Yebda : «Je suis en discussion avec Naples pour prolonger»

Yebda : «Je suis en discussion  avec Naples pour prolonger»

Hassan Yebda était encore sur son petit nuage «napolitain» lorsque nous l’avons accroché, hier après-midi, au bout du fil. Naturellement, le gros de cet échange a tourné autour de ce rocambolesque Naples-Lazio de Rome qui a fait vivre à l’Algérien un scénario aussi intense que le fut le très récent Algérie-Maroc avec toute l’émotion que cela comprend.

Tout ça, Yebda nous l’a raconté d’une voix suave non sans une patience indubitable qu’il a affichée tout le temps qu’aura duré l’entretien. Même durant les quelques trois ou quatre fois que la ligne fut interrompue, faute de réseau, il reprenait avec la même obligeance qu’on lui connaît, s’excusant à chaque fois d’avoir été interrompus. «Le réseau n’est pas terrible là où je suis. Il risque d’y avoir des coupures», nous a-t-il prévenu. Entretien.

Match époustouflant à San Paolo, avant-hier, (3-4, ndlr), scénario rocambolesque, qu’est-ce qu’on se dit au sortir d’un tel match ?

Bah, tout simplement qu’on vient de sortir d’un match extraordinaire. C’était fou ! Déjà à la lecture du score, on se dit, waw, quel match ! Alors qu’on a vécu ça de l’intérieur, les sensations sont encore plus fortes. Des matchs comme ça, on en voudrait jouer chaque week-end. C’était trop fort, d’autant que le résultat obtenu au bout fait amplement nos affaires. A rééditer.

D’autant que ce n’est pas tous les week-ends qu’on assiste en Italie à des scores aussi fleuves ?

Absolument. Il y a eu quand même sept buts. Du beau jeu. Le match était très important. Il fallait absolument sortir avec un bon résultat. Là, on a fait mieux, avec la manière en sus. Donc, je vous laisse imaginer ce que l’on peut ressentir en de telles occasions. Que du bonheur !

Vous étiez menés par deux fois au score, mais vous êtes revenus à chaque fois dans le match avant de l’emporter au bout, vous avez dû suer quand même ?

C’est sûr. Ce n’était pas non plus de la tarte. Des matchs comme ça, tu sues à cramer pour les remporter ! D’autant que là, il s’agit d’un match très important pour nous, donc forcément, on donne tout. Ce qui est bien, c’est qu’on réussi depuis le début de la saison à renverser des situation qui paraissaient compliquées. On a encore prouvé par cette victoire que l’équipe a du caractère. De la personnalité. C’est ce qui fait notre force justement.

Avez-vous eu Meghni au téléphone ?

Oui, je l’ai eu deux jours avant le match. On en a discuté longuement. Il m’a souhaité bonne chance et tout.

Vous avez joué le match avant l’heure, c’est ça ?

Oui, c’est ça (rires).

Là, vous n’êtes qu’à trois longueurs du Milan AC, il faut dire que Naples n’a jamais été aussi proche du Scudetto depuis l’époque de Maradona, vous y pensez ?

Je ne sais pas si c’est possible. Je pense même que c’est prématuré d’en parler. La saison n’est pas encore terminée. Il reste encore des matches à jouer. Et puis, il y a le Milan et l’Inter dans la course. Je pense qu’on devrait composer aussi avec ce dernier. Ceci pour dire que ce n’est pas encore joué.

A trois points du Milan AC, c’est surmontable, non ?

Comme ça, oui ! Mais sur le terrain, ça ne sera pas une sinécure. C’est le Milan ! Il va falloir être costauds jusqu’au bout. On amorce là la dernière ligne droite, celui qui trébuche pourrait se retrouver hors course.

Vous arrive-t-il au moins, même en rigolant entre copains dans le vestiaire,  de vous dire : «Nous avons les moyens d’aller chercher le Milan» ?

Non ! Non ! On n’y pense pas encore. La seule chose à laquelle on pense là, c’est le prochain match. On vit ça le jour le jour. Comme je vous l’ai dit, la saison n’est pas terminée. Il reste encore sept batailles à mener. Sept batailles ! Ceci pour dire que ça se jouera du coude jusqu’à la dernière journée.

Vous vous êtes au moins assurés une place pour l’Europe, c’est déjà un acquis en soi ?

Absolument. On est déjà presque sûrs de jouer la Ligue des champions la saison prochaine, ce qui n’est pas rien. Après, on va faire en sorte de gérer la suite match par match. Sincèrement, on ne se met pas une pression supplémentaire sur les épaules. On ne crie pas sur tous les toits qu’on va jouer le titre. Comme je l’ai dit, on se soucie plus du prochain match que du titre.

Après un match comme ça, on évacue sans doute plus facilement les quelques sensations qui restaient du dernier Algérie-Maroc, non ?

(Rires) Oui, c’est vrai. C’était un match où il y avait beaucoup de pression. De la nervosité aussi. On le vit sur les nerfs. C’était quelque chose de formidable. Je pense que le match de Rome est un peu pareil, même si le contexte ne s’y prête pas. Les sensations sont aussi fortes et finalement, on est heureux d’avoir vécu des matchs aussi intenses en un temps réduit. Que du bonheur.

Puisqu’on en parle, vous êtes revenu avec vos coéquipiers sur ce match à votre retour à Naples ?

Oui, on en a parlé. J’ai agréablement constaté que c’est tout le monde qui était content pour moi. On m’a tous félicité pour la victoire. Bah, ils étaient contents quoi.

Ils ont vu le match ?

Je ne sais pas s’ils ont tous vu tout le match ou pas, mais ils sont restés à l’écoute du score.

Vous me diriez peut-être qu’il est trop tôt d’en parler, mais je vous la pose quand même ; Cavani disait récemment en conférence de presse qu’il se sentait bien au «Real Napoli» et qu’il sait qu’il sera là la saison prochaine pour mettre fin aux rumeurs l’annonçant au Real Madrid, êtes-vous fixé sur votre avenir, vous ?

Sincèrement, je ne suis pas encore fixé. Il me reste encore deux mois pour réfléchir à tout ça. On verra bien. Vous connaissez ma situation. Je suis venu sous forme de prêt. Après, on verra ce qu’il en sera plus tard.

Vous vous plaisez sans doute à Naples ?

Assurément. Je suis bien ici.

Le club vous a-t-il proposé quelque chose ?

Oui, il y a eu des discussions dans ce sens. On est en train d’étudier tout ça tranquillement. Il n’y a rien qui presse. Nous avons tout le temps pour nous mettre d’accord. Il y a un intérêt réciproque. On verra bien d’ici peu.

Au sortir de la Coupe du monde, vous vous êtes contenté d’une légère préparation d’intersaison au Benfica, ceci ne serait-il pas finalement un mal pour un bien, compte tenu de la bonne forme que vous affichez depuis janvier ?

C’est vrai que si l’on analyse la situation sous cet angle, c’est un mal pour un bien, en effet. Je ne me suis entraîné que très peu avec le Benfica. A l’époque, j’étais plus préoccupé par trouver un club. Il y avait des priorités. Mais attention, j’ai aussi beaucoup bossé depuis que je suis arrivé à Naples. C’est vrai que je suis revenu en force depuis. Mon niveau est monté en puissance… Je touche du bois ! Donc, oui, on peut dire que c’est un mal pour un bien.

La fin de la saison s’annonce chargée en Italie, pensez-vous pouvoir afficher la même fraîcheur en sélection pour le déplacement au Maroc ?

Je l’espère. C’est un petit peu loin ça, mais je ferai en sorte de me tenir prêt en conséquence.

En évoquant le match, M. Rabah Saâdane a déclaré dans une longue interview qu’il nous a accordée qu’il serait préférable de préparer le Maroc à l’étranger, en France ou en Italie par exemple, compte tenu du brouhaha qui se fait autour de vos stages ici en Algérie, vous qui avez connu les stages en étranger et en Algérie, où pensez-vous que l’EN se sentira le mieux ?

Sincèrement, je ne peux rien avancer. M. Saâdane a donné son avis en connaissance de cause. Il connaît très bien la maison. Après, il y a un sélectionneur en place. C’est à lui de décider où le groupe sera le mieux pour préparer ce match. A lui de voir.

L’Algérie a, exit la parenthèse du RCA, toujours bien voyagé durant les éliminatoires, pensez-vous que la tendance se confirmera cette fois encore ?

C’est ce qu’on souhaite. Le groupe a déjà ramené des points précieux de l’extérieur. Là, on est relancés dans la course. Maintenant, Il va falloir confirmer tout ça.

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Il a obtenu la 3e meilleure note selon le Corriere dello Sport

Comme d’habitude, nos confrères du célèbre journal italien le Corriere dello Sport ont publié les notes accordées aux joueurs qui ont pris part au match SSC Naples-Lazio de Rome soldé sur le score de 4-3. L’international algérien, Hassen Yebda, qui a pris part à ce match d’entrée de jeu, avant de céder sa place à la 85’, a obtenu la troisième meilleure note, un 6,5.