Au Maroc, on tient à faire des révélations de WikiLeaks un non-événement. Beaucoup de télégrammes envoyés de l’ambassade américaine à Rabat abordent des sujets qui ne sont pas de nature à embarrasser le pouvoir.
Plusieurs sont des commentaires peu croustillants sur des chefs d’État étrangers en visite au royaume. Les propos de 2007 du chef des services secrets israéliens, Meir Dagan, estimant que le roi handicape la lutte contre le terrorisme, sont loin d’avoir ébranlé les autorités. Et la confirmation du soutien américain au plan d’autonomie pour le Sahara occidental n’a rien appris aux Marocains. La presse a pu largement reprendre les documents, mais sans obtenir de Rabat de réaction officielle – ni officieuse. Reste que consigne sera peut-être donnée aux représentants de l’État de mieux mesurer leurs propos devant les diplomates américains. Même si l’envie d’imputer « l’émergence d’Aqmi aux échecs de l’État algérien » représente assez exactement ce que l’on pense à Rabat, toute vérité n’est pas forcément bonne à être répétée.