Auteur d’une très belle prestation jeudi passé à Utrecht avec son club, Naples, en match de la phase des poules de l’Europa League (3-3), Hassan Yebda a gagné définitivement, aux yeux de tous les observateurs, sa place de titulaire dans l’équipe. De quoi le réjouir et réjouir ses admirateurs.
Quelles sont vos nouvelles ?
Mes coéquipiers de Naples et moi venons de jouer un grand match en Europa League. Nous avons obtenu un bon résultat qui nous laisse encore dans la course pour la qualification aux 16es de finale. Ce résultat est d’autant plus méritoire que nous l’avons obtenu à l’extérieur, après avoir été menés au score par 3 à 1. Nous aurions même pu espérer gagner.
Tous ceux qui ont regardé le match sont unanimes à reconnaître que vous avez été l’auteur d’une grosse prestation…
C’est flatteur d’entendre cela. Cela dit, il faut savoir que je me donne à fond dans tous les matches que je joue. Il y a eu d’autres matches où j’ai rempli ma tâche comme il se doit. Ce n’est pas la première fois que je fais un match plein.
On vous a vu plutôt offensif durant ce match. Etait-ce de votre propre initiative que vous montiez vers l’attaque ?
Si je me suis montré offensif, c’est parce que le plan de jeu mis en place me le permettait. J’ai participé à l’élaboration de nos trois buts car la tactique mise en place le favorisait. Je suis très discipliné dans mon jeu et je veille à appliquer les consignes de l’entraîneur. Lorsque l’occasion m’est donnée de monter haut, je n’hésite pas à le faire en tâchant de me montrer efficace.
Alors que vous avez la réputation d’être un joueur sans problèmes, vous avez écopé d’un carton jaune suite à votre implication dans une bagarre. Que s’est-il passé ?
D’ordinaire, je suis un joueur très calme. La réaction que j’ai eue après avoir été bousculé est due à pression et à la tension entourant le match. Il régnait une ambiance électrique vu l’importance de la rencontre. La volonté de gagner ce match, qui était à notre portée, a certainement été pour beaucoup dans la perte de mon self-control. Cela dit, ma réaction n’a pas été violente car je ne suis pas violent. Quoi qu’il en soit, nous sommes contents d’avoir notre destin entre nos mains. Nous avons un match décisif contre le Steaua Bucarest qu’il nous suffira de gagner pour accéder aux 16es de finale de l’Europa League, car dernier match décisif contre Bucarest. Cela ne nous fait pas oublier que nous devons également nous concentrer sur le championnat.
Rêvez-vous de disputer la Ligue des champions la saison prochaine ?
Cela me motive de pouvoir jouer une telle compétition. Si j’ai rejoint un club comme Naples, c’est pour avoir l’opportunité de jouer de telles compétitions. Nous occupons actuellement la 3e place au classement (entretien réalisé hier après-midi, avant le début des matches de la 15e journée de la Serie A, ndlr), ce qui nous met en position de participer la saison prochaine à la Ligue des champions.
Alors que votre club carbure bien, avez-vous une pensée pour Abdelkader Ghezzal dont le club occupe la dernière place ?
Son club, Bari, pratique un beau football. C’est seulement les résultats qui ne suivent pas. Après un bon début de saison, ses résultats ont reculé. Je pense que la blessure de Ghezzal a compliqué la situation car c’est l’un des piliers de l’équipe. Cependant, cette situation n’est pas irréversible. Il reste encore du temps et des matches pour la redresser. Le retour de Ghezzal y contribuera certainement.
Pensez-vous que Ghezzal pourra retrouver la sélection ?
Je suis convaincu qu’il reviendra à sa forme optimale. Tout élément qui pourra apporter un plus est le bienvenu en sélection.
Qu’en est-il de Djamel Mesbah ?
Lecce ne va pas très bien, mais Mesbah joue bien et participe à tous les matches. Je vais l’accueillir à Naples dans deux semaines, à l’occasion du match Naples-Lecce. Ce sera l’occasion pour moi de le rencontrer et de discuter avec lui.
Etes-vous en contact avec Mourad Meghni ?
C’est un ami et nous sommes toujours en contact. Il poursuit sa convalescence et a un bon moral, en dépit de sa blessure. Il est déterminé à revenir le plus rapidement possible à la compétition.
Peut-on avoir votre appréciation sur le match contre le Luxembourg ?
Il y avait de bons indices dans ce match que, soit dit en passant, nous pouvions largement gagner. Cela a été difficile à réaliser face à une équipe cantonnée en défense et qui a joué surtout pour ne pas encaisser. Cela dit, c’était une confrontation utile qui a dégagé beaucoup d’enseignements. Je n’ai pas participé à ce match-là à cause d’une blessure. Justement, je profite de l’opportunité que vous m’offrez pour répondre aux mauvaises langues qui ont prétendu que j’avais simulé une blessure. Le temps a démontré que ce n’était pas du tout une simulation puisque non seulement je n’avais pas joué ce match, mais j’ai aussi raté deux matches de Serie A avec Naples. Il faut être dingue pour simuler une blessure alors qu’on va représenter son pays ! Aucun joueur professionnel digne de ce nom ne refusera de jouer un match, de surcroît avec son équipe.
Croyez-vous que les Verts sont sur la bonne voie pour espérer battre le Maroc ?
Nous nous y préparons sereinement, sans pression. Nous réaliserons l’objectif inch’Allah. Ce serait une erreur d’y penser dès aujourd’hui. L’essentiel est d’être prêts le jour du match.
Avez-vous discuté avec des joueurs marocains à propos de ce match ?
Je n’ai pas croisé de joueurs marocains jusqu’à présent. Peut-être qu’à l’occasion du match contre Genova, j’en discutera avec l’attaquant marocain Houssine Kharja (ancien coéquipier de Ghezzal à Sienne, ndlr).
Comment sont vos rapports avec la presse italienne ?
Il y a un respect mutuel entre nous. Ce sont des rapports très professionnels. Il n’y a rien à dire de particulier à ce sujet.
Qu’en est-il des rapports avec les supporters de Naples ?
Ils sont passionnés et exigeants, mais sans pour autant être envahissants. Ils demandent toujours plus. Ils ne sont pas avares en encouragements pour leur équipe. Ils rêvent de voir Naples régner de nouveau sur le football italien comme à l’époque de Maradona. La direction du club travaille aussi dans ce sens. Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre cet objectif.
Un mot sur la ville de Naples ?
C’est une belle ville où je me sens bien. Elle me rappelle Alger par beaucoup d’aspects : la baie, le climat, la gestuelle des gens… Après avoir été de longues semaines dans un hôtel, j’habite désormais dans une maison. Les Napolitains sont chaleureux comme le sont les Méditerranéens et comme le sont les Algériens.
Comment avez-vous accueilli l’attribution de l’organisation du Mondial-2022 au Qatar ?
C’est une bonne nouvelle pour le Qatar et le monde arabe. Je suis convaincu du plein succès qui couronnera cet événement qui, certainement, contribuera à développer le football dans cette région.