Yebda «Belhadj et Ghezzal reviendront en EN, j’en suis sûr»

Yebda  «Belhadj et Ghezzal reviendront en EN, j’en suis sûr»
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«Ce n’est pas facile d’avoir beaucoup de nouveaux joueurs…» > «Que des cadres ne jouent pas, ce n’est pas un problème, car ils ne sont pas en D2» > «Ni Chamakh, ni El-Hamdaoui, on ne craint personne»

– Cela fait un peu plus d’un mois que vous avez rejoint Naples, on peut dire que les choses vont mieux pour vous ces derniers jours, n’est-ce pas ?

– Je dois dire que je me sens bien en ce moment. Il est vrai qu’au début j’ai commencé sur le banc des remplaçants avec peu de temps de jeu, mais là, je ne me plains pas trop, d’autant plus que j’ai joué les deux derniers matchs du Calcio en tant que titulaire…

– Votre entraîneur ne rate pas une occasion pour prendre votre défense, quelles sont vos relations avec lui ?

– Walter Mazzarri est un entraîneur avec qui je m’entends super bien. D’ailleurs, quand je ne jouais pas trop, j’ai eu une discussion avec lui, et lors de cette entrevue, il m’a bien expliqué qu’il faisait un turn-over avec tout l’effectif, et que tôt ou tard, j’allais avoir ma chance, et c’est ce qui s’est produit au cours de ces derniers jours, puisque j’ai été titularisé lors des deux derniers matchs du Calcio face respectivement au Milan AC et à Brescia. J’espère encore être titulaire lors des prochains rendez-vous de mon équipe.

– On a pu lire que vous avez été lourdement critiqué par les supporters lors de vos débuts, que s’est-il passé au juste ?

– Comme je vous l’ai déjà dit, je ne jouais pas beaucoup, mais à aucun moment j’ai fait l’objet de critiques de la part des supporters, bien au contraire. Il y a eu trois rencontres quand je suis arrivé où j’ai été mis sur le banc, mais je me suis toujours donné à fond à chacune de mes entrées. Que ce soit les supporters ici à Naples ou le coach, ils ont toujours été derrière moi. Donc, tout ce qui a été écrit quant à d’éventuelles critiques est faux.

– C’est bien Mazzarri qui était derrière votre venue à Naples ?

– Tout à fait. L’entraîneur de Naples Mazzari me voulait dans son équipe et les dirigeants ont fait en sorte de m’avoir, et c’est ce qui s’est fait. C’est l’une des raisons d’ailleurs pour laquelle nous entretenons de très bonnes relations, le coach et moi. Il m’a toujours fait savoir qu’il comptait sur moi au sein de cette équipe. C’est à moi donc de lui prouver de quoi je suis capable et de mériter cette place de titulaire dans un effectif aussi riche et dans un aussi grand club comme celui de Naples.

– Lors des deux derniers matchs que vous avez eus à disputer, nous avons eu l’impression que physiquement vous êtes bien ?

– D’abord, je tiens à vous préciser que lorsque je suis venu à Naples, c’était la première fois que je m’entraînais avec un groupe cette saison, puisque à Benfica, je m’entraînais seul. Mes coéquipiers au sein de l’équipe avaient une grande avance par rapport à moi au niveau de la préparation, surtout au niveau tactique, car comme vous le savez, ici en Italie, on bosse beaucoup le volet tactique. Donc, il fallait que je prenne mes repères et ça m’a pris pour ça environ un mois. Je ne vous cache pas que j’ai travaillé très dur pour rattraper le retard que j’avais accusé et, Dieu merci, en ce moment, je me sens au top de ma forme et j’ai retrouvé toutes mes sensations.

– Auteur de deux bonnes prestations dans le Calcio, ce n’est pas un peu frustrant de rester sur le banc juste après face au grand Liverpool ?

– Lorsqu’on est un compétiteur comme moi, forcément on veut être sur le terrain pour défendre les couleurs du club, surtout dans un match de coupe d’Europe face à une équipe comme Liverpool. Mais bon, il y a un coach qui fait ses choix, et comme je vous l’ai déjà dit, il fait tourner l’effectif. J’ai pu jouer dix minutes lors de cette confrontation, mais ma déception était grand de perdre ce match après qu’on ait fait une excellente première période…

– Justement, que s’est-il passé à partir de cette 75’, puisqu’avant vous aviez bien les choses en main ?

– Comme je vous l’ai dit, nous tenions bien ce match, pour preuve nous menions au score, mais j’avoue que l’entrée de Steven Gerrard nous a complètement déstabilisés. Nous avons très mal terminé la partie en encaissant pas moins de trois buts en l’espace d’un quart d’heure.

– Vous avez fait votre entrée alors que le score était encore d’un but partout, c’est encore plus rageant, non ?

– Et comment, mais, je dois dire que nous étions déjà mal au point avant mon entrée, puisque Liverpool nous dominait complètement à ce moment-là. Toutefois, la déception est surtout de perdre un match de coupe d’Europe où nous étions très bien partis. Ça, c’est vraiment frustrant.

– Se qualifier au prochain tour de l’UEFA devient très difficile à présent ?

– Il est clair que c’est difficile, mais nous demeurons très confiants. Il nous reste encore deux matchs, le premier à l’extérieur face à l’équipe du FC Utrecht et une autre rencontre à domicile contre le Steaua Bucarest. Tout le groupe est optimiste quant au fait d’arracher les six points de ces deux rencontres, d’autant plus que c’est tout à fait dans nos cordes. La coupe d’Europe est l’un des objectifs de l’équipe, d’autant plus que cela fait un bout de temps que Naples ne s’est pas imposée sur le plan européen. C’est pour vous dire que tout le groupe est conscient pour arracher cette qualification au prochain tour.

– Mais en championnat, vous faites un bon début de saison ?

– Tout à fait. Nous occupons actuellement la cinquième place du classement général avec notamment de belles prestations. Nous ne sommes qu’à sept points du leader actuel, la Lazio de Rome.J’espère qu’on continuera sur cette lancée, car l’objectif de Naples en championnat, c’est de se rapprocher le plus possible de la tête. Pour l’instant, notre parcours est assez honorable. Et en plus, avec l’effectif riche dont dispose l’équipe, nous avons les moyens de le faire.

– On a pu constater que votre tâche est strictement défensive avec Naples, on imagine que ce sont les consignes du coach ?

– Oui, contrairement à l’équipe nationale où j’ai plus un rôle de relayeur. Ici à Naples, l’entraîneur me demande de monter le moins possible et de se limiter à accomplir ma tâche, à savoir celle de milieu récupérateur. En fait, comme on joue beaucoup sur les côtés avec deux éléments à ce niveau-là portés sur l’offensive et deux autres joueurs devant avec un système de 3-4-3, ma tâche est de défendre surtout au milieu de terrain. Pour l’instant, ça se passe super bien.

– Vous qui aimez aller de l’avant, se contenter de défendre au milieu n’est-il pas une concession de votre part ?

– C’est vrai que je suis aussi un joueur qui aime jouer devant, mais jouer comme milieu récupérateur ne me gêne pas beaucoup. Au contraire, c’est ça d’être au service de l’équipe, c’est-à-dire faire le travail qu’on vous demande de faire et bien l’accomplir. Maintenant, je considère aussi que pouvoir jouer comme milieu défensif et bien évoluer offensivement est un atout, car je pourrai aussi accomplir d’autres tâches sans problème si le coach venait à me le demander.

– Sinon, comment se passe votre vie à Naples ?

– A ce niveau-là, tout se passe très bien. Je me suis super bien adapté à ma vie ici en Italie. Je commence à parler un peu italien et je comprends pratiquement tout. Franchement, de ce côté-là, je ne me plains pas que ce soit sur ou en dehors du terrain, tout se passe très bien pour moi.

– Y a-t-il des Algériens ou des Maghrébins qui viennent vous voir ou que vous rencontrez dans votre vie de tous les jours ?

– En toute franchise, des Algériens ou même des Maghrébins, je n’en ai pas vu beaucoup, pour ne pas dire pas du tout. La seule fois fut lorsque j’ai rejoint l’équipe au centre de formation. Depuis, je vois seulement des drapeaux algériens flotter dans les tribunes, mais déjà ça, ça me fait super plaisir, car je sais qu’à chacune de mes prestations, mes compatriotes sont derrière moi, et ça me fait vraiment très chaud au cœur.

– Votre objectif à présent est de gagner une place de titulaire à part entière ?

– Oui, bien sûr. Comme je vous l’ai déjà précisé, physiquement je me sens très bien. Pour ce qui est de ma préparation tactique avec le groupe, j’ai pu rattraper le retard en retrouvant tous mes repères. Mes relations avec le coach se passent bien aussi, donc à moi de relever le défi et m’imposer en tant que titulaire à part entière.

– Comme tout le monde, vous avez certainement vu la liste des convoqués pour la rencontre du Luxembourg, un commentaire ?

– Je répondrai comme tout le monde, j’ai été très surpris d’apprendre que Kader et Nadir ne fassent pas partie de cette liste. Là aussi, ce sont les choix du coach. Je ne sais pas pourquoi Ghezzal et Belhadj n’ont pas été convoqués et je pense que seul le coach connaît les raisons, mais une fois encore, j’étais très surpris de ne pas les savoir avec nous face au Luxembourg. Mais bon, je dois dire que je n’ai aucun doute sur le fait que ces deux éléments reviendront en équipe nationale, car ils ont les qualités pour en faire partie. En tout cas, je suis sûr qu’ils travailleront très dur pour retrouver leur place en EN.

– Les avez-vous appelés après la publication de la liste ?

– Oui, bien sûr. Je les ai appelés pour discuter avec eux et les soutenir, car ils passent par des moments difficiles, et leur remonter le moral est la moindre des choses de notre part, nous les anciens.

– Beaucoup de nouveaux joueurs font partie de cette même liste, une autre surprise ?

– Pour un groupe, c’est toujours un peu difficile lorsqu’il y a beaucoup de nouveaux joueurs qui rejoignent la sélection, mais bon, nous les anciens on fera de notre mieux pour leur faciliter la tâche que ce soit sur le terrain ou en dehors.

– Ce match amical face au Luxembourg demeure un bon test et surtout une bonne occasion pour renouer avec la victoire ?

– D’abord, il faut savoir que contrairement aux éliminatoires de la CAN et de la Coupe du monde et aussi nos matchs lors de la Coupe d’Afrique où nous avons joué surtout de façon défensive en procédant par des contres, avant le Mondial et même après, des changements ont été effectués sur notre façon de jouer…

– Pouvez-vous être plus explicite ?

– En fait, on a commencé à évoluer de façon beaucoup plus offensive en essayant de jouer plus au ballon, surtout avec la présence de joueurs très techniques comme Mourad Meghni, mais malheureusement, ça ne nous a pas trop réussis pour l’instant. Mais avec du travail Inch Allah, ça va venir. Maintenant pour ce qui est de la rencontre face au Luxembourg le 17 novembre prochain, je dirai que ce qui nous importe le plus en ce moment c’est de gagner pour retrouver la confiance. Maintenant si la manière suivra, on sera encore plus heureux. Mais l’essentiel sera de gagner même s’il ne s’agit que d’une joute amicale.

– La défaite face à la République centrafricaine est déjà oubliée ?

– Je vous mentirai si je vous disais que je l’ai déjà oubliée. Elle est toujours là quelque part dans ma tête. Mais on fera tout pour y remédier dès le prochain match, car nous croyons toujours en cette qualification et nous ferons tout pour atteindre cet objectif.

– Tout le monde a beau chercher une explication quant à cette débâcle, mais on n’en a pas trouvé…

– Personnellement, je vous avoue qu’avec le taux d’humidité et la chaleur, je manquais d’air et je n’arrivais pas à respirer. On ne va pas se cacher derrière ça, car nous étions vraiment nuls, mais je vous assure que sur le terrain, on souffrait vraiment…

– On a pu constater que vous aviez vraiment du mal à évoluer en Afrique ?

– Que ce soit en Angola lors du premier match face au Malawi ou à Bangui, où les deux matchs se sont joués pratiquement à la même heure en début d’après-midi, pour moi c’était vraiment atroce, car je n’arrivais même pas à respirer. Je dirai même que ce fut horrible, mais ce sont les conditions en Afrique et il est impératif de s’y adapter.

– Lorsque vous voyez des joueurs marocains s’illustrer comme le font El Hamdaoui avec l’Ajax et Chamakh avec Arsenal, vous ne vous dites pas que votre mission sera encore plus dure au mois de mars ?

– Il est clair que ça sera un match très difficile et très serré face au Maroc qui renferme de bons éléments et qui joue lui aussi pour se qualifier à la prochaine CAN. Néanmoins, nous avons affronté l’Angleterre dont les joueurs sont bien meilleurs et nous avons bien rivalisé avec eux. C’est pour vous dire qu’on ne craint aucune équipe. En plus, nous avons toujours démontré que dans les grands moments, nous étions capables de sortir le grand jeu pour être au rendez-vous, donc une fois de plus, ça sera l’occasion pour le prouver.

– Mais avant le Maroc, il y aura un ultime test, celui de la Tunisie ?

– Jouer contre les Tunisiens est un très bon choix, puisque cette équipe a le même style de jeu que les Marocains. Cette confrontation qui aura lieu en Algérie au mois de février nous permettra justement de préparer le match face aux Marocains dans de très bonnes conditions et avec de bonnes dispositions.

– En tant que joueur, pouvez-vous comprendre la frustration de vos fans qui n’arrivent toujours pas à expliquer cette débâcle de Bangui ?

– Bien sûr que je les comprends et ils sont dans leur droit de nous en vouloir lorsque nous passons à côté comme ce fut le cas face à la République centrafricaine, mais ce qu’il faut qu’ils sachent, c’est que nous sommes encore plus frustrés qu’eux. On voulait vraiment gagner ce match, mais des fois il y a des imprévus que malheureusement on ne peut pas contrôler. Inch Allah, on y remédiera à cela très bientôt et on leur fera oublier cette défaite.

– Beaucoup de cadres jouent peu ou ne jouent pas du tout en ce moment, est-ce un handicap ?

– Vous savez, chacun a son avis la- dessus, mais personnellement, je pense que ce n’est pas du tout un problème. Il faut savoir que ces joueurs ne jouent pas n’importe où. Karim (il parle de Ziani) évolue à Wolfsburg, une équipe de D1 allemande, ce n’est pas comme s’il jouait en deuxième division. C’est le même cas pour Halliche à Fulham. Donc, ces joueurs s’entraînent de façon régulière avec des joueurs de très haut niveau et je dirai que le fait qu’ils ne jouent pas beaucoup n’influera pas sur leur rendement en séléction. Bien sûr, ça reste mon avis.

– Vous affrontez le Luxembourg le 17 de ce mois, puis plus rien jusqu’au mois de février ?

– Il est vrai que c’est une très longue coupure. On aurait souhaité se rencontrer avant, mais ce sont les dates FIFA et il faut faire avec d’autant plus que toutes les sélections sont dans ce même cas de figure. Il faudra bien travailler lors du prochain stage et celui de février pour être au top contre le Maroc.

– Demain encore (Ndlr, entretien réalisé hier samedi), vous avez un grand match face à Parme ?

– Tout à fait. Nous jouons à domicile contre Parme et nous devons gagner pour rester sur notre lancée. En tout cas, c’est toujours un plaisir d’évoluer à domicile avec nos nombreux supporters qui sont derrière nous pour nous soutenir. D’ailleurs, à Liverpool, ils étaient près de 5000 fans à faire le déplacement. J’espère qu’on réussira à arracher les trois points face à Parme demain.

– Vous allez passer un Aïd assez spécial cette année ?

– Il est vrai que nous autres joueurs qui jouons loin de nos familles, c’est toujours un peu triste de passer les fêtes de l’Aïd, mais comme vous venez de le dire, cette année ça sera spécial. On sera en sélection avec notre deuxième famille et je suis sûr que malgré l’importance du stage, il y aura une ambiance très conviviale…

– Peut-être même qu’il y aura un mouton ?

– (Il sourit) Là, je ne sais pas, mais je suis certain que notre cuisinier Farid fera en sorte que nous ne soyons pas trop dépaysés. A ce niveau-là, je lui fais confiance.