La Bourse d’Alger fonctionne présentement avec six sociétés, deux pour les obligations (Sonelgaz et la société privée Dahli) et quatre pour le compartiment actions (Aurassi, Saïdal, Alliance Assurances, NCA-Rouiba).
Le DG de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, a déclaré, hier, au forum du quotidien Liberté, que « l’ensemble des introductions en Bourse réalisées, jusque-là, en Algérie, ont été une réussite » et que la dernière en date a montré « une demande en actions supérieure à l’offre ».
Il a, toutefois, reconnu que la Bourse algérienne présente des insuffisances, eu égard au niveau de capitalisation actuel, qui ne dépasse pas 14 milliards de dinars et « des potentialités réelles de l’économie nationale ». M. Benmouhoub a, par ailleurs, donné quelques explications sur cette situation telle la concurrence du système bancaire dans le financement des entreprises pour présenter, ensuite, le plan de relance ou de redynamisation du marché financier. La Bourse d’Alger fonctionne présentement avec six sociétés, deux pour les obligations (Sonelgaz et la société privée Dahli) et quatre pour le compartiment actions (Aurassi, Saïdal, Alliance Assurances, NCA-Rouiba). Les nouvelles entreprises identifiées comme étant éligibles à l’entrée en Bourse sont « au stade de l’évaluation préalable dont la durée diffère d’une entreprise à une autre ».
Parmi elles, celles relevant du secteur public, comme Mobilis, la Caar, Cosider, les cimenteries, le CPA avaient déjà eu l’autorisation du Conseil des participations de l’Etat. Néanmoins, le DG de la Bourse d’Alger a tenu à fournir plus de détails sur le plan de relance, arrêté en 2011, par les pouvoirs publics, avec le soutien du programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La phase d’évaluation a été clôturée en octobre et l’on est au « stade de la mise en œuvre des recommandations qui ont porté sur la réorganisation de la cote, la modernisation du système d’information… », a précisé le patron de la Société de gestion de la Bourse des valeurs d’Alger (SGBV).
Ce dernier a insisté sur la campagne de sensibilisation qui doit être menée auprès des opérateurs et des chambres de commerce du pays avec l’organisation de séminaires régionaux. De plus, la SGBV, qui estime que la relance de la Bourse est « l’affaire de tout l’éco-système », va ouvrir une formation (master) spécialisé en financement du marché. Côté coopération internationale, des conventions seront signées avec des organismes étrangers comme Euronext (en pleines discussions) et la Bourse de Tunis pour « voir comment celles-ci attirent autant d’investisseurs », a ajouté M. Benmouhoub.
Toujours est-il, l’Algérie a la ferme intention de hisser sa Bourse pour « en faire une place régionale », dit-on. Pour ce qui est des mesures prises récemment, on rappellera la loi de finances pour 2014, qui a décidé une réduction de l’impôt sur les bénéfices des sociétés « au prorata de l’ouverture en Bourse », qui peut atteindre les 20% et plus pour les grandes sociétés et 10% et plus pour les PME. Ces dernières ont bénéficié en 2012 « d’un assouplissement du dispositif pour être admises en Bourse », a soutenu M. Benmouhoub. Il est attendu donc, selon le programme, l’admission à la cote de 40 entreprises sur une période de cinq ans et en matière de capitalisation un chiffre de 10 milliards de dollars. C’est un ambitieux objectif mais réaliste. « La Tunisie, par exemple, a atteint, aujourd’hui, les 9 milliards de dollars, le Maroc 60 milliards », a rappelé le DG de la Bourse d’Alger.
K. Daghefli