Y a-t-il encore une solution « européenne » à la crise des migrants sur la table ?

Y a-t-il encore une solution « européenne » à la crise des migrants sur la table ?
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L’Europe se ressaisira-t-elle ? Et si oui, quand ? La réunion des ministres de l’intérieur de l’Union, jeudi 25 février, à Bruxelles, a donné une nouvelle preuve, édifiante, désespérante, de son incapacité à surmonter la crise des migrants. Invectives, étalage public des dissensions entre des pays pourtant amis, comme la France et la Belgique (concernant la « jungle » de Calais), l’Allemagne et l’Autriche (à propos de l’établissement de quotas de migrants par Vienne).

Accidents diplomatiques inédits, avec le rappel par Athènes de son ambassadrice en Autriche. Manque total de solidarité d’une partie de l’assistance (Autriche, pays de l’Est) à l’égard de la Grèce, qui est pourtant en train de se transformer à grande vitesse en vaste « piège à migrants »…

Les ministres ont certes réitéré leur volonté de trouver des « solutions européennes », de poursuivre dans la voie de la relocalisation des réfugiés décidée en 2015, de continuer à miser sur les « hotspots » (des centres d’enregistrement et de tri en Italie et en Grèce), mais les pays des Balkans et d’Europe centrale, à commencer par l’Autriche, ne sont pas revenus sur leurs « décisions unilatérales » de ne plus faire passer les migrants, et même les réfugiés, qu’au compte-gouttes. Et tant pis si en Grèce, à l’autre bout de la « route des Balkans », la crise humanitaire menace, avec potentiellement des dizaines de milliers de migrants coincés à la frontière macédonienne. Tant pis aussi si cela condamne, à très court terme désormais, l’espace de libre circulation Schengen. « Nous n’avons plus que dix jours », a prévenu le commissaire européen à la migration, le grec Dimitris Avramopoulos, jeudi.