événement à vivre au moins une fois dans sa vie. Mais j’espère que cette excitation va me rendre un peu plus fort pour pouvoir aider l’équipe à aller jusqu’au bout.

Comment voyez-vous votre parcours dans cette CAN ?

Les renseignements du staff technique vont nous permettre de cerner les points forts et les points faibles de nos adversaires. Je serai particulièrement à l’écoute de tout de ce qu’on va nous apprendre sur nos adversaires. Mais notre souci majeur sera de savoir nous ressourcer entre nous afin de renouer avec cette rage de vaincre qui nous a menés vers la CAN et la Coupe du monde.

Une chose est sûre, c’est qu’on ne lâchera absolument rien dans cette CAN.

Passons maintenant à des questions plus relaxes pour que vos fans vous connaissent un peu mieux.

OK, volontiers, allez y !

Votre meilleur film ?

Chez nous, je dirai incontestablement Les vacances de l’inspecteur Tahar . C’est un filme qui m’a fait énormément rire.

Et à l’étranger ?

Scarface, c’est un film puissant.

Ton acteur préféré ?

Al Pacino.

Vous êtes plutôt thé ou café ?

Plutôt thé.

Votre joueur préféré ?

Zinedine Zidane.

Club préféré en dehors de Portsmouth ?

Arsenal.

Couleur préférée ?

Le bleu.

Vous ressemblez plutôt à votre papa ou à votre maman ?

J’ai un grain de beauté sur le nez, exactement au même endroit que celui de mon père.

Et de caractère ?

Là aussi, je ressemble beaucoup à mon père.

Qu’avez-vous pris devotre mère ?

La gentillesse.

Vous êtes plutôt costume ou sport côté sape ?

Je suis plutôt sport, mais j’aime aussi mettre de beaux costumes.

Vous préférez les brunes ou les blondes ?

Les brunes.

Dites-vous «je t’aime» très facilement ?

Non, ça peut prendre un bonmoment avant deme l’entendre dire. En fait tout dépend de l’avancée des choses.

La dernière fois que vous avez pleuré de peine?

A la mort de ma grand-mère, Allah Yerhamha.

Dernières larmes de joie ?

Après notre qualification en Coupe du monde contre l’Egypte. Je n’ai pas pu retenir mes larmes tellement l’émotion était forte dans le vestiaire.

Votre niveau d’études ?

Terminale ES (économique et sociale), mais je n’ai pas passé mon bac à cause du football.

La dernière gifle reçue, pourquoi et par qui ?

Je devais avoir 12 ans. J’avais caché mon carnet de correspondance, là où les profs nous mettaient toutes les mauvaises remarques.

Et qu’est-ce que vos profs vous avaient mis sur ce carnet ?

Il y avait beaucoup de remarques sur le bavardage, les absences et j’en passe. Je l’avais caché et mon frère Karim l’a trouvé juste avant que j’aille en tournoi à Barcelone avec mon club de l’époque à Alfortville. Dès que je suis rentré à la maison, Karim m’a envoyé une gifle cinglante, en sa qualité de chef de la maison avec mon papa. Une gifle pareille, ça ne s’oublie pas (il se marre).

Qu’est-ce que vous détestez le plus chez les gens ?

L’hypocrisie, j’en ai horreur.

Quel est le plus beau compliment qu’on vous ait fait ?

Quand ma mère me dit qu’elle est fière de moi. Ça n’a pas d’égal !

Le rêve le plus bizarre que vous avez fait ?

(Il semarre avant de répondre) J’ai rêvé que je jouais au foot et il y avait des vaches en face sur le terrain. (Il est mort de rires). Et c’est vrai en plus !

Et vous alliez jouer contre qui avant ce rêve ?

On va dire l’Egypte (il rit encore).

Vous étiez comment enfant, sage ou turbulent ?

Les deux à la fois. Ça dépendait des moments et des endroits.

Est-ce vrai que vous aviez un rapport un peu bizarre avec les poules, lorsque vous étiez enfant ?

Ouais, quand j’étais enfant, j’avais un cousin à Taourit Adden qui égorgeait beaucoup de poulets et c’est avec lui que j’ai pris ces habitudes. Donc j’en tuais à mon tour pour faire comme lui. C’est vrai que j’aimais faire ça.

C’est quoi ces pulsions de tueur que vous aviez ?

Je ne sais pas, je trouvais cela bien de tuer des poules. En fait je voulais faire comme mon cousin (il rit encore). On ne réfléchit pas quand on est gamin.

Il paraît aussi que vous aimiez beaucoup chevaucher les ânes, c’est vrai ?

Oui, en Kabylie on allait souvent chercher de l’eau au hammam, situé un peu loin de lamaison. On y allait donc à dos d’âne. Onmettait des barils de part et d’autre et jeme plaisais à me mettre sur le dos de l’âne pour le conduire. C’est un souvenir très agréable.

Quel est le cadeau qui vous a fait le plus plaisir dans votre enfance ?

C’est celui de mon père, je devais avoir 11 ans. Il m’avait acheté un survêtement et des baskets demarque. J’étais fou de joie, car c’était la première fois qu’on m’offrait une tenue de grande marque.

C’était quelle marque ?

C’était des baskets Nike et un survêtement Lacoste. A l’époque, ça coûtait très cher et mon père avait vraiment casqué pour me faire plaisir. Il n’avait pourtant pas assez de moyens pour me les payer. C’est pour cela que j’apprécie encore son geste à ce jour.

Qu’avez-vous fait de votre premier gros salaire ?

Je devais avoir 16 ans et demi et je gagnais 3 500 euros. Je mettais beaucoup d’argent de côté mais j’en donnais beaucoup aussi à mes parents.

La folie que vous vous êtes payée ?

Une Range Rover quand je jouais au Mans.

Et vous roulez dans quelle voiture aujourd’hui ?

La même. Une Range Rover.

Dernière bagarre ?

Je pense que c’est lorsque j’étais à Auxerre. Ça doit être pour des conneries comme toujours. Je ne me rappelle pas bien.

Mais il y avait aussi celle de Khartoum contre l’Egypte.

C’était une bien bonne celle-là. Coeur pris ou à prendre ?

Déjà pris.

Quelle misère pour vos admiratrices !

A ce moment-là, vous ne mettez pas cette question, mais d’un autre côté j’ai peur des représailles !!! (Il est mort de rires).

Dans quelle matière vous étiez bon à l’école ?

J’étais bon en maths. J’aimais beaucoup les mathématiques.

Et nul en…

En biologie, en sciences naturelles.

Vous aviez quelles notes ?

En matchs j’avais des 18 et des 19/20, et en biologie, jeme tapais des 2 ou des 3/20.

Le dernier bulletin que vous avez eu en terminale ?

J’avais beaucoup de bonnes notes en fait, franchement.

Qu’est-ce qui vous a empêché de passer votre bac ?

Au mois de septembre, j’avais raté tous les cours parce que j’avais participé au championnat du monde et à mon retour, j’ai eu une pubalgie pendant six mois. Du coup, je n’étais plus trop concentré et après, j’avais signé mon premier contrat pro. Ce qui fait que je n’étais pas prêt pour passer mon bac.

Et votre père vous a dit : «Mon fils, tu as bien fait de ne pas avoir passé ton bac !», c’est ça ?

Non, au contraire ! Mes parents étaient très fâchés contre moi. Mais aujourd’hui, j’espère qu’ils sont fiers de moi tous les deux.

Et comment ne pas l’être ! Vous êtes superstitieux dans le vestiaire avant un match ?

Non, pas du tout. Je n’ai aucun rituel de ce genre.

C’est qui le joueur le plus superstitieux avec lequel vous avez joué ?

C’est le Brésilien Grafite que j’ai côtoyé au Mans. Il ne pouvait pas sortir des vestiaires sans embrasser la vierge, la photo de sa femme et plein d’autres trucs comme ça.

Et en équipe nationale ?

Personne n’est superstitieux dans notre équipe. Ils sont tous cinglés dans cette EN. Ils sont tous trop forts mentalement, il n’ont donc pas besoin de ces choses-là.

La plus grosse connerie de votre vie ?

C’est de ne pas être allé passer le bac.

Le pire râteau que vous avez pris avec les filles ?

Ah, ils sont nombreux ! (Il rit franchement). Non, je plaisante, je vais dire que je nem’en souviens pas trop, histoire de garder mon honneur (il se marre).

Le moment où vous aviez eu le plus honte de votre vie ?

C’était dans match à Auxerre avec l’équipe réserve. Il y avait l’entraîneur du Mans qui était venu me superviser et je savais qu’il était dans les tritribunes pour moi. Il y avait un penalty et je l’ai tiré en Panenka.Mais à mon grand malheur, le gardien n’avait pas bougé et l’a arrêté trop facilement. J’ai senti une grosse chaleur m’envahir de honte. Heureusement que l’entraîneur du Mans ne s’était pas basé sur ce coup foireux et m’a recruté en fin de compte.

Il avait privilégié l’audace de votre geste.

Voilà, c’était sans doute ça.

La plus belle rencontre de votre vie ?

Le coeur qui partage ma vie.

Et en football ?

Ma rencontre avec Zidane à Claire-Fontaine. J’étais avec les jeunes et lui avec les A de l’équipe de France. C’est sans doute la rencontre la plus forte de ma vie en football.

Qu’est-ce que vous lui aviez dit, des mots en kabyle ?

Non, j’aurais pourtant bien aimé, mais il n’avait pas de temps. Il y avait trop demonde qui attendait de le saluer. Je lui ai juste serré la main sans lui parler.

Vous l’avez raté l’autre jour lorsqu’il était venu saluer l’EN au Castellet. Qu’est-ce que ça vous a fait ?

Ah, j’étais complètement dégoûté en apprenant la nouvelle. Vous ne pouvez même pas imaginer à quel point.

Il vous reste encore une autre chance le 3 mars, puisqu’il a promis de venir vous voir jouer votre match amical…

Je sais, je sais. Je ne dois pas rater cette occasion cette fois-ci.

Si vous l’aviez en face de vous, quelle question aimeriez-vous lui poser ?

Je n’ai pas de question particulière à lui poser. J’ai juste envie de lui dire ce qu’il représente pour moi.

Et qu’est-ce que Zidane représente pour vous ?

C’est bizarre, mais j’ai toujours considéré Zinedine Zidane comme un membre de ma propre famille. Je vous assure que c’est vrai.

Pourquoi donc ?

Parce que quand j’entendais ma mère, mon père, mes frères et mes soeurs parler de Zidane, c’est comme s’ils parlaient tous d’un proche. Ils se sont toujours passionnés pour lui, comme si c’était quelqu’un de la famille.

C’est comme un grand frère que vous n’avez plus revu depuis longtemps ?

Exactement ! C’est le mot que je cherchais. Zidane est comme un grand frère que j’ai envie de revoir de puis longtemps. C’est bizarre, mais c’est la réalité. C’est unmec énorme !

En plus vous avez un peu la même culture, la même éducation kabyle, la même humilité et la même simplicité…

Ouais, la comparaison peut s’arrêter là, car contrairement à moi, Zidane a tout fait sur un terrain de foot. Il a tellement montré ce qu’il sait faire sur un terrain que tout le monde est très loin derrière.

En foot, vous êtes plutôt Real ou Barça ?

Je suis plutôt Real Madrid parce que Zizou a joué là-bas.

Chelsea ou Manchester United ?

J’aime plus Manchester United pour toute son histoire et la stabilité de ses résultats et pour ce qu’a réalisé Alex Ferguson avec ce club.Mais cela n’enlève rien au mérite de Chelsea qui fait un parcours assez fort depuis quelques temps.

Inter ou AC Milan ?

Je suis pour l’Inter. J’aime ce que Mourinho a fait dans ce club.

Et aussi parce queMourinho voulait vous ramener à l’Inter l’année dernière, non ?

(Il rigole). Oui, c’est aussi un peu pour cela. J’apprécie ceux qui m’apprécient, on va dire.

En politique, vous êtes plutôt socialiste ou capitaliste ?

Plutôt socialiste, j’aime le partage et j’ai horreur de l’égoïsme. Je suis aussi issu de l’immigration en France et c’est la gauche qui nous a soutenus lors des difficultés.

L’homme politique français qui vous a le plus marqué ?

Lionel Jospin.

Et en Algérie ?

De loin, M. Abdelaziz Bouteflika pour tout ce qu’il a fait pour nous et pour tout le pays.

Vos enfants, vous leur donnerez des prénoms français ou algériens ?

Algériens, il n’y a aucun doute.

Vous préférez quels prénoms pour un garçon et pour une fille ?

Si c’est un garçon, j’aime bien le prénomRedouane et si c’est une fille, j’aime bien Taous pour faire plaisir à ma soeur.

Votre devise dans la vie ?

Ce qui ne te tue pas te rend plus fort…

En un mot, quel mot associezvous à ces personnalités. Commençons par Bouteflika ?

Le nif à l’algérienne ! Les avions,Khartoum et la solidarité de tout le peuple.

Sarkozy ?

L’histoire du Karcher.

Le pen ?

Le racisme.

Saâdane ?

La qualification au Mondial et toute l’ambiance de l’EN.

Madjer ?

La talonnade que le monde entier connaît.

Taourit Adden ?

Mes racines profondes et toute la famille. Mais aussi mes souvenirs d’enfance.

L’Algérie ?

C’est aussi mes racines profondes, mais également mon avenir.

Da M’barek ?

Mon père, je lui dois beaucoup pour tous les sacrifices qu’il a faits pour nous.

Na Djegdjiga ?

Ma mère aussi je lui dois beaucoup. Elle symbolise à mes yeux la force tranquille de la famille. Respect !

A quoi vous pensez avant de tirer un penalty ?

A la honte de ma Panenka à Auxerre. Jeme dis à chaque fois si je dois la refaire un jour ou pas.

Quel être vous fait le plus craquer au monde ?

Mon petit neveu Iliès.

Qu’est-ce que vous n’aimez pas qu’un fan vous dise ?

Rien. Je suis très ouvert avec mes fans.

A quel moment vous n’aimez pas qu’on vous dérange ?

Quand je dors de nuit ou pendant la sieste. C’est sacré pour moi.

La phrase la plus importante qu’on vous ai dite ?

Quand mes parents me disent qu’ils m’aiment.

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas fait du foot ?

Peut-être entraîneur de foot.

Quel est votre sport favori en dehors du foot ?

Le tennis.

Quel est votre plat favori ?

Pour les étrangers, ils vont tous dire que c’est le couscous.Mais nous, on en amangé toute notre vie. Peutêtre une paëlla faite maison par ma mère.

Coca ou Pepsi ?

Coca Cola, c’est en plus le sponsor de l’EN.

L’objet dont vous ne vous séparez jamais ?

Mon téléphone portable.

Il est de quelle marque ?

C’est un Black Berry.

Si vous aviez votre idole en face, vous lui diriez quoi ?

Mon idole, c’est Zidane ! Je lui dirais tout ce que je vous ai dit et bien plus encore.

En dormant, vous ronflez un peu ?

Oui, je ronfle un peu, mais pas beaucoup. Ce n’est pas insupportable comme certains. (Il est plié de rires). En tout cas, c’est ce qu’on me dit.

Vous partagez votre chambre avec Karim Ziani. Il se plaint de vos ronflements ?

(Il se marre encore). Non, il me supporte, je ne crois pas que je l’empêche de dormir, sinon ilme l’aurait dit.

Des souhaits pour cette année 2010 ?

Je dois d’abord dire à tous les Algériens : «Bonne année et meilleurs voeux.» Que cette année 2010 nous apporte encore plus de joie, de la santé, de la sérénité pour notre pays et beaucoup de bonheur dans nos foyers. J’espère que l’équipe nationale apportera aussi d’autres succès pour le peuple à commencer par la CAN d’abord, puis en Coupe du monde, in ch’Allah.

Entretien réalisé en France par Nacym Djender