Yacine Hammadouche,porte parole du syndicat du personnel navigant commercial d’Air Algérie,«Les dirigeants d’Air Algérie ont jusqu’au 31 janvier pour rédiger le protocole»

Yacine Hammadouche,porte parole du syndicat du personnel navigant commercial d’Air Algérie,«Les dirigeants d’Air Algérie ont jusqu’au 31 janvier pour rédiger le protocole»
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Le Syndicat national du personnel navigant commercial algérien (SNPNCA) maintient le mot d’ordre de grève annoncé pour le 31 janvier. Si la direction d’Air Algérie refuse l’application du protocole d’accord salarial négocié pendant les «5 derniers mois», le porte- parole, Yacine Hamamouche, demeure catégorique : «La grève sera observée». Pour le syndicat, «la patience a des limites et le dialogue n’est plus une revendication».

Le Temps d’Algérie : La direction générale d’Air Algérie se dit déterminée, par le biais du secrétaire général de la compagnie, Abderrahmane Halimi, à respecter ses engagements vis-à-vis de son personnel commercial navigant (PNC). Peut-on avoir votre réaction et espérez-vous un dénouement du conflit ?

Yacine Hamamouche : Pour nous, il n’y a rien de nouveau. Depuis le mois de novembre dernier, on nous répète le même discours. La direction nous demandait plus de temps. Notre syndicat estime que la direction a eu largement le temps nécessaire pour rédiger le protocole d’accord que nous avons négocié pendant 5 mois. Désormais, nous demandons à ce que les négociations soient clôturées par une signature. Pour nous, s’il n’y a pas de signature de la direction générale, cela voudra dire que rien n’a été accordé au personnel navigant commercial.

Justement, quels sont les principaux points qui ont été négociés avec la direction ?

Il y a eu plusieurs points sur lesquels on s’est entendus lors des négociations. Je ne peux pas les dévoiler ici. Mais nous avons travaillé pendant 5 mois sur ce protocole d’accord. Aujourd’hui, je répète que la direction doit signer ce protocole d’accord ; à défaut, nous nous mettrons en grève.

Le secrétaire général d’Air Algérie a appelé au dialogue. Comptez-vous entrer en contact avec la direction ?

Le dialogue n’a jamais cessé avec la direction. Nous avons reçu il y a une semaine M. Halimi et on se voyait régulièrement. Le problème n’est pas dans le dialogue, mais il réside dans le fait que la direction refuse toujours de signer depuis trois mois le protocole d’accord que nous avons discuté ensemble. Maintenant, si le problème existe entre la direction des ressources humaines et la direction générale, le PNC n’est pas concerné. Nous avons fait le nécessaire et nous avons été très patients avec nos dirigeants. Aujourd’hui, ça suffit, ils doivent se prononcer.

Mais la direction d’Air Algérie ne veut pas justement de grève et vous invite au «calme et à la sérénité».

Si nous n’avions pas procédé ainsi, par le dépôt d’un préavis de grève, personne ne se bousculerait au niveau de la direction générale. Peut-être sera-t-on amené à attendre jusqu’à l’année prochaine si l’on continue à écouter la direction. Le dépôt du préavis de grève est une démonstration à nos autorités comment les choses évoluent au sein de notre compagnie.

D’après vous, quelles sont les raisons qui font que la direction tarde à signer le protocole d’accord ?

J’ignore les raisons. Il faudrait poser la question à nos dirigeants, seuls habilités à donner les motivations.

Parmi les revendications que vous avez soulevées dimanche dans votre plateforme de revendications figure le respect du programme de travail. Peut-on avoir plus de détails sur ce point ?

Nous avons adopté un programme sur lequel nous devions travailler, mais il n’est pas encore respecté. C’est pour cette raison que nous l’avons soulevé dans notre plateforme de revendications et avons décidé de ne pas assumer le programme préparé pour le mois de février. Nous avons demandé à ce qu’on respecte les horaires et les programmes de vols convenus. Car si l’on continue ainsi, on va se retrouver dans l’illégalité. On ne peut pas travailler dans ces conditions. C’est impossible.

Vous avez revendiqué également la création d’une direction dédiée au PNC…

Nous sommes toujours gérés par la même direction des pilotes. Il y a de l’arbitraire et des décisions qui se font de part et d’autre avec l’illégalité. Nous faisons face à une discrimination condamnable.

Selon le SG d’Air Algérie, la direction avait déjà répondu à une de vos principales revendications…

Nous avons eu pour le moment une augmentation de 20% des salaires qui a été accordée dans le cadre d’une mesure touchant l’ensemble des salariés d’Air Algérie.

Le personnel est-il déterminé à observer la grève si la direction ne répond pas favorablement à vos revendications ?

La grève est maintenue. Ils (les dirigeants d’Air Algérie) ont un délai jusqu’au 31 janvier pour rédiger le protocole et qu’on puisse le signer. La signature du protocole est un principe indiscutable, car nous avons mis près de 5 mois à le discuter.

Propos recueillis par Farouk B.