«Je pourrai jouer dès dimanche face à Tottenham»
Disponible comme à son habitude, l’excellent milieu de terrain de Porstmouth, Hassen Yebda, a accepté volontiers de nous confier ses impressions à la veille de son retour sur les terrains d’entraînement.
Eloigné des pelouses anglaises depuis cinq semaines, l’ancien Manceau nous fait part de sa détermination à retrouver la plénitude de ses moyens tout en assurant les supporters algériens de sa motivation à l’approche du Mondial. Confidences.
Hassen, avant tout, un grand merci pour votre disponibilité. Qu’en est-il de votre état de forme ?
Je suis en train de faire le maximum en vue de revenir progressivement à mon meilleur niveau, mais bien évidemment, cela va prendre du temps.
Pour autant, vous allez reprendre les entraînements aujourd’hui…
Oui, absolument. J’ai repris la course depuis dix jours. J’ai également multiplié les exercices musculaires et tout semble allait bien pour le moment.
On est bien loin des rumeurs alarmantes faisant état d’une probable opération…
J’ai entendu et lu un peu partout qu’il était question de me faire opérer. Je vais être très clair à ce sujet. A la suite de la rencontre disputée face à la Serbie, le 3 mars dernier, j’ai senti une douleur au ménisque. J’ai consulté un médecin algérien qui m’a fait passer une IRM. Celle-ci avait décelé une fissure au ménisque. J’ai donc décidé de présenter le rapport au médecin de Portsmouth qui, lui-même, m’a confirmé que ma blessure nécessitait une opération. Mais, en dernier lieu, j’ai décidé d’aller consulter un éminent spécialiste français, à Lyon, qui n’est autre que le Dr Sonnery Cottet, qui m’avait déjà opéré.
Son avis a-t-il contredit le rapport ?
Oui, M. Cottet m’a considérablement rassuré en me certifiant que l’opération n’était pas nécessaire. Après avoir consulté les radios, ce spécialiste, à qui j’accorde une grande confiance, s’est montré très précis. Il n’y a aucune fissure au ménisque et j’ai simplement besoin de repos.
Une bonne nouvelle en perspective. Actuellement, quelles sont les priorités ?
Avant tout, il me faut absolument redoubler d’efforts physiques en vue de me tenir prêt et opérationnel pour la demi-finale de la Coupe d’Angleterre, prévue dimanche, à Wembley, face à Tottenham.
Certainement le dernier sursaut d’orgueil possible pour votre formation…
Absolument, nous avons la possibilité de disputer une finale de Cup, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Mais, ce n’est pas pour autant qu’il faut tirer un trait sur les cinq matches de championnat qu’il nous reste à disputer.
Votre entraîneur s’est montré le plus souvent séduit par votre rendement. C’est plutôt une bonne nouvelle en vue de ce choc face à Tottenham, non ?
Je l’espère. Maintenant, seul le travail paie. J’ai cinq jours pour devenir opérationnel. C’est un immense défi, mais je ferai tout pour le relever, tout en pensant bien évidemment au Mondial…
Justement, évoquons désormais l’équipe nationale. Votre retour est attendu par tous les férus des Verts. Vous n’êtes pas sans savoir que de nombreux renforts sont susceptibles d’intervenir.
Quel regard portez-vous sur ces nouveaux sélectionnés ?
Sincèrement, je ne peux que me réjouir de ces arrivées de joueurs prêts à défendre les couleurs du pays. C’est toujours une bonne chose de pouvoir compter sur de nouveaux talents surtout à la veille d’une telle compétition. Mais, je ne vous cache pas que les médias en font toutefois un peu trop sur ces renforts.
D’autant plus que seul le sélectionneur national est habilité à juger bon ou non de l’apport de tel ou tel joueur. Il ne faut pas déstabiliser l’équipe en place.
Certains joueurs comme Boudebouz ou Guedioura semblent faire l’unanimité…
C’est sûr que Boudebouz semble très doué et surtout très attaché à l’équipe nationale. Bien que je ne le connaisse pas personnellement, Boudebouz possède une technique très appréciable.
Il peut bien évidemment apporter un plus à l’équipe. Quant à Guedioura, j’ai pu m’entretenir une fois avec lui et, sincèrement, je ne savais même pas qu’il était Algérien. C’est un joueur qui m’a laissé une très bonne impression en tant qu’individu.
Après, il m’est difficile de juger de la valeur de tel ou tel joueur du moment que seul le sélectionneur est en mesure de le faire.
Ce qui me paraît important à l’heure actuelle, c’est de s’intéresser à l’état de santé des joueurs blessés à l’instar de Mourad Meghni et des autres. Il faut leur apporter notre soutien.
Etes-vous en contact avec Mourad Meghni depuis son arrivée au centre de remise en forme d’Aspetar, au Qatar ?
Non, mais j’ai des nouvelles de Mourad par l’intermédiaire de Nadir Belhadj, qui bénéficie, lui-même, de soins dans ce centre spécialisé.
Je sais que Mourad fait son maximum pour se rétablir au plus vite, mais ce n’est pas évident en raison de la complexité de sa blessure. Je lui souhaite en tout cas un prompt rétablissement.
Penchons-nous désormais sur votre avenir personnel. Est-il vrai que Benfica souhaite vous récupérer ?
A l’heure actuelle, il m’est impossible de dire précisément quel sera mon club la saison prochaine.
Il me reste deux années de contrat à honorer avec Benfica. Il est impératif de discuter au préalable avec Rui Costa et bien sûr le coach, Jorge Jesus, en vue de clarifier la situation et les attentes de chacun en vue de la saison prochaine.
Concrètement, si vous recevez les garanties de retrouver une place de titulaire, seriez-vous disposé à y retourner ?
Oui, pourquoi pas ? J’aime ce club, son public, mais j’aime aussi le Portugal, où je m’y suis très bien senti.
Benfica est un grand club qui ne se refuse pas, d’autant plus que c’est en son sein que j’ai pu me révéler après avoir saisi ma chance au Mans, en Ligue 1 française. Mais je tiens à me montrer très clair, je n’ai toujours aucune idée sur ce qui va se passer avant ou après le Mondial.
On parle de vous également en Espagne et en Italie. Un challenge intéressant ?
Bien sûr, les championnats espagnol, italien et bien évidemment anglais font partie des meilleurs au monde. C
‘est toujours une opportunité intéressante de pouvoir y évoluer, mais à l’instar de Benfica, il n’y a rien de concret dans ce sens. Il me faut tout d’abord éclaircir ma situation avec Benfica, ensuite…
Coupe d’Angleterre et Coupe du monde: Les deux objectifs de Yebda.
Petitement mais sûrement, Hassan Yebda retrouve le chemin de la compétition. Contraint d’arrêter pendant cinq semaines en raison d’une blessure à la cuisse, le milieu de terrain de Portsmouth et de l’EN voit enfin le bout du tunnel.
Ou du moins apercevoir la sortie, puisqu’il est annoncé de retour sur les terrains, probablement à l’occasion du match de demi-finales de la Coupe d’Angleterre face à Tottenham.
Un retour pressenti qui marquerait la fin d’une convalescence qui aura duré depuis le match du 3 mars face à la Serbie.
La perspective de jouer la demi-finale de la Coupe d’Angleterre devrait doublement motiver l’Algérien qui n’a plus rien d’autres que cette compétition pour sauver une saison frappée du saut de l’échec avec Pompey. Le club est rétrogradé.
Le résultat d’un fiasco sportif et administratif. Les joueurs de Portsmouth ont donc de quoi se motiver pour cette fin de saison grâce à cette demi-finale de la Coupe d’Angleterre et de la perspective de jouer le Mondial, pour les plus chanceux d’entre ceux qui en auront ce privilège. Un privilégié, Yebda en est un. Au même titre que Belhadj.
Il n’y a donc pas de raison qui inciterait le milieu convalescent à somnoler sur ses lauriers, sachant qu’une participation pour le Mondial induit une bonne préparation en conséquence. Hassan Yebda devrait être dans les délais.
Avec les cinq rencontres de championnat restantes, les deux matchs amicaux de la sélection et les deux de Coupe d’Angleterre, en cas de qualification en finale, Yebda aura le temps de se mettre au diapason.