Wikileaks, à travers le journal El Pais, a diffusé des documents sur l’Algérie et les « rapaces » du clan Bouteflika, qui ne seront -probablement- jamais publiés par la presse Algérienne.
Sauf que -eh oui-, internet existe, et les documents seront bien diffusés par le peu de médias qui parlent de l’Algérie -qui sont tous en exil- comme le journal interdit en Algérie, le Matin Dz et le Quotidien d’Algérie.
Chez le journal Algérien, El Watan, c’est motus et bouche cousue. Ce journal qui a même une rubrique Wikileaks Algérie parle de tout sauf de l’Algérie.
Selon ce câble qui rapporte les dires de l’Ambassadeur de France à Alger, »l’Algérie vivra dans plus d’instabilité durant les prochaines années, mais il n y a pas une réelle alternative à Bouteflika qui a modifié la constitution pour pouvoir régner plus longtemps ».
Il rajoute qu’il y a eu « très peu d’évolution positive en Algérie et que la corruption a atteint un niveau très élevé atteignant les frères Bouteflika et compromettant le développement économique ».
Le document parle d’un Bouteflika affaibli par la maladie (Cancer gastrique terminal), et il ne lui reste que quelques années à vivre.
Il rapporte aussi le partage de la rente des entreprises pétrolières algériennes sous la houlette de la Sonatrach, entre les barons militaires et l’entourage Bouteflika.
C’est avec l’aide et après l’approbation des leaders des services de sécurité Algériens que Bouteflika a pu se représenter pour une troisième fois en 2009.
Pour lire le document traduit en Français, cliquer sur le lien de l’article du quotidien d’Algérie.
Un autre câble qui a été publié aussi durant la même journée, rapporte l’analyse du régime algérien faite par l’ambassadeur Robert Ford.
Il décrit un régime algérien très affaibli, sans vision de l’avenir, et plombé par des niveaux très étendus de corruption.
Il rapporte aussi l’échec de l’amnistie qu’avait offert Bouteflika aux anciens terroristes Algériens.
L’ambassadeur décrit l’image d’un Bouteflika isolé et un processus de réforme stagnant.
Un islamiste, Abdallah Djaballah, cité dans le document, parle du phénomène des harraga (ndlr:les immigrés clandestions à bord d’embarcations de fortune à destination de l’Europe) touche non plus seulement les pauvres, mais aussi des jeunes chômeurs qui n’ont pas d’autres choix que « la mort en mer ou bien mourir à petit feu en Algérie. »
Le Gang Bouteflika :
Le clan Bouteflika a été décrit dans le câble comme étant « le Gang de Tikrit » par analogie au clan de Saddam Hussein qui maintenait le pouvoir en Irak.
En effet un certain nombre d’officiels militaires et civils sont issus de la même région que Bouteflika, Tlemcen.
La loyauté de ce « gang » permet le maintien d’une certaine stabilité comme c’était le cas avec Saddam en Iraq.
Quand la corruption et le pétrole atteignent des sommets :
Le document contient tout un chapitre sur le corruption, y compris parmi les militaires algériens.
Citant l’exemple du commandant en chef de l’armée algérienne, le général Ahmad Gaid Salah, comme étant le plus corrompu d’entre tous.
Le document cite aussi les frères Bouteflika, comme étant les plus « rapaces ».
D’un autre coté, certains rapportent que les prix du pétrole ayant atteints des niveaux très élevés mais que cela ne profite en rien au peuple : « L’Algérie est riche, mais le peuple est pauvre ».