Pour Hassan Yebda, l’EN se déplacera au Maroc pour gagner et également proposer du beau jeu, car, dit-il, le contexte du match de ce samedi est totalement différent de celui d’Annaba qui était plus physique.
– C’est demain que ce stage d’Espagne prendra fin, est-ce qu’il a été bénéfique pour l’EN ?
– Absolument. Il s’est déroulé dans de bonnes conditions, on a bien travaillé et surtout fait une bonne préparation. Désormais, on est en plein dans le match.
– On constate que les derniers jours du stage ont été beaucoup plus consacrés à l’aspect tactique ?
– Je pense qu’il est tout à fait normal que nous peaufinons cet aspect malgré qu’il manque encore des joueurs (Mbolhi, Kadir et Boudebouz, ndlr). Ceci dit, à l’approche du match, on est en train de voir quelle est la meilleure stratégie pour contrecarrer le Maroc.
– Le plan… anti-Maroc est prêt ?
– Non, il est encore en marche (rires). On espère seulement qu’il donnera ses effets, sinon, nous on est là, on travaille sérieusement. Dès que le coach nous demande quelque chose, on essaie de la faire convenablement en s’adaptant à tous les systèmes qui nous sont proposés. Avant tout, on est des professionnels, nous sommes bien capables d’assimiler les différentes variantes.
– En insistant sur la rapidité d’exécution, notamment dans les combinaisons de jeu, votre entraîneur le fait-il en fonction des points faibles du Maroc ?
– Peut-être qu’à l’aller, il a vu que nous accélérions le jeu, ils (les Marocains) étaient un peu à la peine. Néanmoins, comme je fais partie de l’équipe, je peux assurer que le souci de Benchikha est d’élaborer le schéma qui permet à l’équipe de développer du beau jeu tout en étant plus efficace dans tous ses compartiments.
– A propos de spectacle, l’EN laissa ses supporters sur leur faim…
– Je ne dis pas le contraire, le match d’Annaba n’était pas extraordinaire, certes, à la fin ça s’est passé pour nous avec ce succès qui était plus qu’impératif. Car tout autre résultat nous aurait condamnés dans cette course pour la qualification, il fallait jouer uniquement pour la gagne et Dieu soit loué, cet objectif on l’a atteint.
– Dire que cette rencontre vous l’aviez bien entamée…
– Notre entame de match a été bonne avec deux ou trois occasions nettes qu’on s’était créées. Après, j’ai eu l’honneur de marquer ce but sur penalty qui nous a aidés à prendre les points du match, même si cela s’est fait un peu dans la douleur.
– Avec du recul, pourquoi selon vous l’EN n’a pas su matérialiser par des buts cette domination en première mi-temps ?
– C’est pour cela que durant ce stage en Espagne, on travaille beaucoup devant le but, car parmi les lacunes qui ont été constatées à Annaba, c’est justement ce manque de lucidité devant les bois. Les différentes séances que nous avions effectuées ici à La Manga Club étaient basées sur ce volet, on espère qu’elles porteront leurs fruits au Maroc.
– Toujours lors de ce premier match, un nouveau rôle vous a été confié par l’entraîneur, d’abord est-ce qu’il vous a plu ?
– Ce rôle, il me plaît énormément, après ça dépendra des choix tactiques du coach. Moi, je suis prêt à jouer là où il le voudra, même si je reconnais que le rôle qu’il m’a confié à Annaba m’a permis de mieux s’illustrer.
– Car que samedi on jouera à l’extérieur, possible que vous soyez déchargé de certaines tâches ?
– Franchement, je n’en sais rien du moment qu’on n’a pas encore abordé le sujet avec le coach, je ne peux assouvir à votre curiosité. C’est vrai que le rôle de relayeur me convient parfaitement comme au match aller où tout le monde a vu que j’étais beaucoup plus à l’aise.
– Donc, vous aimeriez bien garder ce rôle de relayeur ?
– Disons que c’est un rôle qui me permet d’être encore plus efficace, sinon comme je l’ai dit, étant un joueur comme tous les autres, je dois me soumettre aux choix de l’entraîneur qui saura sans doute me placer dans un positionnement qui serait bénéfique à l’équipe nationale et à moi-même bien entendu.
– Les Marocains sont déterminés à prendre leur revanche sur l’Algérie et ils le font savoir à travers leurs déclarations, plutôt provocantes, dans la presse ?
– C’est normal qu’ils aient une revanche à prendre sur nous qui les avions battus à l’aller, au-delà de tout ça, nous devons reconnaître que le Maroc a de très bonnes individualités, avec une ligne d’attaque qui n’est pas mal. A nous d’êtres plus vigilants et surtout à se concentrer à fond pour qu’ils n’aient pas cette revanche.
– Où se situera, selon vous, la clé du match ?
– Si avant le match d’Annaba, on savait à l’avance que l’impact physique dominerait les débats, pour celui de samedi, en revanche, on n’en sait rien. Après, tout dépendra de la tactique que le coach adoptera.
– Surtout éviter de les attendre…
– (Il hésite un peu). Se replier derrière, ce serait peut-être une erreur surtout que le Maroc a, je le répète, de très bonnes individualités, à l’image de Chamakh. Donc, il va falloir être attentifs surtout et après, il y aura des détails qui peuvent basculer le match. Le plus important est d’être concentré et très volontaire.
– La dernière victoire de l’Algérie en terre marocaine, vous n’étiez même né, elle remonte à 31 ans, ne trouvez-vous pas que c’est long ?
– Oui, ça fait très longtemps que l’Algérie n’a pas battu le Maroc, tout simplement on a réussi à rectifier le tir au premier match. Ce serait extraordinaire si par bonheur on fera de même à Marrakech, en tout cas, on va là-bas en conquérants.
– Ce match ressemble-t-il à celui de l’Egypte ?
– Certes, pour les supporters, une victoire au Maroc aura une saveur particulière. Cependant, la comparaison s’arrête là, car, à Marrakech, même si l’on sait qu’il fera très chaud (le seul handicap a priori pour les Verts), le contexte est plus favorable par rapport à notre match en Egypte. Par contre, pour nos supporters, ce sera formidable en cas de succès samedi.
– Un nul ne ferait-il pas l’affaire ?
– Pas du tout, je pense qu’on jouera ce match pour le gagner et cela doit être le cas pour le Maroc qui joue sur son terrain.
– Un nul à l’extérieur est bon à prendre, non ?
– On jouera à fond nos chances et après, on verra ce qui se passera, l’essentiel est de ne pas avoir des regrets après, même si un nul pourrait être aussi une bonne opération.
– Question incontournable, ça avance avec Naples ?
– Je n’ai pas encore signé à Naples, les discussions sont toujours en cours, tout s’éclaircira après le match du Maroc, c’est du moins ce que je pense.
– Est-ce qu’il y a un délai qui a été fixé ?
– Oui, tout de suite après le match de Marrakech, on officialisera tout et je suis confiant pour l’issue des négociations.
– Que Mazzari ait prolongé son contrat à Naples, ça vous motive encore davantage pour y rester ?
– Ah oui ! C’est un entraîneur que j’aime particulièrement, lequel m’a fait confiance tout au long de la saison. Evidemment, je suis heureux qu’il ne quitte pas le club.
– En plus, il y a la Ligue des champions européenne à disputer ?
– Il y a tout pour être heureux. Jouer cette compétition, tous les joueurs en rêvent.
M. S.