Depuis son élection, la popularité de Nicolas Sarkozy est placée sous le signe des superlatifs. Après avoir connu un état de grâce assez exceptionnel par le niveau de popularité atteint, sa cote s’est ensuite dégradée à une vitesse spectaculaire.
Douce France chantée par Charles Trénet, celle des droits de l’homme et de la liberté serait-elle devenue la nation la plus xénophobe de la planète, après l’Autriche et la Hollande où l’extrême droite ne demande qu’à en découdre avec les étrangers ? Et la crise économique n’arrange rien dans un pays qui croule sous les dettes et qui est éclaboussé, chaque semaine, par des scandales politico-financiers qui en disent long sur les mœurs des hommes au pouvoir.
Comme dans tout régime qui s’affole et qui perd le sens de la mesure, celui de Sarkozy, depuis longtemps le dos au mur et dont la popularité chute tous les jours dans les sondages, s’est rabattu sur la seule issue à même de lui attirer la sympathie des Français : le dossier sécuritaire.
Le Président français, qui n’a pas oublié qu’il a été le premier policier du pays, entend le rappeler à chaque fois que les étrangers «menacent» la quiétude du territoire et lorsqu’une cité est au bord de l’explosion, comme cela a été le cas à Grenoble, où un appel national à manifester contre la xénophobie d’Etat avait été lancé.
Cet appel répondait aux récentes attaques du gouvernement contre les Roms et les personnes «d’origine étrangère». La manifestation a réuni quelque 5 000 à 6 000 personnes. Au lieu d’encourager la réconciliation entre la population et les forces de l’ordre, les responsables au plus haut niveau ont favorisé la confrontation directe. Outre de nouvelles structures policières, désormais décidées à encadrer les quartiers, une batterie de répressions a été déployée.
Aussi loin que l’on remonte dans le mandat de Sarkozy, on s’aperçoit très vite qu’il a été marqué par la violence et la brutalité. Il y a deux ans, le site de Sangatte près du Pas-de-Calais, où vivaient quelques centaines d’étrangers en attendant d’émigrer clandestinement vers l’Angleterre, a été vidé et nettoyé en quelques heures par les forces de police. Sans état d’âme.
Il ne se passe pas un mois sans que l’on remplisse un charter de jeunes Afghans pour les ramener dans leur pays. Mais l’acharnement du régime français ne s’arrête pas là. Même des Européens pauvres sont refoulés et conduits manu militari à la frontière. Les Roms, communément appelés «les gens du voyage» sont chassés de tous les regroupements où ils vivaient avec l’accord des communes.
Sarkozy a, en effet, proclamé vouloir faire évacuer 300 camps de Roms et procéder à des reconduites à la frontière «quasi immédiates».