Wilaya d’Alger: 58 monuments classés biens culturels nationaux, plus de 100 autres “en abandon”

Wilaya d’Alger: 58 monuments classés biens culturels nationaux, plus de 100 autres “en abandon”

ALGER- La wilaya d’Alger compte cinquante-huit (58) monuments et sites archéologiques « classés biens culturels nationaux », alors qu’une centaine d’autres, datant de différentes époques, demeure « non classée » et « en état d’abandon », a-t-on appris auprès de la vice-président de l’Assemblée populaire de la wilaya (APW) d’Alger, Mme Djebali Farida.

« Au niveau de la capitale, plus de 100 monuments archéologiques, tels que des palais datant de différentes époques, sont « non classés » et laissés « à l’abandon », a précisé à l’APS Mme Djebali.

« Sur un total de 89 monuments et sites archéologiques que compte Alger, et dont 58 sont classés biens culturels nationaux, figurent 68 monuments historiques, 16 sites naturels, 4 sites archéologiques et un (01) ensemble urbain », a indiqué, pour sa part, la Sous directeur de l’inventaire des biens culturels au ministère de la Culture, Chanez Bourouis.

« Outre 58 monuments classés, 9 autres monuments ont été inscrits sur la liste de l’inventaire supplémentaire et 5 autres ont fait l’objet d’une ouverture d’instance de classement », a-t-elle ajouté.

Parmi les biens culturels immobiliers protégés dans la wilaya d’Alger, l’on recense 14 palais dont la majorité se trouve à la Casbah contre 30 palais classés à travers le territoire national.

Selon la même responsable, le nombre des biens culturels immobiliers au niveau national est de 924 monuments et sites dont 395 monuments et sites classés, 433 autres inscrits sur la liste d’inventaire supplémentaire, 64 sites naturels, 5 parcs culturels, 21 secteurs sauvegardés et 6 monuments faisant l’objet d’une ouverture d’instance de classement.

Au titre des biens culturels classés à la Casbah figurent Dar Essouf (ex-Cour pénale), Dar Mustapha Pacha, El-Kalaa (La Citadelle), la Grande Mosquée, la mosquée Abderrahmane Et-Thaâlibi, la prison Barberousse (Serkadji), ainsi que le bâtiment de l’hôtel « El Djazair » (El-Madania), le Fort turc (Bordj El-Kiffan), Djenane Rais Hamidou (El Biar), le siège de la Grande Poste et d’autres monuments et sites datant de différentes époques historiques, a ajouté Mme Bourouis.

Soulignant que plus de cent (100) sites archéologiques, datant de différentes époques, demeurent à Alger « non classés » et « en état d’abandon, Mme Djebali Farida a fait savoir que l’APW d’Alger organisera prochainement une conférence sur la restauration de ces sites archéologiques, notamment les vieux palais pour rendre à la capitale son lustre d’antan et en faire une ville touristique par excellence.

La conférence sera une occasion pour soulever les problèmes rencontrés par les parties concernées en matière de restauration et de réhabilitation de ces sites archéologiques, a-t-elle indiqué.

La capitale, à elle seule, compte plus de 10 palais parmi les plus beaux du pays nécessitant, a-t-elle dit, des travaux de restauration et de réhabilitation, à l’instar du Fort turc de Bordj el Kiffan, un palais bâti sur un grand rocher mais transformé en marché de fruits et légumes.

La même responsable a cité également le palais « Barberousse » à Raïs Hamidou construit depuis plus de cinq siècles et nécessitant des travaux de restauration, ajoutant que la Direction de la Culture de la wilaya d’Alger s’attèle à réhabiliter ces sites pour promouvoir le tourisme dans la capitale.

La commission de la Culture de l’APW d’Alger « se penche actuellement sur l’ensemble des sites archéologiques de la wilaya, en vue de leur restauration et réhabilitation à des fins touristiques, a-t-elle souligné.

Elle a fait état, dans ce contexte, du lancement récemment des travaux de restauration du site archéologique « Rusgunia » à Tamentfoust, une cité romaine qui renferme un palais, une cathédrale et des bains romains, relevant que la plage de Tamentfoust renferme des pièces archéologiques datant de différentes époques, mettant en avant l’existence de bandes criminelles spécialisées dans le trafic de pièces archéologiques subtilisées des fonds marins et du site « Rusgunia ».

–Quatre monuments classés récemment dans la wilaya d’Alger–

Selon la direction de la Culture de la wilaya d’Alger, quatre (4) monuments et sites archéologiques ont été classés en 2017. Il s’agit de la Grande poste, de l’Université d’Alger, du Théâtre national Algérien Mahieddine Bachtarzi (TNA) et de Djenane Lakhdar à El Madania.

Quant au neuf monuments inscrits sur la liste de l’inventaire supplémentaire, ils devront intégrer dans moins de dix années, la liste des biens culturels nationaux. Le classement des sites et monuments archéologiques vise, selon la même source, à leur conférer une protection juridique avant même le début de leur restauration.

Les dolmans (monuments funéraires) de Aïn Benian, « Djenane Rahet El Dey » à Bologhine, Bordj Istanbul à Bordj El Kiffan et La batterie (Tabbana) de Halq El Oued  à Mohammedia, font partie des neuf (09) monuments inscrits sur la liste de l’inventaire supplémentaire de la wilaya d’Alger. Le classement de ces monuments et sites historiques est à même d’assurer une protection juridique avant d’entamer leurs travaux de réhabilitation ».

La direction de la culture de la wilaya d’Alger qui a recensé un très grand nombre de sites et de monuments archéologiques « non classés », s’attèle à la mise en £uvre d’un plan de protection et de valorisation de ces sites archéologiques à l’instar de celui de « Rusgunia » à Tamentfoust.