«Des intérêts occultes guettent le parti au tournant et visent surtout sa déstabilisation.»
De qui a-t-on peur au RND? Le secrétaire général par intérim, Abdelkader Bensalah, appelle ses militants à «contrecarrer les manoeuvres de ceux qui chassent en eaux troubles». Ils (ces personnes provocatrices sans toutefois les identifier…Ndlr), «guettent le parti au tournant et visent surtout sa déstabilisation», dixit Abdelkader Bensalah.
Le président du Conseil de la nation s’adressait en ces termes aux membres du bureau permanent de la commission préparatoire du 4e congrès du RND, regroupés lors de la réunion tenue, hier, au siège du parti à Ben Aknoun sur les hauteurs d’Alger. Impératif de l’agenda oblige, M.Bensalah s’est empressé de quitter la réunion qui s’est poursuivie à huis clos quelques minutes après avoir ouvert les travaux et prononcé son allocution.
Toutefois, attendu de pied ferme à sa sortie, le secrétaire général par intérim n’a pas voulu répondre aux questions des journalistes. Sollicité en marge de cette rencontre pour éclairer nos lanternes au sujet «de cette chasse sous-marine», le coordinateur du mouvement de sauvegarde du RND, M.Guidoum a tenu à rappeler que «la gestion du parti sous Ouyahia a permis la dérive autour de la (chkara) et du reste».
Et d’ajouter: «On s’est élevé contre la marginalisation des cadres compétents et le recrutement des personnes douteuses.» Ces chefs d’accusation, on ne peut mieux, sont parfaitement identiques à ceux pesant contre Abdelaziz Belkhadem, l’ex-secrétaire général du FLN déchu depuis le 31 janvier dernier. Ainsi, aussi bien Belkhadem que Ouyahia seraient accusés de favoriser les hommes d’affaires au sein de ces deux partis qui constituent les béquilles par excellence du pouvoir. Par conséquent, selon Guidoum, «un consensus s’est dégagé entre les différentes parties pour la remise à niveau du parti qui revient en fait aux cadres et militants compétents».
Croyant que le RND est à l’abri d’un scénario similaire à celui du feuilleton de la crise secouant le vieux parti (FLN), Guidoum soutient que «contrairement au FLN, le mouvement de protestation au sein du RND n’a pas abouti à la division du parti. En revanche, il a favorisé la cohésion de cette formation politique». De l’avis de l’ex-ministre de la Santé, «ceux qui souhaitent créer le remue-ménage au RND, veulent préserver leurs intérêts. Et au RND, il y a des intérêts qui dépassent de loin Ouyahia».
M.Guidoum affirme toutefois que «le RND est en passe de gagner la bataille de sa remise sur rails». L’ensemble du staff du bureau permanent de la commission nationale, que ce soit les ex-ministres, Boubekeur Benbouzid, M.Harchaoui et le coordinateur de la wilaya d’Alger, Sedik Chihab ou ceux comptant pour le mouvement de sauvegarde (Dr Guidoum, Bakhti Laïb, Tayeb Zitouni…), ont pris part à la réunion d’hier. Interrogé à propos de sa supposée candidature au poste de secrétaire général du RND, l’ex-ministre de l’Education, Boubekeur Benbouzid, a refusé de piper mot.
A ce propos, un cofondateur du parti et membre du bureau permanent de la commission nationale, a avoué que l’information selon laquelle, Benbouzid sera parachuté comme secrétaire général du RND, reste une pure spéculation médiatique qui n’a aucun fondement d’autant plus que ce dernier n’a pas vraiment fait grand chose pour le parti.
A l’occasion de l’ouverture des travaux de la réunion de coordination des superviseurs chargés de l’élection des commissions de wilaya, Bensalah considère que la rigueur et la discipline sont nécessaires pour la réussite des opérations électorales locales des délégués et congressistes et ce, pour éviter les embûches et d’autres obstacles, étant donné que le RND n’est pas un parti virtuel, mais une formation présente à travers les 1 541 communes du pays qui s’apprêteront à organiser des assemblées générales à leur niveau. Au total, 14.000 participants sont attendus lors de ce rendez-vous électoral interne au parti et 1 300 militants devront prendre part aux neuf congrès régionaux prévus prochainement. Par ailleurs, plébiscité au poste de SG intérimaire, Bensalah est depuis, soupçonné de rouler pour son propre agenda. Sa neutralité est remise en cause par quelques redresseurs mécontents de la manière dont il dirige le parti.
Il n’est pas exclu que ces derniers reprennent du poil de la bête et récupèrent le terrain perdu d’ici la tenue du congrès.