Ces vastes zones défavorisées ont besoin de mesures à terme qui viendront à bout de la marginalisation tels les programmes d’investissement dans l’agriculture, l’aquaculture, l’agroalimentaire, les services, la connaissance.
L’emploi est, aujourd’hui, un vrai casse-tête pour les pouvoirs publics et son acuité n’est plus à démontrer. Le chômage touche tout le monde, sans distinction aucune, les jeunes Algériens du Nord, ceux du Sud, les diplômés, les sans qualification. Mais l’Etat n’est pas resté insensible à ce fléau, source de frustrations, d’inégalités sociales. Tant de formules ont été imaginées pour booster l’emploi dans une économie marquée par une crise qui perdure.
Mesures incitatives en faveur des chefs d’entreprise, création d’une caisse de chômage, octroi des crédits bancaires aux jeunes promoteurs pour le montage de petites entreprises, aide aux artisans via l’Ansej ou encore par le biais de l’Agence de l’emploi de jeunes, microcrédit de l’Angem, une autre institution de soutien à l’emploi, projets de développement dans le monde rural… Non, l’Etat n’a pas failli, car au-delà du fonctionnement bureaucratique des institutions qui les prennent en charge, il a son devoir de trouver des réponses appropriées à une crise d’une économie en panne de relance. Une économie qui ne permet pas à tout le monde de disposer légitimement d’un emploi.
Des sommes faramineuses, ponctionnées sur les deniers du Trésor public, alimentent annuellement les budgets de ces divers organismes. Ces formules ont fait des heureux, ceux qui savent se « débrouiller » comme elles ont fait des malheureux, ceux qui hélas n’ont pu faire le bon choix. Dans les régions déshéritées, la situation est plus délicate, et il est rare, malgré les incitations les plus larges engagées, toujours, par l’Etat, de pouvoir favoriser l’investissement ou encore réussir une délocalisation des PME, pour créer au moins de l’espoir.

Bien que des possibilités existent aujourd’hui au Sud, grâce aux hydrocarbures, les choses ne sont pas si simples : il y a, d’abord, le profil du demandeur qui appartient à l’entreprise – et à elle seule -de déterminer, qu’elle le trouve sur place ou ailleurs. L’injonction a ses limites. L’Etat a, semble-t-il, sur ce plan, une vision à long terme qui consiste à tabler d’abord, et avant tout sur la formation aux métiers qui sont les plus demandés.
Celle-ci transcende la seule préoccupation d’une redistribution de la rente pour établir la paix sociale. Elle se veut le moyen le plus sûr de préparer une vraie force de travail qui sera disponible pour le secteur des hydrocarbures ou autres. Le pétrole n’est pas une source intarissable… Celui qui a dit que certaines régions, le Sud ou les Hauts-Plateaux- qui ont, soit dit en passant, leurs propres programmes depuis des années -, ont besoin d’un véritable plan Marshall, n’a pas tort. Ces vastes zones défavorisées ont besoin plus que de palliatifs, des mesures à terme qui viendront à bout de la marginalisation tels les programmes d’investissement dans l’agriculture, l’aquaculture, l’agroalimentaire, les services, la connaissance.
Des opportunités à même de créer une vraie dynamique, une stabilité sociale et de l’emploi en prime. L’Etat n’a jamais oublié le Sud, il y a autant de soucis permanents à tous les niveaux de la création d’emplois que d’amélioration des services dans les domaines de l’accès à l’eau, aux soins, à l’éducation à tous les citoyens …
K. Daghefli