«Je n’ai plus envie de parler du Mondial. Laissons de côté le passé et focalisons-nous à présent sur l’avenir et ces éliminatoires de la CAN 2012 qui arrivent».
Le défenseur central des Verts, Anthar Yahia, qu’on a rencontré mercredi soir au stade de Duisburg, où devait jouer son équipe de Bochum une rencontre amicale devant l’équipe locale, a gentiment accepté de nous accorder cette interview, quelques minutes seulement avant l’entame de la partie.
N’étant pas concerné par ce match à cause d’une petite blessure au pied (il souffrait d’ampoules), le héros d’Oum Dourmane a fait le tour avec nous sur son actualité, en évoquant son possible départ de Bochum dans les jours à venir, si une proposition intéressante venait à lui être transmise. Ecoutons-le.
Après plusieurs jours de repos, vous avez repris le chemin des entraînements avec votre club de Bochum. Comment s’est déroulée cette reprise ?
Hamdoullah, la reprise s’est très bien passée. Après trois semaines de repos, je dirai que j’ai assez bien récupéré du marathon de la saison écoulée. J’ai bien rechargé les batteries, comme on dit, et ce, pour bien préparer la nouvelle saison. Je me prépare le plus sérieusement possible en perspective des prochaines échéances qui m’attendent,
inch’Allah.
A tête reposée et avec un peu plus de recul, comment analysez-vous la participation de l’Algérie au Mondial sud-africain ?
Ecoutez, je n’ai plus envie de parler de ça. On a fait cent mille analyses depuis et il est temps de passer à autre chose. Le prochain match avance à grandes enjambées et on se doit de se concentrer uniquement sur ça. On doit arrêter chaque fois de parler du passé. Ce qui est fait est fait, à nous désormais de nous focaliser uniquement sur l’avenir et préparer bien comme il se doit nos prochaines échéances. On a ce match amical face au Gabon, qui se jouera dans moins de 15 jours et un autre plus important qui nous attend face à la Tanzanie au mois de septembre prochain et on se doit d’être au rendez-vous.
Vous n’avez pas été convoqué pour ce match face au Gabon justement, est-ce uniquement à cause de votre suspension pour le match d’après face à la Tanzanie ?
Je crois que la FIFA n’autorise pas la convocation d’un joueur suspendu, même lorsqu’il s’agit d’une rencontre amicale. Puis aussi, la fédération a voulu certainement montrer sa bonne foi au club de Bochum, surtout par rapport à tout ce qui s’est passé au mois de décembre dernier, après ma participation à la CAN, alors que je revenais tout juste de blessure. Vous savez, on a de la chance d’avoir une fédération très sérieuse et cela nous fait tant plaisir. Voilà tout.
Avec le retour assez tardif aux entraînements des joueurs mondialistes, ne pensez-vous pas que cette rencontre face au Gabon vient quelque peu au mauvais moment pour
l’équipe ?
C’est un match qui est programmé pour tous les joueurs internationaux. Toutes les équipes qui ont disputé la Coupe du monde vont jouer un match amical au mois d’aout. On est tous dans le même cas. Maintenant, c’est aux joueurs de bien se préparer et d’avoir une idée derrière la tête pour cette rencontre devant le Gabon.
Comment voyez-vous l’avenir de la sélection nationale à présent que le Mondial est passé ?
Je pense sincèrement qu’on a des choses intéressantes à prouver. On ne doit pas croire qu’on est arrivés au sommet, au contraire. Le travail doit être de mise encore et toujours. En tout cas, cette EN a un bel avenir devant elle, c’est clair.
Récemment, le sélectionneur national, Rabah Saâdane, a été reconduit pour deux années supplémentaires à la tête de la sélection nationale. Quel commentaire pouvez-vous nous faire sur cela ?
Je n’ai pas de commentaire en particulier à faire. On a une grande confiance en l’hadj Raouraoua et cheikh Saâdane, qui a fait beaucoup pour l’Equipe nationale. Maintenant, moi, je reste à ma place de joueur, et ce n’est pas à moi de commenter ou de dire quoi que ce soit sur ce sujet-là.
Yazid Mansouri a officiellement tiré sa révérence sur sa carrière internationale avec la sélection. A présent, vous devenez l’incontournable capitaine des Verts. Après avoir porté ce brassard lors du Mondial, ça vous fait quoi de savoir que vous allez le porter pour encore longtemps ?
Porter le brassard de capitaine représente pour moi une fierté et un grand honneur. Cela dit, j’ai envie de tirer un grand chapeau à mes amis, Yazid et Rafik (Ndlr, Saïfi) qui ont, tous les deux, décidé de mettre un terme à leur carrière internationale. Je suis content que Rafik ait tiré sa révérence après avoir disputé une Coupe du monde. Yazid aussi, même si cela ne s’était pas passé comme il l’aurait souhaité. Ces deux joueurs vont énormément nous manquer, que ce soit sur le plan humain ou footballistique. Ayant longtemps joué avec eux, je suis content de les avoir connus et je dis chapeau pour leur carrière.
Pensez-vous qu’ils peuvent encore apporter à la sélection ?
Ce n’est pas à moi de me prononcer sur ce genre de choses. Il faut respecter leur décision et c’est tout. Ce sont des décisions qui leur appartiennent.
On va se pencher à présent, si vous le voulez bien, sur votre avenir en club. A la fin de la saison dernière, vous avez déclaré haut et fort que vous n’allez pas rester à Bochum pour une autre année, d’autant que ce dernier avait rétrogradé en D2, mais apparemment les données semblent avoir changé désormais et tout indique que vous allez rester dans ce club. Qu’en est-il au juste ?
Je suis encore avec le club, puisqu’il n’y a pas eu les propositions attendues. Pour le moment, je me prépare avec Bochum et j’attends de voir l’avenir que nous réserve le Bon Dieu, inch’Allah, c’est tout.
Toutefois, je vous informe que je m’entends super bien avec le nouvel entraîneur. Ce dernier m’a confirmé qu’il m’accordait toute sa confiance et qu’il allait compter sur moi, au cas où je resterais. Il m’a affirmé aussi que la décision m’appartenait et si je devais partir, il comprendrait.
A bien comprendre, il n’est pas encore certain donc que vous restiez à Bochum…
Ce qui est certain, c’est que si je devais quitter Bochum, ce n’est pas pour partir n’ importe où. Je ferai un choix, mais pas à n’importe quel prix. On verra ce qui se présentera à moi dans les jours à venir, avant de décider quoi que ce soit.
D’après ce qui se disait dernièrement, un club turc répondant au nom de Eskisehirspor espérait vous recruter, mais il s’emblerait que le challenge ne vous a pas séduit. Vous confirmez ?
A vrai dire, la proposition financière formulée par ce club aux responsables de Bochum était trop basse et ces derniers l’ont aussitôt refusée. Aussi et comme vous l’avez souligné, le challenge n’était pas lui aussi très intéressant, voilà.
Vous savez, dans le football, on ne peut pas se permettre de faire n’importe quel choix. Je signale aussi qu’entre le blabla qu’on raconte dans les médias et le concret, il y a une grande différence.
Si vous deviez rester à Bochum, ne pensez-vous pas que le fait de jouer en D2 risque d’influer sur votre rendement à l’avenir, notamment avec l’EN ?
C’est vous qui dites que je vais jouer en D2 ! Il n’y a rien de fait, jusqu’à l’heure actuelle, à ce que je sache. Si je suis là encore au mois septembre, cela signifie que je jouerai en D2, mais d’ici là beaucoup de choses peuvent arriver.
Et concernant l’intérêt affiché par Bari et Sochaux à votre égard ?
Vous faites bien de souligner que ce n’est que de l’intérêt. Moi, en tout cas, je ne vois rien venir de ces deux clubs que vous venez de citer.
Il n’y a pas eu de propositions officielles de la part de ces deux clubs ?
A ce que je sache, non.
Peut-on déduire alors que jusqu’à présent, il n’y a pas véritablement d’offres concrètes pour vous ?
Comme je l’ai déjà dit, entre les intérêts et les propositions officielles, il y a un monde. Sur cela, je préfère ne pas trop polémiquer. On verra d’ici la fin du mercato ce qu’il adviendra.
Vous restez optimiste malgré tout…
Bien entendu que je reste confiant. Actuellement, je me prépare du mieux possible pour être prêt physiquement, puis on verra bien.
Avez-vous eu une discussion à ce sujet avec vos dirigeants ?
Oui, on en a parlé. Mais ce sont des discussions qui restent en interne. Avec mon agent, on s’est bien expliqués avec les dirigeants de Bochum
Belhadj qui signe au Qatar, comment voyez-vous cela ?
Nadir est un joueur et moi je suis son collègue. Je n’ai pas à commenter son choix. S’il a signé là-bas, c’est qu’il a ses raisons, il faut respecter son choix et c’est tout. Moi, en tout cas, je ne cherche pas à comprendre pourquoi il a signé au Qatar. Il est libre de faire ce qu’il veut.
Jouer dans un pays du Golfe serait une éventualité pour vous si vous deviez quitter Bochum, non ?
(Il réfléchit un bon moment avant de répondre) Ben, moi, je me sens encore apte à jouer encore dans un bon championnat, qui serait d’un bon niveau aussi et je sais que j’en ai les moyens. Maintenant, il y a des propositions dans la vie qui ne se refusent pas. A l’avenir, ça m’intéresserait peut-être.
Pour expliquer son choix, Belhadj affirme que le fait d’être Algérien n’est pas vraiment un avantage qui aide pour attiser les convoitises des clubs européens. Partagez-vous cet avis ?
Je préfère ne pas rentrer dans ces considérations. Je pense qu’avec la Coupe du monde et les qualif’s qu’on a disputées, on a montré qu’on était très solides. Les joueurs algériens méritent un peu plus de reconnaissance.