On l’avait presque oublié ! Depuis son départ du ministère de l’Intérieur à l’issue du remaniement ministériel du 28 mai dernier, Yazid Zerhouni s’est fait discret.
Une discrétion à laquelle il a mis un terme jeudi 22 juillet lors de la cérémonie de clôture de la session de printemps du Parlement qui s’est déroulé à Alger. Lire également : Révélations sur l’assassinat d’Ali Tounsi par le colonel Oultache : Enquête sur un « crime d’Etat ». Assassinat de Tounsi : La défense accuse le juge et les médecins de « faux » et de « faux témoignages »
Interrogé sur la demande de la partie civile qui exigeait audition dans le cadre de l’affaire de l’assassinat du directeur de la police nationale, Ali Tounsi, Yazid Zerhouni, nommé vice-Premier ministre, s’est montré imperturbable. « J’ai passé toute ma carrière dans le respect des lois de la République, de l’Etat de droit et des institutions de la République. Et si le Justice juge utile ma présence, je suis à sa disposition», a-t-il rétorqué.
La partie civile demande l’audition de Zerhouni…
Le colonel Ali Tounsi, directeur général de la sûreté nationale (DGSN), a été assassiné le 25 février 2010 dans son bureau par l’un de ses collaborateur, le colonel Chouiab Oultache.
Présent sur les lieux du crime peu de temps après, l’ex-ministre avait qualifié l’assassinat d’« acte de démence » de la part de l’assassin présumé et évoqué un différent personnel entre les deux hommes. Cette déclaration a soulevé la colère de la famille de Tounsi qui a récusé les propos de l’ex-ministre en les qualifiant de tendancieux et de prématurés.
Les avocats de la partie civile avaient demandé, au terme de l’instruction, que Yazid Zerhouni ainsi que d’autres cadres de la DGSN dont le directeur de la Police judiciaire, le directeur des renseignements généraux, et aussi le secrétaire général du ministère de l’Intérieur, soient entendus par la justice, mais cette demande a été rejetée par le juge d’instruction.
…Le juge d’instruction refuse la demande
Toutefois, le magistrat a argué que « Zerhouni n’a aucun lien avec l’affaire». L’avocat Khaled Bourayou, représentant les intérêts de la famille Tounsi, avait alors protesté contre ce refus en dénonçant une « justice de puissants ».
Est-ce à dire que l’ex-ministre de l’Intérieur serait convoqué par la justice ? Maintenant que l’instruction de l’affaire Tounsi est bouclée, maintenant que le dossier est transmis à la chambre d’accusation, il existe peu de chances pour que Yazid Zerhouni soit convoqué par la justice…
Les prérogatives du vice-Premier ministre? On verra après.
L’affaire Tounsi n’aura pas été le seul sujet de la causerie à laquelle s’est adonnée ce jeudi 22 juillet Yazid Zerhouni. Son départ du gouvernement est-une disgrâce ? A-t-il eu des différents avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia ? Zerhouni a-t-il été promu ou dégradé lorsqu’il a été nommé au poste de Vice-Premier ministre lors du dernier remaniement ministériel ? Sur ce sujet aussi, Zerhouni a préféré « positiver».
Il a précisé qu’il ne s’est jamais opposé ou refusé sa désignation au poste de vice-Premier ministre. « C’est un nouveau poste, je vais essayer d’apporter quelque chose de positif pour le pays et le gouvernement», a-t-il dit en substance, ajoutant qu’il « reste au service de l’Etat et du pays».
Néanmoins, le Vice-Premier ministre reconnu que ses nouvelles prérogatives de vice-premier ministre ne sont toujours pas définies. Un décret présidentiel définissant les prérogatives du vice-premier ministre serait en voie de finalisation et ne tarderait pas à être publié, selon plusieurs sources gouvernementales et parlementaires.