Yebda, l’essuie-glace algérien

Yebda, l’essuie-glace algérien
yebda-lessuie-glace-algerien.jpg

Il a beau avoir troqué ses cheveux blancs péroxydés pour une coupe plus spartiate, il n’en est pas moins visible sur les pelouses angolaises. Bien au contraire.

Le milieu de terrain algérien, produit de la formation française, a déjà fait son trou chez les Fennecs.

« Depuis le début de la compétition, c’est l’essuie-glace parfait » a estimé Claude Leroy. Le bourlingueur africain en a pourtant vu ‘autres et s’il se risque a un éloge, c’est que le joueur concerné doit forcément valoir le détour. Des capacités d’adaptation tout d’abord, qui lui permettent d’être une pièce maitresse dans l’effectif de son pays après… cinq petites sélections. Yebda a d’ailleurs fait mieux que s’adapter.

Depuis le match d’appui homérique face à l’Egypte (sa première titularisation) à Khartoum, il a pris les clés de la sélection algérienne et distillé des prestations qui ne sont pas passées inaperçues aux yeux des spécialistes.

« Je suis enchanté que nous ayons été renforcés par un joueur de cette qualité, tonne son sélectionneur Rabah Saâdane. Il a donné une autre envergure à l’équipe en milieu de terrain. C’est un grand travailleur et il s’est très vite intégré. Si l’équipe monte en puissance, il y est pour beaucoup.

C’est déjà un cadre sur et en dehors du terrain ». Après le retard à l’allumage face au Malawi, Yebda, à l’image de l’équipe algérienne sur laquelle il a désormais énormément d’influence, s’est vite repris, s’offrant même le luxe d‘éteindre la paire barcelono-madrilène du Mali Keita-Diarra, avant de contenir les velléités angolaises. « C’est normal, j’occupe le poste que je préfère puisque j’évolue en tant que milieu défensif relayeur », explique le milieu de 26 ans, qui s’est révélé en une demi-saison au Mans en 2008, avant d’en partir libre dans la précipitation. Depuis, il a fait son trou au Benfica Lisbonne, puis en Angleterre à Portsmouth, séduits autant par ses qualités athlétiques que techniques.

Joyau de la formation française (à l’AJ Auxerre), Yebda, champion du monde des moins de 17 ans en 2001 avec la France, met son enseignement à profit de l’Algérie. Encore un symbole de l’heureux mariage entre rigueur tactique tricolore et virtuosité africaine.

Mais là où il aurait pu bifurquer pour la sélection bleue comme tant de ses devanciers, le natif du Val-de-Marne préfère opter pour l’Algérie et quand il revient au pays de ses ancêtres, à Mekla en novembre dernier, il est fêté comme un fils. Pourtant, chez les Fennecs, il traine souvent avec la colonie des « Francos » : Ziani, Bouguerra, Meghni. Les figures de l’Algérie fédératrice, enfin multiculturelle, qui ne s’embarrasse plus d’improductives luttes intestines et autres veuleries. Et face à la Côte d’Ivoire et à ses stars, Yebda et ses compatriotes auront à cœur de prouver que l’atavisme se régénère.