L’écrivain à succés et candidat à l’élection présidentielle algérienne, Yasmina Khadra, de son vrai nom ”Mohamed Moulessehoul”, crie au scandale et au complot. Il se dit exclu et privé de son droit de faire campagne dans son propre pays pour présente son projet politique à ses compatriotes.
Dans une interview accordée à l’hebdomadaire français Marianne, Yasmina Khadra confie qu’on lui met des bâtons dans les roues pour l’empêcher de récolter les 60 000 signatures nécessaires pour déposer son dossier de candidature à l’élection présidentielle au niveau du Conseil constitutionnel.
«J’avais 45 jours, jusqu’au 3 mars, pour rassembler 60 000 signatures à travers 48 wilayas, sans réseaux, sans parti, sans bureaux. La caravane Khadra se déplace avec ses propres moyens ! Les signatures sont des formulaires que le citoyen doit remplir et faire légaliser à la mairie. Mais dans les mairies, il y a des intimidations, des mensonges, des manœuvres qui visent à désorienter les gens et à les désinformer pour invalider les signature”, a-t-il dénoncé dans cette interwiev où il évoque la présence nuisibe ”des infiltrés, de faux comités de soutien hostiles à ma candidature”.
Yasmina Khadra a même révélé qu’un libraire “a été menacé par les renseignements généraux” parce qu’il s’est mobilisé pour sa campagne électorale. “On a annulé ma conférence à l’université de Bechar. Dans une wilaya où j’ai effectué une visite surprise, des milliers de signatures avaient été dissimulées. Naturellement, je suis interdit de radio et de télévision”, s’est-il encore indigné en faisant savoir que tout est fait en Algérie pour entraver sa candidature.
Mais pourquoi toutes ces manoeuvres et toutes ces vexations ? ”Parce que je refuse de rentrer dans le rang”, a répondu l’écrivain algérien. Et ce n’est sûrement pas sa désignation à la tête du Centre Culturel Algérien à Paris, en 2008, qui va lui faire changer d’avis. Khadra rappelle qu’il n’avais jamais été convaincu par le pacte de la «réconciliation nationale», encore moins par «le dernier mandat de Bouteflika». D’ailleurs, l’auteur de «L’attentat», s’exprimant sur la situation générale du pays, relève que «l’Algérie est une comète qui risque de se désintégrer». Pour lui, le pays «est plongé dans une convalescence interminable». Celui-ci n’omet pas, pour conclure, d’égratigner l’actuel locataire d’El Mouradia en affirmant que le méga-projet de l’autoroute Est – Ouest n’est finalement qu’un énorme scandale.
Avec Elyas Nour